Trois semaines avant la sortie du nouvel EP, “Renaissance”, les Our Theory squattaient la scène du Backstage en ouverture de Beartooth. L’occasion pour nous de revenir sur les changements récents au sein du groupe, et sur un futur qui s’annonce très excitant !
Qu’est-ce que ça fait d’ouvrir pour Beartooth ? Est-ce un groupe qui fait partie de vos influences ?
Yoann Andrieux (basse) : Carrément ! On suivait Attack Attack! qui évoluait dans un style qui nous plaisait déjà beaucoup à l’époque. Puis quand Caleb est arrivé avec ce nouveau projet, on était tous persuadé que connaissant le bonhomme, ça allait être bien. Et on a accroché direct ! Beartooth ont un coté vachement plus hardcore, plus intègre. C’est moins du metalcore paillettes.
Pour continuer dans l’esprit, est-ce qu’il y a des groupes avec lesquels vous adoreriez tourner ?
Mehdi Major (guitare/chant) : Moi j’aimerai beaucoup partir en tournée avec… Michael Jackson. (rires)
Alex Vincent-Rey (chant) : Je pense qu’on sera tous d’accord sur Issues. C’est un groupe qui nous influence énormément. Niveau sonorités, on retrouve un peu le coté groove, un peu urbain que l’on peut trouver dans Issues.
M : Ce sont un peu les premiers, après le mouvement neo-metal bien sûr, à avoir mélangé le metal moderne et les musiques urbaines modernes, les sonorités trap etc. Du coup on se dit que ça collerait vraiment. Et puis Tyler Carter est quand même l’un des meilleurs chanteurs de la scène -core.
C’est vrai qu’à l’écoute de l’EP, vous êtes l’un des premiers groupes en France à amener, à l’image d’Issues, des influences plus urbaines. Est-ce un effet direct de l’influence de ce groupe ou est-ce juste à un moment où vous vous êtes affranchis de certaines limites dans votre créativité ?
M : Bien sûr, Issues a vraiment facilité le fait d’inclure d’autres éléments à la musique, mais je dirais que ça vient surtout du fait qu’aujourd’hui, tu ne peux pas passer à côté de tout ce mouvement là. On écoute tous des trucs différents.
Y : Moi par exemple, le metal n’est pas le style que j’écoute le plus. Je suis hyper ouvert aux genres un peu expérimentaux, barrés, un peu de hip hop, beaucoup d’électro minimaliste.
M : Oui voilà, j’écoute autant les morceaux du Top 40, que du Drake ou d’autres choses. Après, on trouve ça génial que des groupes lancent ce mouvement là, mais nous même on a évolué dans nos goûts musicaux et donc, j’adore écrire de la musique en mélangeant toutes ces influences là.
A : Moi j’écoute beaucoup de rap. J’en pratique même, mais à la maison, rien de bien concret. Mais oui, du coup je m’y retrouve dans la métrique, le coté groove dont Mehdi parlait. Je me retrouve complètement là-dedans du coup, ça ne me dérange absolument pas de représenter des morceaux que je n’ai pas forcément écrit, mais dans lesquels je me retrouve quand même.
Des parties rappées, est-ce quelque chose que vous envisagez d’amener dans l’avenir du groupe ?
A : Peut-être. Peut-être que ce sera une discussion qu’on ouvrira, ou pas d’ailleurs !
M : C’est déjà quelque chose que l’on a un peu amené sur un des morceaux de l’EP. C’est un passage qui était déjà écrit lorsqu’Alex est arrivé dans le groupe, du coup, c’est moi qui la chante. Mais il n’est pas du tout impossible qu’Alex vienne à rapper à l’avenir.
Du coup, sur l’EP, les parties claires sont-elles enregistrées uniquement par toi ou y-en a-t-il de Bastien ?
M : A la base, on avait enregistré l’EP avec Bastien. Mais comme lorsqu’il a quitté le groupe, l’EP n’était pas sorti, on a décidé de tout ré-enregistrer. Au début je faisais certaines parties lead aussi, avec Bastien, mais du coup il ne reste plus que moi maintenant.
Comment avez-vous vécu le départ de Bastien ?
M : Ca s’est fait très naturellement. Bastien a eu plein de changements dans sa vie qui ont fait que, progressivement, il est petit à petit sorti du groupe. Alex est arrivé, du coup il a laissé sa place progressivement à Alex, puis il est parti.
A : Sans que ce soit particulièrement recherché ! Ca s’est fait par la force des choses. Et ma position était un peu délicate, en tant que frontman. Mais pour le coup, son départ s’est déroulé sans animosité aucune, il vient ce soir d’ailleurs !
Est-ce que les changements de line up et de style musical vous apportent de nouvelles perspectives ?
M : Complètement ! Alex nous apporte déjà une couleur que l’on n’avait pas avant. Et puis du coup, on retrouve une cohésion que l’on avait un peu perdu. Une nouvelle dynamique est née. Ca nous donne envie de tourner un maximum, de défendre l’EP le plus possible.
A : Voilà. Sans se projeter particulièrement dans le futur, on va se concentrer sur la scène et donner tout ce qu’il y a à donner pour qu’il soit bien exporté, bien relayé.
Our Theory a toujours semblé être un groupe qui avait contrôle total sur le moindre de ses faits et gestes. Est-ce une donnée indispensable selon vous pour percer ?
M : J’ai envie de te dire que tu es obligé. Personne ne t’accompagne dans ce truc là, tu es tout seul. Tu es là, avec tes potes à faire de la musique, chacun trouve sa place dans le groupe et tu es obligé, en tant que groupe, de contrôler tous les aspects.
Y : Voilà, si tu ne fais rien, il ne se passe rien, c’est flagrant.
A : Tu as beau faire des rencontres, des gens pouvant t’aider etc. Si tu ne vas pas vers eux, durant toute la durée du parcours, tu es tout seul.
M : Après c’est quelque chose qui est commun à tous les styles de musique, à partir du moment où tu n’es pas signé en label ou chez un tourneur.
Mais particulièrement pour la musique alternative en France, il n’y a de subventions, ni d’aides de l’Etat, et globalement que très peu de structures qui aident ce mouvement.
M : Après tu as pas mal de gens, comme toi par exemple, qui se bougent le cul pour aller rencontrer les groupes, voir des concerts afin de parler du mouvement etc. Mais en vrai, c’est clair qu’il n’y a que très peu de structures qui ont un certain pouvoir, on va dire.
Du coup pour cet EP, comment s’est-il enregistré ? Avez-vous travaillé avec des personnes en particulier ?
A : Pas vraiment non. Mehdi a produit l’EP, c’est lui qui a chapeauté tous les enregistrements. Après, le mix et le mastering ont été confié à Nicolas Delestrade, via sa boite MDSE.
M : Après si, je connais pas mal d’ingés son, pas mal d’amis qui s’y connaissent en musique. Je suis allé enregistré dans plein d’endroits différents du coup, il y a des gens comme Romain Petit par exemple, qui m’ont aidé.
A : Voilà, il y a plusieurs personnes qui nous ont assisté ou qui nous ont donné des conseils sur cet EP, qui ont beaucoup compté dans cet enregistrement, mais sans véritablement que ce soit une collaboration précise.
Travailler avec Mehdi comme producteur de l’EP. Quel confort cela vous apporte-il ?
Damien Bauthamy (guitare) : L’avantage c’est qu’on est sûr que ce sera parfaitement notre son, ce sera entièrement Our Theory. C’est son projet après tout, il est le membre fondateur de ce groupe. Au moins, on a le contrôle sur vraiment tout. Au moins, on n’a pas ce soucis d’aller-retours avec un ‘ricain, ce qui prend beaucoup de temps. Le son est parfaitement comme on veut qu’il soit.
Envisagez-vous quand même de travailler avec quelqu’un d’extérieur au groupe à l’avenir ?
A : Pour le moment la question ne se pose pas. On n’en a pas parlé tout simplement parce que nous sommes très contents de comment ça se passe à ce jour.
D : Sauf si on signe avec un gros label évidemment.
Y : Mais quoiqu’il en soit, Mehdi aura toujours la main mise sur cet aspect du groupe.
A : Voilà, même si la composition tend à répartir à l’avenir, Mehdi sera toujours la personne référence dans ce groupe.
Le fait qu’il soit la seule personne qui gère l’aspect musical/composition/production du groupe, ça n’a jamais posé de problème ?
D : Non, parce qu’on a la chance d’évoluer en même temps que lui. Plus ça va, plus il s’ouvre à plein d’autres styles de musique. Du coup, il nous inculque cette ouverture d’esprit également. Par exemple, il va nous faire écouter un son de rap français puis va nous dire que tel type de son l’intéresse etc. Evidemment on fait tous des concessions parfois. Mais Mehdi est irremplaçable.
A : Voilà, c’est comme ça qu’on voit la chose : il est irremplaçable donc on le suit les yeux fermés !
Vous allez donc sortir votre EP chez Zestone Records (Japon) ainsi que chez We Are Triumphant (USA). Pourquoi ce choix de travailler avec une structure japonaise en premier lieu ?
D : Parce qu’on a démarché tout le monde et qu’ils sont les seuls à nous avoir répondu ! (rires) Non, je plaisante. On a appris que ce label était intéressé par un agent qui travaille avec nous en Angleterre. Elle nous a donné le contact et voilà comme ça s’est fait. Mais ce n’était absolument pas calculé de travailler avec des Japonais d’abord.
Du coup, qu’est-ce qui vous a convaincu de signer chez eux ?
D : Tout simplement parce que le contrat nous convenait. C’est un label qui a un historique, qui nous a proposé des choses que peu de label proposent aujourd’hui, ça nous a beaucoup plu.
Une tournée japonaise est donc à envisager ?
D : Pas pour le moment ! On en a discuté et cela va surtout dépendre du succès de l’EP là bas. Mais c’est vraiment quelque chose qui nous plairait.
A : L’idée d’aller là-bas nous fait rêver. De rencontrer tous ces gens, de croiser une nouvelle culture. On espère vraiment que ça pourra se faire un jour.
Dans la scène -core, les Etats-Unis représentent un eldorado convoité par de nombreux groupes. Pensez-vous qu’il est plus judicieux d’attaquer une autre partie du monde, comme le Japon ?
Y : C’est vrai qu’aux Etats-Unis il y a énormément de concurrence, et de la très bonne concurrence en plus. Donc oui, on pense qu’il est plus judicieux de tenter de s’exporter au Japon.
A : On pourra plus facilement s’adapter à ce qu’ils aiment là-bas, plutôt qu’aux Etats-Unis.
Dernière question : notre site s’appelle “RockUrLife”, qu’est ce qui rock votre life les gars ?
A : On peut-être très honnête ? Le sexe !
M : Ca va faire hyper cliché mais, la musique en fait. Enfin écrire de la musique !
D : Moi pour ma part, je ne vois pas la vie sans musique.
A : Ah parce que tu vois la vie sans sexe ?!
D : Je pourrais ouais, je m’en fous ! (rires) Ouais non je sais pas en fait, je retire ce que j’ai dit !
Y : Moi le vélo à fond ! Je suis coursier à Paris, du coup, le vélo a pris une place assez importante dans ma vie. Le vélo rock ma life !
M : Moi c’est Yoann qui rock ma life ! (rires)
Site web : ourtheoryband.com