Sorti il y a déjà un an et demi sous le label Nettwerk, “Loma Vista” est le second album de Family Of The Year. Après quatre EPs et un premier opus indépendant, ce nouvel essai est officiellement celui qui marquera le début de leur montée fulgurante et qui leur créera une certaine renommée. Projet indie rock originaire de Californie (ce qui devient de moins en moins étonnant vu le nombre de groupes influents californiens), ce quartette est à suivre de très près, avec un style musical, qui dégage le soleil en ce temps hivernal pluvieux et instable. Retour à posteriori sur cette étrange galette.
Tout d’abord, en écoutant toutes ces chansons dans leur intégralité et à la suite, on retrouve cette étrange sensation que le négatif est chassé par le positif, les pensées optimistes prenant le dessus sur le reste, ne laissant aucune chance aux idées méprisantes fondées sans aucun espoir. Toute une particularité dans cet effort. Chaque chanson possède sa lueur de quelque chose, sa particularité, son petit “plus” qui procure un petit sourire à un moment ou un autre, sans nager dans un esprit “hyper pop” à la “Good Times” d’Owl City ou du Matt & Kim. C’est un certain côté pêchu qui vous prendra aux tripes, côté atténué par une humilité musicale que l’on retrouve particulièrement ici mais aussi souvent dans le rock indé (sauf pour les grosses pointures qui, parfois, sur-joue de cette simplicité). Le centre de cet album -ou plutôt les centres- repose sur des harmonies vocales gérées par les quatre membres : les deux frères, batteur et guitariste, Keefe, le second guitariste Buckey et la féminine Schroeter derrière le clavier ; mises en avant et accentuées par de l’acoustique omniprésente. On peut y retrouver, par ailleurs, de nombreuses influences allant de la country, typiquement américaine, jusqu’à une pop rock contrôlée ne tombant pas dans l’excès. Et ce sont ces différentes influences qui dressent différents tableaux dans l’ensemble, allant du joyeux “Diversity” et la quasi propagande de son message plein d’espérance “no trouble’s ever gonna take anything away from me” (Aucun problème ne pourra m’enlever quelque chose) en passant par “Living On Love” au rythme et au riff efficace et affirmé, aux ballades acoustiques améliorées musicalement comme avec la charismatique “The Stairs”, qui assure un début d’album réussi avec un tempo relativement rapide, opposée à la dernière chanson “She Wants To Talk” au rythme moins soutenu. La magie de ce disque reste, malgré tout, dans toutes ses cohérences vocales qui, en live, devraient donner une perspective gigantesque et qui n’ont rien à envier aux groupes comme fun. ou Bastille. Cette humilité, presque amicale, s’imprègne de titres comme “Find It”, le style de chose qu’on aimerait chantonner à un ami lorsque tout ne va pas bien pour lui afin de lui affirmer (comme Family Of The Year) : “you’ll be alright I know come morning time”. Une certaine proximité avec cet album. Le “gros single”, qui n’est pas forcément le meilleur morceau, bien au contraire, “Hero” faussera peut être votre première impression face à, par exemple, un “Buried” bien plus efficace et touchant, procurant l’envie d’en découvrir plus, d’avancer avec ce projet californien aux multiples ressources instrumentales, mais il ne faut jamais s’arrêter au premier obstacle.
Un album très représentatif de la Californie, symbole du rêve américain, plein d’espoir, n’allant pas non plus dans la caricature de la pop et jouant de facilité vocale déconcertante et enviable, il accompagnera avec perfection ce début 2014 parfois morose, parfois ensoleillé, régit par les vacances pour certains, les partiels pour d’autres, le travail pour les plus âgés d’entre nous. Il en est que si vous aimez l’acoustique et l’humilité musicale, ce “Loma Vista” est fait pour vous !
Informations
Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 27/09/2013
Site web : familyoftheyear.net
Notre sélection
- Diversity
- Living On Love
- The Stairs
Note RUL
4.5/5