Emigrate – Silent So Long

Le projet solo du guitariste de Rammstein Richard Z. Kruspe, voilà comment nous est vendu Emigrate. Projet qui sort avec “Silent So Long” son deuxième opus. Et lorsque Richard Kruspe n’est pas avec son groupe principal, il s’entoure de guests de renom. La question est de savoir si ce projet vaut quelque chose ou s’il est vendu avec cet argument pour palier à un manque d’inspiration artistique.

L’album démarre sur “Eat You Alive”, premier single et morceau sympathique, mais sans plus voyant la participation singulière de l’artiste reggae allemand Frank Delle. On a droit à des riffs somme toute assez classiques de la part du guitariste qui n’est définitivement pas un chanteur (ce qui explique d’ailleurs peut être en partie le grand nombre d’invités). On constate également une orientation plus électro, ce qui sera confirmé par le second titre “Get Down” avec Peaches. L’ensemble continue avec pas moins que Lemmy Kilmister et Marilyn Manson pour deux titres adaptés aux univers des invités. Un peu trop d’ailleurs et on se dit que finalement Emigrate n’a pas peut être pas trouvé son propre univers. Malheureusement, s’adapter à des guests de renom n’est pas forcément gage de qualité, et on a droit à deux morceaux qui s’écoutent bien, mais restent moyens et sans grande imagination. D’autant plus que le riff principal de “Hypothetical” semble tout droit sorti du “Kashmir” de Led Zeppelin… L’effort continue avec les premiers morceaux sans featurings et rien ne sort du lot. A part “Born On My Own” qui voit le guitariste s’essayer à quelque chose de plus mélodique et apportant une touche d’émotion. Le disque se termine sur la piste éponyme avec Jonathan Davis en featuring. Et même si cette chanson n’est pas mauvaise, Richard Z. Kruspe s’est encore une fois adapté. Ce morceau aurait en effet sa place sur les albums les plus expérimentaux de Korn ou sur la B.O. de “Queen Of The Damned”.

Les craintes sont confirmées et si Emigrate nous est encore vendu comme le projet solo du guitariste de Rammstein après deux albums, ce n’est clairement pas anodin. Sans cela, Emigrate ne serait qu’un groupe de plus qui passerait probablement assez inaperçu. Un bel argument commercial qui ne comble malheureusement pas les lacunes artistiques de ce “Silent So Long” qu’on écoutera une ou deux fois par curiosité, notamment grâce aux noms des invités, et qu’on laissera ensuite dans un coin pour surement ne plus y revenir.