Le 23 mars 1980 est née l’étoile ou l’enfant prodige Asaf Avidan. Préparez-vous à perdre votre tête le 12 janvier prochain lorsque son album “Gold Shadow” sortira. Cet opus ne s’inscrit pas dans un registre précis. Il traverse tous les genres, là où l’inspiration le mène et elle le mène loin, loin dans un univers où les frontières n’existent plus. Sa voix d’ange, légèrement brisée à la Janis Joplin, nous transperce le cœur à chaque morceau. Plus qu’une confession, c’est un recueil sur l’amour et ses ruptures, ses blessures qui se pansent péniblement. Il fait pleurer ses instruments et les ensorcèle avec génie. Ce disque reflète une cage dorée où la souffrance s’écoule et découle d’expériences. Les échecs des sentiments qui nous font prendre perpet’. À vous de juger.
L’expérience commence avec “Over My Head”, empreinte subtile au maestro Leonard Cohen avec son titre légendaire “So Long Marianne”, à la sauce Avidan bien sûr ! Et ce n’est que le début. Il enchaîne avec “Ode To My Thalamus”, une ballade dans le répertoire folk vintage des années 60 et un léger clin d’oeil au quintette Bikini Machine et son “Bang On Time!“, digne d’un titre à la Tarantino pour un deuxième “Django” avec “The Jail That Sets You Free”, Sir Asaf Avidan nous colle au mur et nous décrochera lorsqu’il aura fini. Révérence au carton “Back To Black” d’Amy Winehouse, version mâle avec “My Tunnels Are Long And Dark These Days”. Il nous fait chavirer sur ce fleuve de larmes qui ne cesse de couler, les mots sont justes et profonds, Amen ! La sentence est levée et les cicatrices se révèlent au grand jour avec “Gold Shadow”, ballade mélancolique et pleine d’amertume. Influence à la Bob Marley et son Jazz Big Band avec “These Words You Want To Hear”. Place à l’ambiance cabaret des années sixties et son décor fumant avec “A Part Of This”, le rythme est tenu et intelligent, la mélodie et l’orchestration sont précises et monstrueusement félines. “Bang Bang”, c’est du blues, puissant et bestial et quand il crie “I love you”, c’est à terre qu’il nous met. Les nuances de Sqürl et le chef d’oeuvre “Only Lovers Left Alive”, ainsi que la pointe acide à la Shuggie Otis avec “Purple” nous enivrent. Ce combo indisposera les frustrés et les ignorants et c’est sans concession qu’il y prêcherait le diable et ses sous-fifres. Ce morceau nous soumet à la tentation et c’est bon ! Pour “The Labyrinth Song”, les influences sont multiples, on revisite les airs de Gustavo Santaolalla à la guitare, on y retrouve les fibres de Beth Gibbons (Portishead) et son “Glory Box” avec sa voix cassée, sans oublier un soupçon de “Soldier Of Fortune” de Deep Purple, c’est renversant.
A l’aube de sa naissance, “Gold Shadow” nous embarque au fin fond du corps et de l’esprit. C’est épidermique voir orgasmique. Sa voix est sublime et authentique, la composition est parfaite. On serre les dents et on prie pour que notre cœur ne lâche pas.
Informations
Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 12/01/2015
Site web : www.asafavidanmusic.com
Notre sélection
- Over My Head
- Ode To My Thalamus
- The Jail That Sets You Free
Note RUL
4.5/5