Stereophonics – Keep The Village Alive

Après le magnifique “Graffiti On The Train” (2013) qui a été certifié platine et vendu à plus de 300 000 exemplaires, Stereophonics renoue avec sa tradition de faire un album tous les deux ans et sort son neuvième effort, “Keep The Village Alive”. Les Gallois ont décidé de rendre hommage à leurs origines en dix titres plutôt optimistes parsemés d’un brin de nostalgie. Plongeons au cœur de leurs racines.

Si le précédent opus avait été conçu comme faisant parti d’un projet ambitieux de long métrage (cela n’a finalement jamais abouti faute de financement) celui-ci se veut plus simple. “Keep The Village Alive” est une suite de petites histoires faisant référence à l’enfance de Kelly Jones (chant) qui, gamin, a appris la vie et le reste par le biais de petites anecdotes qu’il entendait par ci par là. Album enregistré entre Bruxelles et Londres, le talentueux chanteur est, une fois de plus, à la barre pour l’écriture et la production. À l’origine, les musiciens avaient une quarantaine de chansons de prêtes (dont deux composées à l’époque de “Graffiti On The Train”). Ils ont su en garder dix pour un résultat équilibré, rock, poétique, groovy, lumineux. Pour en apprécier toutes ses subtilités, il faut les écouter dans l’ordre. C’est important aux yeux du leader à la voix cassée et veloutée qui conçoit toujours ses disques en terme de vinyle. On pourra noter que, même si l’ensemble reste toujours assez doux, il n’est pas monotone. Ceci étant du aux différents rythmes et tonalité utilisées pour construire ce bel assemblage mélodique.

L’effort s’ouvre sur l’enjoué, “C’est La Vie” aux sonorités rappelant le punk des Sex Pistols, qui fera remuer dans les chaumières c’est certain. Il contient également des petites bombes mélodiques à s’en faire exploser le cœur comme “I Wanna Get Lost With You” et  “Into The World”. Magique. La nostalgique et émouvante ballade “My Hero” est un clin d’œil à tous les personnages qui ont marqué Stereophonics et nous fera faire un vrai bon dans le passé. La présence d’ensemble à corde sur certains morceaux comme “Song For The Summer” donne une certaine profondeur et l’envie de s’évader dans ses souvenirs. Kelly Jones a vraiment le don pour composer de belles envolées émotionnelles qui emportent tout sur leur passage. “Sunny” est l’un des titres phares. Il commence calmement piano, voix, puis part en un rock lumineux rythmé par les violons avec un final grandiose qui reçoit en guest des trompettes et un fabuleux solo de guitare. Puissant et trippant. On sent déjà que ce titre fera parti des musts en live. Sur les dix morceaux, certains sont tout de même un peu moins marquants et se laisseront écouter sans laisser une véritable emprunte musicale dans notre cerveau (“White Lies”, “Sing Little Sister”, “Mr And Ms Smith”).

Stereophonics signe là un album élégant de pop rock mélodique comme il en possède le secret. Beaucoup plus enjoué que le précédent, les compositions ont de quoi séduire un grand nombre de fans. Même s’il n’a rien de révolutionnaire musicalement, la galette est plutôt bien construite et est très plaisante à écouter. Cette dernière est disponible depuis le 11 septembre, avec six titres bonus, dont deux en version acoustique.