Pearl Jam – Lightning Bolt

Il fut un temps où là musique commençait à sentir la naphtaline, les années 90. Heureusement, le grunge fit son apparition, avec ses cheveux sales et ses jeans troués. Nirvana, Alice in Chains, Mudhoney, The Melvins et bien sûr Pearl Jam était les meilleurs. Certains sont devenus des légendes, certains ont tout lâché, d’autre encore ont continué la route du rock mais en mettant du déo désormais. C’est ainsi que Pearl Jam, trente ans après ses débuts, continue à faire son bonhomme de chemin, sans réellement surprendre depuis plus de quinze ans, mais en conservant cette stabilité chère aux amateurs de bon vieux rock. Après un retour en demi-teinte en 2009 avec “Backspacer”, la bande d’Eddie Vedder doit maintenant prouver, avec “Lightning Bolt”, que le rock des 90’s n’est pas encore du passé.

“Getaway” laisse place à des solos enracinés dans le classic rock, le guitariste Mike McCready annonce la couleur de l’album, les beats du batteur Matt Cameron explosent et accentuent les traits de ce rock énervé. Toujours à 200 km/h, “Mind Your Manners” installe des murs de son tonitruant aux guitares ferreuses. Ensuite, Eddie Vedder et sa bande feront ce qu’ils font de mieux ces derniers temps, en mélangeant les genres. Un punk rock aux guitares garage pour “My Father’s Son”; une ballade acoustique aux envolées pop rock avec “Sirens” et “Swallowed Whole” ou encore un “Pendulum” sombre, intelligent minimaliste et loin de tout ce que Pearl Jam a pu faire auparavant. L’éponyme “Lightning Bolt” est de loin le morceau le plus puissant de l’opus. Juvénile, instinctif et percutant, Eddie hurle comme jamais, la batterie se transforme en turbine à marteler et la guitare suit une ligne droite et claire. Nettement plus folk, “Let The Records Play” agira également comme un dépoussiérant puissant pour Pearl Jam. Ces grands coups de solos à la ZZ Top seront les derniers actes de puissance de Mike McCready. La douceur d’une rythmique sortie de Greenwich Village pour “Sleeping By Myself” et deux titres tendres, calmes et personnels, “Yellow Moon” et “Future Days” clôtureront la dernière exploration de Pearl Jam.

Sans être une réussite, Eddie et son équipe passent encore une fois dans les mailles du filet en proposant un disque classique, maitrisé, avec quelques doses de folies bien disséminées. Pearl Jam ne tire pas vers la nostalgie, ne veut se fermer aucune porte et ne veut surtout pas déranger. Les fans seront présents à l’appel de ce qui fût un groupe de légende et qui restera un très bon groupe de rock.