Les petits protégés de Nuclear Blast sortent enfin leur premier album. Suite à leur EP “Devil Man” qui donna le ton de leur musique et de leur vibe, les jeunes blues rockers passent naturellement à l’étape supérieure et proposent leur premier album éponyme, une façon classique de marquer le début d’une aventure musicale. Elin Larsson (chant), Dorian Sorriaux (guitare) et Zack Anderson (basse) proposent là dix titres. Convaincu par les premiers titres dont le vibrant “Devil Man”, quid du reste ? Découvrons-le sans attendre.
Hypnotisé par la rythmique du premier morceau, la première explosion musicale arrive quelques instants plus tard avec Elin qui fait des siennes sur “High Class Woman”. Entre temporisation et envolée énergique, on retrouve rapidement les éléments constituants leur précédent EP. Pris d’un groove efficace, place est ensuite donnée à Dorian pour quelques instants enivrants. “Ain’t No Change” démarre ensuite sur de douces bases avant de prendre son envol faisant sautiller nos cervelles de rockers. La frontwoman captive, sa voix prend aux tripes et son emprise est totale sur les auditeurs. En plus de cette magnifique voix, il faut dire que mademoiselle a du charme, beaucoup de charme ! Comme le laissait entendre leur dernier EP en date, Blues Pills concentre et développe divers styles et sonorités. En effet, “Jupiter” vogue entre fuzz et wah, sans oublier des soupçons de psyché. L’entrain y est plus évident et moins bluesy, moins tempéré. Il suffira de penser ainsi pour que la seconde partie du titre soit dédiée à la méditation avant que Dorian ne conclue, une fois de plus les débats. “Gypsy” sera d’ailleurs quelque peu dans la même veine avec un groove coloré et psyché. Quant à “Black Smoke”, détente, calme, peace and love my friend jusqu’au fun et à l’éclate, seront les expressions définissants ce titre. Les changements de dynamique jouent un rôle primordial dans l’évolution de chacun des titres de Blues Pills. Tantôt calme, tantôt rock, on avance puis recul avant de sauter à nouveau, difficile de prévoir quoique ce soit, l’aventure, c’est le mot ! “River” et “No Hope Left For Me” laissent un répit avant que n’arrive le diabolique “Devil Man”. Réinterprété et arrangé par rapport à la version figurant sur l’EP, les longs “ohhhhhhhh” ne sont plus. Quelle dommage ! En effet, sur l’EP, ces premiers moments tenaient en haleine quiconque écoutait ce titre. La suite était attendue avec impatience et ce n’est qu’après quelques répétitions qu’Elin continue la chanson avec le puissant “You got money *boum* in my pocket *boum* you’ve got blackness in your soul *boum*”, cet effet sera ici absent. Une réinterprétation voulue par le groupe, comme nous l’a indiqué Dorian au cours d’une récente interview. Il n’empêche que ce titre reste tout de même le fer de lance du groupe et qu’il résume parfaitement l’essence et la vibe que dégage la musique de Blues Pills; ainsi ce bémol sera vite mis de côté. “Little Sun” conclue enfin l’écoute de manière posée et émotionnellement solennelle, le chagrin n’est pas très loin, avouons-le.
Ce premier album s’écoute sans aucune difficulté et l’auditeur pourra même se dire “déjà terminé ?”, un gage de qualité ! Comme prévu, la musique du groupe oscille entre différentes sphères et ils ne se répètent pas. Elin se retrouve être une redoutable chanteuse mais sa voix ne serait rien sans une orchestration musicale définie à la note près. Si un bémol devait exister, celui-ci serait donné aux plans des morceaux. En effet, les structures se rejoignent très souvent, trop parfois, avec de longs moments instrumentaux et quelques touches vocales seulement. Bien évidemment, le blues rock n’est pas aussi brutal qu’un hard rock classique, mais on espérait un brin de folie supplémentaire par moment. Le second opus nous en dira plus sur la voie prise par le groupe ! Excellent album tout de même.
Informations
Label : Nuclear Blast Records
Date de sortie : 25/07/2014
Site web : www.bluespills.com
Notre sélection
- Devil Man
- Jupiter
- High Class Woman
Note RUL
4/5