Rise Against – The Black Market

C’est trois ans après la sortie de leur précédent disque “Endgame” que les américains de Rise Against reviennent avec “The Black Market”, leur septième album studio. Le groupe, qui nous avait fait patienter jusque là avec la compilation de leurs reprises et B-Sides, sortie l’an dernier, poursuit chez Interscope Records pour ce disque très attendu par les fans.

Le constat est clair. Rise Against continue de faire vivre le punk à travers leur engagement toujours aussi marqué. Les textes sont recherchés et, tout en gardant la ligne politique très appuyée de la formation, vont pour la première fois explorer des expériences personnelles. Tim McIlrath (chant/guitare) lui même avait décrit l’opus comme “bien plus introspectif” que les précédents. Un choix narratif concluant et toujours au service de ce qu’a défendu le groupe depuis ses débuts. L’ensemble s’ouvre sur cette phrase : “There’s a fire on the borders and it’s burning down the walls you built high” (“Il y a le feu aux frontières et il brûle les hauts murs que vous avez construit”), on aura compris. Le premier single “I Don’t Want To Be Here Anymore” est d’ailleurs une belle synthèse de cet esprit, retranscrit dans une vidéo très parlante. Côté composition, rien de bien surprenant. Le disque s’inscrit dans la lignée de ce qu’a toujours fait Rise Against. Un punk rock enragé allant parfois flirter avec le hardcore mélodique ou les power ballads, le tout souligné par le timbre si reconnaissable de McIlrath. On reconnaîtra une volonté de se démarquer des formats radio par la relative longueur des titres, la majorité d’entre eux dépassant les quatre minutes. Et si quelques morceaux restent très classiques dans le style, il est vrai que “The Black Market” gagne en efficacité par rapport à son prédécesseur. Mieux, certains titres sortent nettement du lot, à l’image de “The Great Die-Off”, très belle ouverture de l’effort, ou encore “Zero Visibility”, morceau le plus long, mais aussi le plus recherché.

Rise Against ne va donc pas jusqu’à surprendre son public. “The Black Market” ne dénote pas dans la discographie du groupe et colle à l’idée qu’on s’en faisait avant de l’écouter. Mais il faut lui reconnaître une chose, le groupe a retrouvé l’efficacité redoutable qui s’était perdue sur l’album précédent, et va même jusqu’à nous proposer des morceaux vraiment travaillés. Reste à savoir comment le disque sonnera en live. Réponse sur la scène du Bataclan le 14 novembre.