Eyes Of Verona – Chapter 1 : The Fight

Avec un premier clip posté sur le net début 2012 (“Feed Your Believers”), le jeune quintette français a su s’attirer un solide support grâce à un son pop rock alternatif frais et dynamique. La formation vient de passer au niveau supérieur avec un EP intitulé “Chapter 1 : The Fight”, premier chapitre d’une trilogie.

Avec le titre introductif “Lord’s Place”, les cinq camarades installent une ambiance assez mystique, planante, presque religieuse, comme le suggère le nom, à l’aide de nappes de synthé sur lesquelles viennent se poser la voix de Sophie, d’abord très douce puis plus affirmée, et la batterie de Sof, tout en retenue pour faire monter tranquillement la pression. L’effet est réussi car notre curiosité est piquée lorsque démarre le prochain morceau, “Wolves”, qui nous fait rentrer plus en avant dans l’univers de la formation. Efficacité semble ici être le maître mot, entre chœurs, effets, mélodie catchy et rythmique martelée, le tout s’appuyant sur une production plus que convaincante, qui sait mettre la voix de Sophie en valeur. Cette voix est d’ailleurs sans aucun doute l’un des gros atouts de l’ensemble, la demoiselle possédant un joli timbre qu’on pourrait comparer à celui de Sierra Kusterbeck de VersaEmerge, et faisant preuve d’une vraie maîtrise en dosant savamment puissance et nuances, tout cela avec un accent anglais des plus honorables. “I’m Ok To Go To Hell if You Are” répond à la même recherche d’efficacité avec autant de succès, avec des guitares très structurantes et une succession de ruptures rythmiques au programme, s’articulant au sein d’une construction assez élaborée. “Stella Mary”, enfin, prend le parti de démarrer tout en légèreté avec guitare et voix seules, avant de rajouter batterie et chœurs pour se déployer tout en puissance passée la minute. Il nous semble même entendre des screams, surgissant très furtivement et en arrière plan en soutien du dernier refrain, qu’il est finalement dommage de ne pas avoir plus mis en valeur pour accentuer encore la lourdeur de la fin du morceau, en contraste avec son ouverture. Comme sur le reste de l’EP, on retrouve ici des paroles flirtant avec le religieux, un thème qui semble inspirer la formation, sans que l’on puisse pour autant résumer l’inspiration de ce mini-album à ce seul sujet. Dommage cependant que l’on n’ait pas quelques morceaux en plus pour se faire une idée plus complète de l’univers d’Eyes Of Verona.

C’est un premier EP enthousiasmant mais désespérément court que nous livre ici le quintette, avec seulement trois “vrais” morceaux à se mettre sous la dent. Il va donc falloir faire preuve de patience pour découvrir un peu plus Eyes Of Verona, en espérant un second EP plus complet et, si possible, très bientôt.