Nothing More – Nothing More

Nothing More, ce nom ne vous dit peut-être pas (encore) grand-chose, est un jeune groupe tout droit venu du Texas sur lequel il va désormais falloir compter. Ce dernier nous est d’ailleurs “vendu” comme étant l’une des révélations de l’année. Et le groupe a été à la hauteur des promesses en donnant un concert exemplaire au Nouveau Casino le 10 juin dernier, mais qu’en est-il de ce premier album éponyme ?

Ce dernier débute sur “Ocean Floor”. Voix légèrement étouffée, sonorités électro, cette intro nous plonge dans les abysses de l’univers Nothing More et nous immerge instantanément dans l’opus et particulièrement dans “This Is The Time (Ballast)” qui suit directement la montée en puissance. Premier single et véritable hit alternatif, il ne pourra vous laisser indifférent et justifie presque à lui seul le statut de révélation de l’année de la formation. Suit l’énergique “Christ Copyright” où se mêlent diverses influences (notez ce break quasi metalcore). A ce sujet, le quatuor, au son résolument moderne et “américain”, pourra éventuellement vous évoquer des dizaines de groupes. Mais ce ne sera qu’une fausse et éphémère impression, car il apporte tellement sa patte et son univers qu’il s’avère au final complètement unique voire parfois novateur. Et c’est en ça qu’il réussit là où bon nombre de ses compatriotes, entre autres, ont échoué dans la facilité. Nothing More semble avoir parfaitement digéré ses influences variées et réussit à allier puissance, modernité, mélodies (“Here’s To The Heartache”), agressivité (“Take A Bullet”) et fragilité (“I’ll Be OK”), le tout en apportant de la fraîcheur et en étant toujours efficace. Efficace étant le maitre mot du refrain de “Mr. MTV”, ses “empty me, empty nation” vous rentrant instantanément en tête et vous donnant envie de chanter. Efficace étant le maitre mot de l’ensemble tout simplement. Le combo aura pris le temps (plus ou moins volontairement) pour cette sortie rendue possible avec la signature aujourd’hui chez Eleven Seven Music (Five Finger Death Punch, Papa Roach, Hellyeah, Buckcherry…). Temps qu’il n’aura certainement pas perdu mais qu’il aura au contraire mis à profit pour soigner un concept. Les thèmes, entre spiritualité et réflexions sur le matérialisme et la vie, ont été travaillés. Si bien que même un interlude instrumental comme “Gyre” (très bien placé soit dit en passant) colle aux thématiques abordées et nous emporte. Si vous suivez le groupe sur les réseaux sociaux, vous aurez d’ailleurs pu les voir poster chaque jour qui a précédé la sortie du disque une image énigmatique accompagnée de quelques paroles de chaque chanson. Si efficacité est un mot clé, sincérité en est un autre. Qu’on aime ou pas cet album, personne ne pourra objectivement nier le fait que le groupe est sincère dans sa démarche et qu’il nous délivre ici dix-sept titres avec son cœur et ses tripes tout comme il le fait sur scène. Il vit sa musique et c’est aussi ça qui la rend belle et qui nous entraine et nous touche. A noter la longue outro originale de dix minutes qui clôt de fort belle manière cet opus et nous emporte encore un peu plus loin…

Alors même si tout n’est pas parfait et que l’album pourra peut-être sembler un peu long sur la fin (et encore…), Nothing More nous livre ici un premier effort bien plus qu’honorable qui fera assurément partie des albums de l’année. Tout y est ou presque. Un groupe qui, comme évoqué au début de cette chronique, va désormais compter et qui tient définitivement toutes les promesses qu’on nous en fait !