Quelques mois après le concert au Trabendo, en compagnie de SOiL, Fozzy et son célébre frontman Chris Jericho sont de retour dans la capitale, cette fois-ci en compagnie de Drowning Pool. A cette occasion, RYL a eu le plaisir de rencontrer M. Jericho !
Hello Chris ! Comment vas-tu ?
Chris Jericho (chant) : Très bien ! Et toi ?
Bien, merci. De retour à Paris, après la tournée en compagnie de SOiL, en forme ?
C : Je pense bien oui ! Yeah.
Donc votre dernier album “Sin And Bones” est sorti l’année dernière, quel avis portes-tu à son sujet ? L’ayant joué en live, les réactions du public etc.
C : Nous avons investi beaucoup de temps autour de “Sin And Bones” afin d’obtenir le résultat escompté, puis nous voulions passer à l’étape supérieure avec Fozzy, à l’image du précédent album “Chasing The Grail”; que ce que nous faisons est très heavy mais également mélodiques surtout autour des refrains, comme si Metallica et Journey avait eu un bâtard, ce serait Fozzy. Lorsque nous avons commencé “Sin And Bones”, nous voulions réellement atteindre cette étape. Nous avons pris notre temps. Lors de sa sortie, les critiques furent excellentes, les meilleures qu’on ait jamais eu, de même pour les ventes; puis jouant les titres live, à savoir 70% de l’album, puis tout s’est bien emboité. Cela montre également que les gens aiment bien ce nouveau contenu et je pense que c’est l’une des raisons qui nous installe là où nous sommes aujourd’hui.
Un titre a retenu notre attention, “Storm The Beaches”, en raison de sa durée et de sa construction. Etait-il destiné à devenir une chanson si épique ?
C : Yeah, sur “Chasing The Grail” il y a une chanson de ce type, “Wormwood” et je voulais en faire une autre sur celui-là. Je bossais sur les paroles, et vu que je base celles-ci sur le titres des chansons, j’ai trouvé que ce titre sonnait plutôt bien, donc je suis allé sur Google et j’ai trouvé cette lettre, d’un gamin qui a survécu au D-Day, l’un des soldats, et elle était très évocatrice, puis j’ai lu la lettre tout en travaillant autour d’elle. Au final, j’avais huit pages écrites; donc c’était un thème parfait pour un si long titre.
Avez-vous déjà essayé de la jouer en live ?
C : Non, c’est l’une des chansons que nous n’avons pas joué encore. Mon objectif, c’est que dans un certain temps, au fur et à mesure qu’on grandit en tant que groupe, serait de proposer un show spécial, peut-être un à Londres, un à Paris et un en Allemagne où l’intégralité de l’album serait joué, c’est l’un de mes objectifs et nous y sommes presque.
Quelles sont les différences de processus entre cet album et ses prédécesseurs ? Une approche différente ?
C : Pas vraiment, à vrai dire, sur “Grail”, j’ai écrit les lyrics en premier, puis je les ai transmis à Rich. Rich avait quelques idées également et a pu utiliser les miennes pour s’aider, s’influencer etc. Cela a bien marché donc nous avons fait la même chose ici, mais il y a également une grande contribution des autres membres. C’était le premier album autour duquel nous avons senti cet effort de groupe et non celui de Rich ou du mien. J’estime que c’est l’une des raisons qui facilita tout le reste.
Avais-tu imaginé, depuis le début de ta carrière musicale, signer avec un si gros label tel que Century Media ?
C : Je ne peux dire si j’en rêvais mais lorsque nous avons commencé Fozzy et surtout depuis 2009, nous voulions être le plus grand groupe du monde. Tu ne peux évoluer dans ce milieu si tu ne vises pas cet objectif. Century Media fut parfait pour nous et comme je le disais, c’était la prochaine marche à gravir pour le groupe et tout se passe très bien pour le moment.
Il y avait quelques bruits autour d’un possible DVD, quid du projet ? Est-il toujours d’actualité ?
C : Yeah toujours d’actualité en effet. On y travaille. Nous voulons que cela soit parfait, quand tu sors ton premier DVD, il faut que tout soit ok. On a déjà pas mal de contenu et je pense qu’on attend LE concert pour centraliser notre attention dessus. Je pense que ça arrivera tout bientôt.
Quid des projets de Fozzy ? Il y aura davantage de concerts cet été et ensuite ? Encore plus de tournées ?
C : Dans ce business, il faut toujours gérer plusieurs choses à la fois. Nous allons sans doute tourner aux US en septembre, on va peut-être revenir au Royaume-Uni et sans doute en Europe en novembre/décembre, sans oublier la tournée d’aout; et une fois tout cela fini, s’il n’y a pas d’autres offres, on tâchera de bosser sur le prochain album, chose qui a déjà commencé d’ailleurs.
Tu vas, une fois de plus, présenter les Golden Gods Awards le mois prochain, quel sentiment cela t’évoque le fait de faire partie d’une si grande famille ?
C : C’est super, parce que ça sera la quatrième fois que je présenterais le show et il ne cesse de prendre de l’ampleur au fil du temps, cette année Metallica sera tête d’affiche ! (ndlr : l’interview étant réalisée le soir du concert, la cérémonie n’avait pas encore eu lieu). Ce petit show grandit et devient connu à travers le monde entier. Le heavy metal le mérite. Il y a une cérémonie pour le hip hop, une pour la country, pourquoi n’y aurait-il pas un show pour le heavy metal ? Au fur et à mesure, les gens comprennent que c’est l’endroit où il faut être. Ozzy, Metallica, Alice Cooper… nomme quelqu’un. Je te parie qu’Iron Maiden y sera bientôt, l’année prochaine, peut-être Judas Priest aussi. Les grands noms qui n’y sont pas encore allés, ils vont s’y pointer, j’en suis sûr.
Beaucoup de tes amis y seront, y a-t-il une rockstar avec qui tu voudrais collaborer ? A l’image de l’apparition de Mr. Shadows ?
C : Shadows’ et Phil Campbell en effet. Il y a beaucoup de monde avec qui je voudrais travailler, mais cela dépend seulement de ce que nous avons besoin. C’est pourquoi Phil fut parfait pour “She’s My Addiction”, qui dégage une vibe style Motörhead. Shadows nous a beaucoup aidé sur “Sandpaper”, car il remplissait son rôle à merveille. Nous commençons à travailler sur le prochain album, si je sens que Slash serait parfait pour un solo ici… Chaque album de Fozzy contient des sortes de guests. Donc je ne vois pas pourquoi les choses changeraient.
Donc tu n’es pas du genre à te dire “je veux bosser avec ce mec, donc je vais écrire une chanson pour lui”.
C : Non, c’est notre groupe. Si nous composons quelque chose et qu’une personne serait parfaite au travers de ce titre, alors on lui demandera, tout simplement.
Il y aura un prix spécial pour Tony Iommi. Que ressentiras-tu de partager la même scène que lui ?
C : Et bien, je ne suis pas sûr qu’il sera présent, je pense qu’il sera en tournée. Mais Geezer y était, Ozzy y était auparavant. T’y vois beaucoup de légendes, Gene Simmons également. Je présente le show, je n’y vais pas en tant que fan et la plupart d’entre eux, je les connais et ceux que je ne connais pas, nous nous connaissons de vue puis nous devons potes rapidement.
Penses-tu qu’à un moment de ta carrière, tu devras choisir entre le catch et la musique à plein temps ? Ou, en étant à temps partiel, cela concilie les deux.
C : Pas vraiment, Fozzy tourne à temps-plein depuis 2009 et tout ce que je fais autour s’appuie sur le planning du groupe. Je ne catch plus autant qu’auparavant, juste quelques mois par-ci et par-là, quand j’ai le temps ou entre deux tournées. Mais tu vois, quand j’étais gosse, je voulais prendre part à un groupe de rock et devenir catcheur; c’était mes deux grands rêves. Le catch c’est super, j’adore mais ma priorité, maintenant, est Fozzy; tu peux d’ailleurs le constater avec cette tournée, donc la situation sera la même à l’avenir.
Et finalement, il est de tradition: nous sommes “RockYourLife!” donc, qu’est ce qui rock ta life Chris ?
C : Arpenter les routes et faire ce que j’adore faire, ce que je rêvais étant gosse, et ne jamais le prendre pour une chose acquise. C’est le meilleur boulot au monde et c’est un privilège de faire cela et de venir à Paris pour y jouer de bons shows devant des centaines de fans; pas de quoi se plaindre donc !
Crédit photos : Nicko Guihal
Site web : fozzyrock.com