Fondé en 1981, Anthrax est un groupe de thrash new-yorkais. Tout en faisant partie de ce que l’on appelle plus communément le Big Four (les trois autres piliers du genre étant Metallica, Megadeth et Slayer), il se distingue par son look ainsi que par ses textes. La formation a connu son heure de gloire au début des années 80, avec leur second chanteur, Joey Belladonna. Mais des dissensions au sein du groupe conduiront à l’éviction de ce dernier en 1992. Remplacé par John Bush, l’ascension continue. Cependant, le groupe doit alors faire face à de nombreux changements (line-up, labels…), ce qui finit par nuire à leur image. Et pourtant, les revoilà avec un nouvel album, “Worship Music”, sorti le 12 septembre et qui contient une surprise de taille : le retour de Joey Belladonna au chant.
“Mieux vaut tard que jamais”, cette belle expression exprime à merveille la frustration des fans d’Anthrax, qui attendent, depuis huit ans, un successeur à “We’ve Come For You All”. Bref rappel : on était en 2003 et John Bush était au chant. C’est pourquoi, l’annonce de la sortie de “Worship Music” et le retour de Joey Belladonna au chant ne font qu’attiser notre envie de découvrir ce nouvel opus tant attendu (surtout quant on sait que ce disque avait été conçu avec le précédent chanteur Dan Nelson, ce dernier avait remplacé Bush pour les dernières tournées…vous suivez ?). Dès la première écoute intégrale de celui-ci, on sent tout de suite que cet album est travaillé, riche en arrangements, puissant, direct. On constate immédiatement que Belladonna a fait un travail remarquable sur sa voix : il n’a jamais aussi bien chanté. De plus, c’est un effort truffé de solis de guitares, éxécutés avec brio comme en témoignent des titres comme “I’m Alive”, “The Giant”, “Crawl”, “The Constant” pour ne citer que ceux-là. Après avoir passé le premier morceau, qui sert d’intro (1min41) et qui reprend en écho le titre même “Worship”, ça démarre fort. L’enchaînement direct avec la piste suivante “Earth On Hell”, qui débute avec la double pédale à la batterie, nous en met plein la tête. Très peu de temps mort, le rythme reste soutenu et nous balance, en veux-tu en voilà, des titres qui font mouche tout de suite comme “The Devil You Know”, “Fight’Em Til You Can’t” et on en passe. L’ensemble s’articule autour de deux gros titres, qui pourraient servir de pièces maîtresses, “In The End” et de “Judas Priest”. Deux morceaux hommages, le premier dont le titre parle de lui-même, fait référence à la disparition de Dimebag Darrell et de James Dio. Quant au second, ils ont décidé de le dédier à Judas Priest, qui venait d’annoncer sa tournée d’adieu. Si le premier diffuse une ambiance épique, le second fait plutôt penser à un hymne. Anthrax n’hésite pas à utiliser des violoncelles ou des roulements de tambours pour une immersion totale mais n’en oublie pas pour autant d’envoyer la sauce. Là encore le côté heavy ressort, notamment par le biais des solis “dantesques” qu’il nous assène. Le côté mélodique n’est pas en reste puisqu’il est porté par la voix, sans défaut, de Joey Belladonna.
Cet opus diffuse une énergie communicative, on l’écoute en boucle sans jamais s’en lasser. Certes, l’attente aura été longue mais le résultat est là : Anthrax nous offre un album de qualité dont on se délecte. Le retour de Joey Belladonna n’y est pas étranger car, à l’évidence, son chant surprendra les plus sceptiques et ravira ses fans.
Informations
Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 12/09/2011
Site web : www.anthrax.com
Notre sélection
- The Devil You Know
- I'm Alive
- In The End
Note RUL
5/5