Scorpions – Sting In The Tail

Scorpions, fer de lance du hard rock allemand depuis des décennies, a annoncé il y a peu que la tournée qui vient de démarrer serait leur dernière. Or, qui dit dernière tournée dit aussi dernier album, celui des Scorps porte le nom de “Sting In The Tail”.

Comme d’autres, Scorpions a connu des tentatives de renouvellement et des retours aux sources plus ou moins réussis. Comme d’autres, ils ont connu de vives critiques après avoir connu un succès éclatant. Et comme seule une poignée de ces groupes a su le faire, ils ont conservé un nombre de fans extrêmement conséquent. Des fans qui espèrent tous voir les Scorps qu’ils ont tant aimés quitter la scène sur une bonne note. “Sting In The Tail” n’a pas la force d’un “Blackout” ou d’un “Love At First Sting”. Non, c’est clair. Rien ne paraît “nouveau”, comme à l’époque, et un sentiment de déjà vu s’installe très vite. Le mid-tempo bruyant de “Raised On Rock”, morceau d’ouverture, apporte néanmoins une énergie des plus agréables. De même, Klaus Meine nous offre une démonstration impressionnante sur la quatrième piste, “The Good Die Young”, où il éclipse totalement la participation de Tarja Turunen, l’ex-chanteuse de Nightwish. Et que dire de morceaux comme “No Limit” ou “Rock Zone”, qui, à l’aide des solides recettes du groupe, donnent rapidement envie de bouger ? De “Lorelei”, power ballad comme Scorpions sait si bien les faire ? Que dire, en effet… Les arachnides ressortent de vieilles recettes certes, mais quelles recettes ! Avec une exécution impeccable, un Klaus Meine parfois tout simplement énorme – “The Good Die Young”, “Lorelei”, “Turn You On” -, un solo de guitare de bonne facture – quoiqu’un peu court- par-ci par-là, on aboutit à un album qui devient vite redoutablement attachant.

Certains reprocheront à “Sting In The Tail” un côté “format radio”, et déplorerons l’absence d’un véritable retour aux sources, mais Scorpions nous offre un dernier exemple de ce qui leur a valu tant de succès, et c’est bien plus qu’ “honnête”. Et puis qui sait, le meilleur est peut-être encore à venir…