Chroniques

Machine Head – Unto The Locust

Groupe de thrash américain, Machine Head a été fondé par Robb Flynn et Adam Luce. Après avoir sorti leur premier album “Burn My Eyes” (1994), ils se font remarquer lors de l’une de leur prestation scénique. Mais les incessants changements de line up ainsi que leur désir d’expérimenter de nouveaux styles, au risque de perdre une partie de leur public, provoquent une baisse des ventes et la perte de leur label. C’est en 2003 que le groupe amorce un retour en force avec la sortie de “Through The Ashes Of Empires” et, surtout avec le très bon “The Blackening” (2007). Ainsi, Machine Head, composé de Robb Flynn (chant/guitare), Phil Demmel (guitare), Adam Luce (basse) et Dave McClain (batterie) décide de sortir son septième opus “Unto The Locust” le 26 septembre 2011.

Tout comme pour son précédent disque, Machine Head a opté pour un album avec peu de titres (sept pour être exact) mais dont la durée oscille entre six et huit minutes chacun. Les cinquante minutes d’écoute s’avèrent être toutefois suffisantes pour se faire une idée de la qualité de cette nouvelle galette. Tout en restant sur une base thrash, le combo a su évoluer, en apportant une touche personnelle. Il suffit d’écouter ne serait-ce que le morceau d’ouverture pour en être totalement convaincu. La sonate “I Am Hell (Sonata in C#)” se compose de plusieurs mouvements : des chants grégoriens ouvrent le morceau suivi par l’intrusion d’une voix d’outre-tombe. L’ambiance pesante est au rendez-vous. C’est un peu le calme avant la tempête, qui d’ailleurs ne se fait pas attendre : la batterie martèle à tout va, les guitares fusent et Robb Flynn hurle comme un damné. La piste s’achève après un break acoustique sur une partie instrumentale aux riffs des plus harmonieux. Les intros des morceaux sont travaillées de manière à planter le décor, elles se distinguent les unes des autres. “Who We Are” et sa chorale d’enfants en est le plus bel exemple. Cet opus est brut, agressif mais aussi ponctué de quelques moments d’accalmie, provoquant des ruptures au niveau du rythme avant de relancer la machine. On retrouve cela tout au long de l’album et notamment sur “Pearls Before The Swine” ou encore “This Is The End”. L’intro démarrant à l’acoustique, on serait presque serein jusqu’à ce que la batterie, associée aux riffs agressifs et aux growls, ne viennent trancher dans le vif. Ainsi, il y a beaucoup de changements, de break comme “Locust”. On peut noter la rapidité et la fluidité des guitares. Elles enchaînent des riffs mélodiques sur des refrains accrocheurs (“Be Still And Now”, “Locust”). De plus, elles ne sont pas avares de solis, puisqu’on en retrouve sur de nombreux morceaux comme “Darkness Within” ou encore sur l’épique “Who We Are”. Ce dernier titre pourrait, d’ailleurs servir d’hymne. Ainsi, sur les roulements de tambours, Machine Head sort les violons et achève l’album.

 “Unto The Locust”, tout en restant fidèle au thrash, n’hésite pas à innover et à mettre en avant le côté technique. C’est un album puissant qui montre que le groupe n’a rien perdu de sa hargne. Tel le phoenix, Machine Head a su renaître de ses cendres et prouve aux plus hésitants qu’il est capable d’offrir un successeur à “The Blackening”.

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 26/09/2011
Site web : www.MachineHead1.com

Notre sélection

  • I Am Hell (Sonata in C#)
  • Be Still And Know
  • Locust

Note RUL

4/5