Black Label Society – Order Of The Black

“Order Of The Black” est le huitième album studio des métalleux américains de Black Label Society. Quatre ans après l’accueil mitigé réservé à “Shot To Hell”, c’est avec le renfort de Will Hunt (Evanescence) à la batterie et un Zakk Wylde enfin libéré de ses engagements envers Ozzy Osbourne que le groupe revient vers nous. Renouveau ou continuité ?

Pour ceux qui ne connaitraient pas, Black Label Society baigne dans un univers très typé biker, avec ce que ça implique de blousons de cuir et de Harley Davidson rutilantes, et sa musique est sans aucune fioriture, un metal qui va droit au but en s’appuyant assez largement sur la gratte de son frontman et guitar hero notoire, Zakk Wylde. Autant dire qu’on a le plus souvent affaire à des compositions primaires, très directes, au son bien ancré et au tempo adapté pour rouler des mécaniques, même si les différents albums sont régulièrement émaillés de ballades au piano. Première constatation sur cet “Order Of The Black”, le programme reste inchangé. Alternance entre métal et ballades, son très caractéristique, voix un brin nasale et “pinch harmonique” de Zakk, tout est là. Il en va de même pour les qualités et défauts des précédents opus. Le nom de Wylde n’a jamais été synonyme de grand chanteur, et la régularité d’un bout à l’autre d’une galette n’est pas le point fort du groupe, mais on peut noter une légère amélioration dans les deux cas. Le chant est plus que correct, notamment sur les ballades, au nombre de quatre, où la voix se fait plus sincère, et “Time Waits For No One” est même une des pistes très réussies de cet album. Pour ce qui est de la régularité, “Order Of The Black” se démarque un peu de ses prédécesseurs, et là où la qualité oscillante poussait parfois à des critiques cas par cas, on peut ici parler d’un tout plus aisément. Toutes les pistes ne sont pas égales, mais aucune n’est réellement à la traîne. Pour en venir à la musique en elle-même, le dernier né de Black Label Society est plutôt bien doté. Ce n’est certes pas la variété des riffs qui l’étouffe, mais il s’agit avant tout d’une offrande aux nombreux fans du groupe, et là, avec un Zakk Wylde inspiré, les solos pleuvent et les toutes premières notes du disque suffisent à donner le ton. C’est bon. Si les ballades s’échelonnent entre le correct et le bon, certains morceaux plus vifs sont tout simplement des invitations au headbanging de toute première qualité. C’est le cas de “Godspeed Hellbound”, avec une batterie qui brille et son break central parfaitement utilisé, et “Riders Of The Damned” est à mettre dans le même panier. Pour finir, notons la présence de “Chupacabra”, qui, par contre, est la petite surprise de la galette. Il s’agit d’un petit solo de guitare de quarante huit secondes à la sauce centre-américaine, loin d’être déplaisant, que je vous invite à découvrir.

Dans l’ensemble, “Order Of The Black” devrait faire le bonheur des fans, tandis que les nouveaux auditeurs découvriront un album métal qui ne tergiverse pas, et très honnête pour un groupe de ce renom qui passe la barre des dix années d’activités. Au final, un bon album pour faire connaissance avec le son de Black Label Society.