Iced Earth – Plagues Of Babylon

L’onzième opus de la formation outre-Atlantique, toujours menée par l’infatigable Jon Schaffer, est sur le point de se livrer au public. Trois années se sont écoulées depuis “Dystopia” (2011) et le public va donc retrouver Stu Block au chant. “Plagues Of Babylon” suit le chemin de son prédécesseur mais parait être plus épique, plus sombre et plus heavy encore; telle est la description faite par Schaffer. Après avoir parcouru l’Europe en compagnie de Volbeat et avec la récente arrivée de Jon Dette derrière le kit batterie, les douze nouvelles compositions vont-elles assurer à “Plagues Of Babylon” tout le succès espéré ?

“Plagues Of Babylon” démarre en compagnie du titre éponyme et histoire de bien marquer les esprits, c’est à quasi huit minutes qu’il faudra faire face. Après une introduction d’environ deux minutes, posant les bases de l’ambiance de l’album, le titre peut enfin “vraiment” débuter. La voix de Stu va immédiatement s’accrocher à nos tympans. Côté musique, une lourde rythmique, à coup d’aller-retour, embrase ce début d’écoute. Comme annoncé, l’atmosphère globale est épique, sombre et l’auditeur plonge dans l’inconnu. Un départ mid-tempo qui ne reflète pas tellement l’ensemble de l’opus, celui-ci étant plus varié que cet avant-gout. “Democide” révèle ainsi une rythmique plus élevée, sur quelques passages, mais reste dans cet esprit épique, notamment avec les guitares doublées qui sèment leurs mélodies. Quant à la suite, Iced Earth propose une musique variée où de multiples influences font leurs apparitions. Ainsi, les éléments thrash apparaissent au cours de “The Culling”; il en sera de même pour “Parasite” au travers d’un tempo plus lent et plus posé. Côté voix, il n’y pas grand-chose à redire aux performances de Stu. Sa puissance s’accorde parfaitement à la musique et les quelques envolées démontrent qu’il possède une palette étendue. Néanmoins, un détail pourrait attirer l’attention des auditeurs. En effet, les chœurs qui apparaissent sur quasi l’ensemble des refrains donnent une étrange impression, celle d’écouter la même chose, en raison de ce même procédé, puis la tonalité générale reste la même, ce qui force davantage cet avis, étrange sensation à vrai dire. “The End?” et ses airs très maideniens, dans l’avancée des péripéties épiques et musicales, confortent l’idée d’un album plus épique, tout comme “Cthulhu”, qui continue sur une calme lancée, initiée auparavant, toujours dans une ambiance assez aérienne avant que la disto ne vienne enfin réveiller tout ce beau monde. Quant à “If I Could See You”, jouée en électro-acoustique, elle coupe, en quelque sorte, l’élan, mais reste néanmoins très appréciable, montrant les variations de la musique d’Iced Earth, ne se cantonnant pas à un type de composition uniquement. Contrairement à une première partie d’écoute bien fournie, une tendance se dessinera pour la deuxième partie de l’écoute. En effet, il y a beaucoup plus de variations, ce qui devrait, normalement, aider à dynamiser l’écoute, cependant quelque chose ne marche pas sur cette moitié. Les morceaux s’enchainent, sont très bons à l’écoute, mais cela manque de liant, une bizarre impression que chaque auditeur pourra se faire -ou pas. L’opus sera clôturé par “Highwayman”. Cette reprise, dont le compositeur est Jimmy Webb, verra les apparitions vocales de Russell Allen (Symphony X, Adrenaline Mob) et Michael Poulsen (Volbeat). Quoiqu’il en soit, même sans ces indications, il sera très facile de les identifier tellement leurs voix sont mémorables. A noter qu’un troisième invité pose ses voix sur “Among The Living Dead”, et il s’agit de Hansi Kürsch (Blind Guardian). Une fin qui dénote du reste mais qui est bien évidemment très appréciable; une sorte de bonus tout en se faisant plaisir.

La magie de Jon Schaffer continue d’opérer avec ce nouvel album. “Plagues Of Babylon” se révèle être puissant, l’énorme production n’y est d’ailleurs pas pour rien, et nul doute que le live donnera une dimension supplémentaire aux morceaux. Malgré tout, on notera une seconde partie moins solide que la première, perdant ainsi une certaine dynamique à l’écoute.