Bring Me The Horizon – Sempiternal

Un nouvel album de Bring Me The Horizon se fait toujours attendre, avec beaucoup d’enthousiasme et de mystère. 2013 ne déroge pas à la règle car, c’est avec un simple teaser et une interview de Jona (ex-membre du groupe depuis peu) que la formation a suscité l’intérêt des fans et des curieux. “Sempiternal” suit-il donc la même ligne que son prédécesseur ? Voici la réponse.

Il y a trois ans, les anglais avaient surpris bon nombre d’entre nous avec un troisième opus étonnant, composé de morceaux explosifs et mélodiques, tout en restant sur la même base que “Suicide Season” (2008). En cette année, le combo de Sheffield a choisi de taper un grand coup en se tournant vers Terry Date, producteur reconnu outre-Atlantique, ayant travaillé avec, entre autres, Deftones, Limp Bizkit, Soundgarden ou encore Pantera. Tant de noms reconnus au son inimitable que l’on s’attend à une production bien puissante où les guitares prendront le pouvoir… et bien QUE NENI ! “Can You Feel My Heart” démarre l’opus sur un son électro imposant et déroutant, la recette BMTH a totalement changé et cette vilaine impression d’entendre du Linkin Park pointe le bout de son nez. Mais celle-ci va se dissiper au fûr et à mesure des écoutes; en effet l’ensemble de l’album se veut malin, travaillé et Oli Sykes en est l’arme principale. Plus incisif dans ses screams (“Antivist”), plus hargneux dans ses textes (“Crooked Young”) mais également émotif dans son chant… oui oui, son chant. Un chant écorché, rempli d’émotion un peu à la manière d’un Sam Carter (Architects) ou d’un Anders Friden (In Flames) apportant un plus non négligeable. Mais le groupe n’en a pas pour autant perdu sa hargne habituelle, il suffit d’écouter le dévastateur “Antivist”, un croisement néo-metal/hardcore qui fera beaucoup de victimes en live. Mais là où BMTH étonne le plus, c’est via cette capacité à se renouveler en remaniant la vision de sa propre musique. Les codes du groupe sont identifiables mais l’approche est différente, elle est plus “rock” et plus brut. On assiste donc à avec des compositions plus fédératrices telles que “Empire” et “Shadow Moses”, ambiancées et recherchées comme “Hospital For Souls” et “And The Snakes Start To Sing” mais également mélodique à souhait avec “Crooked Young” ou bien encore “Sleepwalking”. Chaque morceau se détache les uns des autres, ce qui permet de les reconnaitre trés facilement à l’oreille… chose plutôt rare à notre époque. Les fans y trouveront leur compte et on avouerait que c’est l’essentiel !

“Sempiternal” est donc le disque de la maturité pour nos chers anglais. La production signée Terry Date est ce qui pouvait se faire de mieux par son coté “rock”, les dix titres forment un album atypique, unique en son genre et place Bring Me The Horizon dans une sphère musicale quasiment intouchable. Du très beau travail !