Alors que le groupe prend à peine possession du Zénith De Paris, RUL passe quelques minutes en compagnie de Brian Marshall, le bassiste d’Alter Bridge !
Salut Brian, comment vas-tu ?
Brian Marshall (basse) : Je vais bien, merci.
Comment se passe la tournée pour le moment ?
B : Cela se passe très bien, nous avons joué six dates en une semaine, donc ça tourne bien puis nous revenons du Royaume-Uni, c’était fabuleux d’ailleurs de jouer dans toutes ces grandes salles. Autrement, on était un peu anxieux de revenir en Europe, ça faisait un moment puis il y également la sortie de l’album et tout ce qu’il l’entoure.
“Fortress” est sorti depuis quelques semaines maintenant, comment te sens-tu vis à vis de votre quatrième album ?
B : Au top ! Je pense que c’est notre meilleure réalisation au jour d’aujourd’hui. Nous nous sommes retrouvés à Orlando, en Floride, à trois occasions et avons composé durant six semaines. On n’a jamais vraiment eu l’opportunité de tous se retrouver dans la même pièce, au même moment; Myles était avec Slash, Mark a sorti son album solo mais nous avons tout de même réussi à aller au studio et travailler notre musique et je suis vraiment content de la tournure des événements.
Quelle était, selon toi, la plus grande difficulté autour de ce nouvel album ?
B : Comme j’ai dit, réunir tout le monde, selon les plannings, c’était la chose la plus difficile. Nous n’avons pas enregistré l’album comme nous avions l’habitude de le faire auparavant; la batterie fut enregistrée en première, puis Mark a posé les guitares, idem pour moi à la basse, donc c’était un peu différent pour nous, mais le résultat final est très satisfaisant.
Nous avons interviewé Mark et Myles lors de leur tournée promotionnelle et Mark nous a dit que tes lignes de basse sont uniques, dans l’approche. Comment travailles-tu lorsque qu’ils proposent des riffs ?
B : On se pose tous ensemble dans une pièce et on jamme. A partir du moment où on se sent à l’aise avec les trames principales, ce n’est qu’ensuite que je peux plus me concentrer dessus; en tant que bassiste, je n’aime pas trop jouer comme un mec lambda, j’aime tourner autour des progressions et j’essaie de rendre chaque titre les plus intéressants au possible sans les dénaturer. J’essaie de m’aider de mes influences et de mes propres techniques; en parlant de mes influences : Geddy Lee (Rush), John Paul Jones (Led Zeppelin), Steve Harris (Iron Maiden), ceux-ci ont eu un grand impact sur ma personne. J’essaie de rendre les morceaux uniques et intéressants au possible et surtout quand tu sens qu’il manque ceci ou cela, ici ou là, c’est ce que je fais.
Travaillez-vous en duo ? Le duo de guitare et celui de la rythmique, avec Scott; ou vous pouvez interférer dans les parties de chacun ?
B : En tant que bassiste, c’est assez unique car je peux à la fois bosser avec les guitares mais également avec la batterie. Si j’entends et ressens un truc sur telle ou telle idée, j’aurais l’opportunité d’en parler lors des sessions d’écriture histoire d’en tirer le meilleur.
Qu’as-tu ressenti durant l’enregistrement de l’album ? Car c’est une sorte d’évolution de “AB III” tout en restant très sombre.
B : Pour cet album, qui est d’ailleurs plus rapide que par le passé, cela se sentait depuis quelques temps. Je pense qu’Alter Bridge fut à un tournant avec la chanson “Blackbird”, qui nous a emmené vers une ballade musicale, c’était d’ailleurs un titre assez long mais c’est ce vers quoi nous tendions; musicalement, c’était un travail très complet et je pense que pour cet album, où nous démontrons l’évolution d’Alter Bridge, les fans se sentaient évolués également donc c’était un très beau challenge de jouer cela pour eux. Nous cherchons à garder les choses intéressantes sans être placé dans une case ou un genre particulier; on y va naturellement et voici le résultat.
Nous connaissons leur trois titres préférés; et toi Brian, quelles sont tes trois titres préférés de “Fortress” ?
B : Mon titre préféré est “Fortress”, le second, j’adore “All Ends Well” qui est un titre plus familier pour les fans, et je dirais enfin, hmm il y a tellement de bons titres, j’aime beaucoup “Calm The Fire”, nous allons d’ailleurs la tenter ce soir; j’aurais pu toutes les choisir. (rires)
Etait-ce difficile d’élaborer la setlist ? Bien que ce soit une tournée “Fortress”, il n’y a que quelques titres de celui-ci.
B : Yeah, elle change tous les soirs; les titres sont tout frais et on les répète encore pas mal. Mais il y a également trois autres albums dans lesquels piocher et les fans sont plus familiers avec ceux-ci. Nous ne voulons pas que les fans arrivent au concert en ne connaissant pas les chansons mais dans le même temps, certaines sont toutes nouvelles et nous voulons les jouer en live; donc on y travaille, histoire d’apporter du sang frais dans notre set.
Alors, Myles travaille sur le prochain album de Slash, Mark a dit qu’il bosserait sans doute sur un second album solo. Allons-nous revoir Creed sur les routes un jour ? Avec un nouvel album par exemple.
B : Il n’y a rien de prévu pour le moment; la dernière fois nous avons composé un petit peu mais tout le monde était si occupé que nous avons laissé ça de côté pour le moment; qui sait ? Peut-être qu’il y aura du nouveau un jour, nous verrons bien.
Il semblerait donc que Steve Harris soit une de tes grandes influences. Pourquoi lui ? Que représente Iron Maiden pour toi ?
B : Ce fut l’une de mes toutes premières expériences vis à vis de la musique metal, donc beaucoup de nostalgie pour moi. Cela me parlait, j’ai toujours adoré les rythmiques donc Steve Harris et Nicko McBrain furent de très grosses influences pour moi, j’étais fan de tout et cela m’a aidé. Vingt-cinq années plus tard, je lance toujours “Somewhere In Time” et je plonge dans le passé; ça peut paraitre un peu cliché, mais il y a une odeur, une senteur qui s’en dégage à laquelle tu es familière et ça me remémore tout plein de chose.
Quid de tourner avec Halestorm ? Qu’aimes-tu dans leur musique ?
B : Ils sont géniaux, une bande de mecs sympathiques et une nana. Elle est si talentueuse, je ne pourrais d’ailleurs pas nommer une autre artiste féminine, du circuit, qui a tant d’énergie et de charisme. Myles doit vraiment s’employer pour se produire sur scène après son passage.
Comment vis-tu lorsque que tu es en tournée ? Composez-vous ?
B : Je ne suis pas du genre à prendre une guitare et à bosser tout le temps, je mène un train de vie tranquille. Généralement, lorsque Myles et Mark ont une idée, on la teste durant les balances, c’est ce qui arrive souvent d’ailleurs lorsque nous sommes en tournée. Mais Mark a toujours une guitare avec lui. On est plutôt ennuyeux comme groupe de rock, on ne fout pas tellement le bordel et on ne détruit plus les chambres d’hôtel, pourtant on le faisait par le passé, mais une fois que t’as des enfants, je suppose que tu te réveilles en te disant qu’il faut grandir un peu. (rires)
Vous allez fêter les dix ans d’Alter Bridge l’année prochaine Y aura-t-il quelque chose de spéciale à cette occasion ? Concerts etc..
B : Nous n’en avons pas beaucoup parlé pour l’instant même si nous nous sommes questionnés sur ce qu’on pourrait faire. Je leur ai dit de cesser leur side projects et de se concentrer sur Alter Bridge. (rires)
Qu’ont-ils dit ?
B : (mimant: Fuck Off) (rires)
Allons-nous vous voir au Hellfest l’année prochaine ?
B : Il n’y a rien de signé pour l’instant mais il est certain qu’on sera en Europe pour la période estivale, c’est évident.
Un message pour vos fans français ?
B : Oui, nous sommes très heureux de revenir ici, à chaque occasion, on sent que le groupe prend de l’ampleur et il en est de même pour les fans, qui sont très passionnés au passage et puis la France est magnifique pays. J’aimerais d’ailleurs avoir l’occasion de venir davantage, ici, à l’avenir.
Et pour conclure, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est ce qui rock ta life Brian ?
B : Qu’est ce qui rocks ma life ? Avoir la tête pausée sur mes épaules, sans prise de tête, être tranquille et entouré d’honnêtes personnes; l’amour, de quoi vivre, ma famille, mes amis et… la musique !
Crédit photos : Fanny Schneider
Site web : alterbridge.com