Muse – The 2nd Law

Pour ce nouveau chapitre, on pourrait s’attendre à une blague à la vue de la pochette, mais le trio anglais en a décidé autrement. Le successeur de “The Resistance” (2009) était attendu au tournant.

“The 2nd Law” s’inscrit bien dans la lignée de ses prédécesseurs. En plus d’être entré dans la légende, Muse est aujourd’hui l’un des (très) rares groupes à se renouveler sur chaque album, à changer complètement la donne musicalement parlant. Ils restent indomptables, semant ceux qui ont l’ouverture d’esprit de ne se focaliser que sur l’un de leurs albums, tout en se faisant adopter par les curieux. Avec le choix de commencer ce disque par un morceau très rock et calme à la fois, le contenu paraissant évident au premier abord, c’est avec plusieurs écoutes qu’il faudra encaisser le choc et s’en rapprocher. Ce petit dernier révèle pas mal de surprises en terme de composition; avec une grande sollicitation de cuivres et de cordes pour une plus grande profondeur et ampleur des morceaux. Une grande partie de la galette se situe également entre un électro planant et poignant voir même dubstep avec “The 2nd Law: Unsustainable”. Bien que les anglais intégrent l’élite du rock et de l’électro, Muse s’est servi des deux simultanément, sur un lit de prog symphonique. La parole est même donnée à Chris Wolstenholme (basse) sur “Liquid State”, très influencé par l’album “Octavarium” de Dream Theater et construisant quelques ponts entre ce nouvel ovni musical et le troisième opus, “Absolution” (2003). Le trio a su glaner le meilleur des 70’s et des 80’s (et de Queen en particulier sur “Survival”) pour le retransformer en hybride moderne. Un côté assez funky ressort également, accompagné du groove habituel, mené par une base rythmique de choc. Haletant : c’est l’état dans lequel vous allez être en vue de cette course poursuite qui s’annonce après l’unité de cet album : malheureusement pour vous, ce tout s’est enfui dans plusieurs directions. Muse renait de ses cendres, tel un phoenix musical, pour s’envoler encore plus haut dans l’assemblage sonore.

Convaincu dès la première fois, après plusieurs écoutes, ou refus total parce qu’ils ont beaucoup changé depuis “Showbiz” (1999), “The 2nd Law” a matière à vous faire chavirer. Entre avant-gardisme et expérimentation, on n’arrive qu’à une seule possibilité : Muse est au rock ce que la moustache est à Dali.