You Me At Six – Cavalier Youth

You Me At Six n’est pas un petit nouveau sur la scène pop punk. Formé en 2004, le groupe a déjà trois albums à son actif. “Cavalier Youth” sonne donc l’heure de la maturité. À travers ces douze titres, le quintette britannique, explore un son plus rock, témoin d’une évolution évidente.

Le morceau d’ouverture “Too Young To Feel This Old” annonce d’ores et déjà que You Me At Six a laissé sa pop punk teenage dans son casier et l’a troqué contre un rock alternatif plus proche de groupes comme Augustana, The Maine ou même Thirty Seconds To Mars. Porteur d’un optimisme et d’un enthousiasme plus matures, le son du quintette porte à la perfection le thème général de l’ensemble – la fin de la jeunesse, grandir et passer à l’âge adulte – et délivre des paroles auxquelles il est facile de s’identifier. La distorsion de “Lived A Lie” n’est pas sans rappeler Yellowcard, tandis que l’ambiance décalée de “Fresh Start Fever” évoque instantanément des formations comme Fall Out Boy. Loin des guitares punks et des refrains pop, YMA6 évolue dans un style plus alternatif où l’ensemble est plus travaillé que la recette “quatre accords, guitare/basse/batterie”. “Room To Breathe” confirme les influences essentiellement rock de cet opus avec des riffs dans la veine de Foo Fighters et une voix plus rauque. Au fil des pistes, il est de plus en plus difficile de se rappeler que la formation anglaise a été pendant un temps un combo pop punk voir power-pop dans la descendance de New Found Glory et autres The Starting Line. L’ensemble devient néanmoins monotone à partir de la moitié du disque avec des titres similaires les uns aux autres qui semblent remplir l’espace plus qu’apporter une véritable innovation (“Win Some, Lose Some”). Une love song pour l’assaisonnement plus tard (“Cold Night”), “Hope For The Best” apporte un peu de substance avec un refrain plus profond. L’interlude “Be Who You Are” adoucit l’ambiance avant le plus rock “Carpe Diem”. L’album se clôt sur “Wild Ones”, ballade exaltante habilement placée en fin de tracklisting, avec une ambiance lentement construite autour d’une batterie prédominante, pour terminer sur un refrain puissant laissant l’auditeur méditer sur un chœur scandant “are we gonna live forever?.

En définitive, “Cavalier Youth” n’est pas un mauvais essai mais manque de prise de risque et de singles solides. Le son de You Me At Six a sans aucun doute subi une évolution depuis ses débuts, mais ce dernier album manque encore d’ambition pour faire passer le groupe à un autre niveau.