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PANIC! AT THE DISCO (04/10/13)

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Quatre jours avant la sortie de leur quatrième album “Too Weird To Live, Too Rare To Die!“, Brendon Urie, frontman du groupe originaire de Las Vegas, était de passage à Paris. A la fois détendu et impatient, le chanteur nous racontait le processus d’enregistrement et les dernières semaines avant la sortie du disque.

Comment se sont passés ces derniers jours ?

Brendon Urie (chant) : Ces derniers jours étaient bien, je n’ai quasiment fait que parler du nouvel album ce qui est toujours un plaisir. J’adore discuter de nouveaux morceaux surtout aussi près de la sortie de l’album qui est dans quatre jours mais que nous avons, il y a quelques jours, mis en ligne sur YouTube.

Et avez-vous déjà eu quelques réactions de vos fans ?

B : Oui ! C’était assez sympa d’ailleurs. Les réactions étaient plutôt tranchées, certains n’ont pas aimé du tout, d’autres l’ont beaucoup aimé, dans l’ensemble, 99% des réactions étaient très positives. Donc je pense que l’album a plu. Honnêtement, je ne veux pas que les gens soient partagés dans leurs avis, je préfère qu’ils le détestent ou l’adorent. S’ils le détestent, au moins ils sont francs et disent ce qu’ils en pensent vraiment, ce qui est une bonne chose.

 

Quelle était l’idée principale quand vous avez décidé de faire ce nouvel album ?

B : L’idée principale était de faire quelque chose de différent, c’est généralement le but que l’on se fixe avant de faire un nouvel album. Musicalement je m’ennuyais un peu et je ne voulais surtout pas refaire la même chose alors j’ai cherché un moyen de recréer des sons, de me renouveler dans l’écriture des textes et dans la production. Cet album est de loin celui que je préfère, parce que je le trouve très éclectique, les sonorités donnent envie de sauter partout et j’ai pris énormément de plaisir à le faire !

Comment se sont déroulés la composition et l’enregistrement de l’album ? Etiez-vous partis avec un plan précis ? Etant donné que vous vouliez quelque chose de différent.

B : Oui, déjà en ce qui concerne les paroles je voulais quelque chose de plus intime, je voulais être honnête et en quelque sorte rebondir sur mes propres expériences pour qu’il y ait un ressenti. Musicalement, je voulais que se soit plus direct par rapport à mes influences. Auparavant nous réfléchissions pour avoir nos propres idées plutôt que de foncer directement. D’autant plus que cette fois, j’écoutais souvent des titres pop 80’s, hip hop ou encore de la dance par des groupes français tels que M83, Justice et Daft Punk. J’avais envie de faire un album dance, un album qui était fait pour faire la fête et sur lequel les gens pouvaient danser.

 

Mais pourtant les chansons sont très différentes les unes des autres, par exemple la première, “This Is Gospel” et la dernière “The End of All Things”, n’ont absolument rien à voir.

B : Oui, ça c’est sûr et pour cause, nous voulions une fin différente. Un titre comme le dernier de l’album “The End Of All Things”, nous n’avions jamais fait une telle chose auparavant, ce minimum avec piano, voix, effets vocaux et quelques instruments à corde. C’est probablement le titre qui fait le moins “tube”, c’est un titre plus intime et j’aime l’idée qu’on ait pu faire un titre tel que celui-ci. Ca me plait de voir qu’on est capable de faire quelque chose de nouveau et différent, c’est ce qui permet de garder une certaine excitation. Si nous finissions par faire la même chose encore et encore, je ne voudrais même plus faire parti d’un groupe. Ce serait tellement ennuyeux ! (rires)

En ce qui concerne le titre de ce nouvel album “Too Weird To Live, Too Rare To Die!” (ndlr : Trop Etrange Pour Vivre, Trop Rare Pour Mourir !), pourquoi avoir choisi un tel titre ?

B : Pour moi c’était la parfaite description de l’album. Deux ou trois semaines avant que l’album soit achevé, nous avions presque terminé et nous devions trouver un nom pour l’album, c’est en général le plus compliqué et c’est toujours la dernière chose que nous faisons.

Vous procédiez toujours ainsi ?

B : Oui, toujours ! (rires) Nous repoussons toujours ce moment parce que nous écrivons chaque chanson séparément, nous n’avons jamais une idée précise de ce que va être l’album. Donc à la fin nous réfléchissions, nous essayions de trouver quel titre de chanson ou quel titre pouvait le mieux définir l’album et je regardais le film “Fear And Loathing In Las Vegas” (ndlr : “Las Vegas Parano”) et le personnage de Johnny Depp qui a pris des stupéfiants dit de son ami, pour le décrire : “il est trop étrange pour vivre, trop rare pour mourir”. J’ai alors senti que pour cet album, parallèlement au personnage qu’il interprétait, que c’était une très bonne description de la façon dont je percevais cet ensemble de titres rassemblé.

 

Est-ce donc lié à la couverture de l’album ?

B : En parti, puisque tout cela est venu d’un ressenti personnel. Un peu trop étrange pour vivre, trop rare pour mourir, cela est en accord avec l’arrière plan de la photo qui est Las Vegas, où j’ai grandi et avoir quelque chose qui vient du film “Fear And Loathing In Las Vegas” sont finalement deux choses liées. C’était plutôt parfait puisque les deux concordaient.

La photo en noir et blanc avec de la fumée de cigarette en couleur sont également liées ?

B : C’était réfléchi. Cela a été fait exprès puisque l’idée d’une photo noir et blanc montrait un retour vers le passé avec cet aspect retro qui me plaisait beaucoup et puis on peut également percevoir cela comme étant le reflet de la valeur intérieure de chacun. En expirant la fumée d’une cigarette, il se dégage quelque chose de l’intérieur qui peut être très beau mais qu’on ne voit pas tant qu’il n’y a pas ce contraste avec le noir et blanc. C’est très symbolique.

 

Si tu devais choisir trois chansons de cet album, lesquelles et pourquoi ?

B : Seulement trois chansons ! Je choisirais “This Is Gospel”, “Vegas Lights” et “The End Of All Things” parce que je les trouve très différentes les unes des autres et avec “Miss Jackson”, cela montre à quel point l’album est éclectique.

A propos de “Miss Jackson” pourquoi avoir choisi ce titre comme premier single ?

B : C’est à la fois pour cette raison d’éclectisme mais aussi pour la partie chant. Pour un premier single, je ressens toujours le besoin de choisir une chanson qui soit la plus fidèle possible à ce que va être l’album. Cela permet de donner une bonne introduction qui permette de savoir si l’album va être éclectique ou non. Pour cet album, chaque titre était si différent des autres; que “Miss Jackson” étant un titre très excitant, j’ai pensé que c’était un bon moyen d’attirer l’attention de tout le monde. Nous nous sommes ensuite dit “hey, c’est la chanson que nous n’avons encore jamais faite, c’est si différent, alors soyez prêts pour plus de titres différents, ça va être génial !”.

 

En un mot, quel qualificatif irait le mieux à cet album ?

B : Amazing ! (rires)

D’accord, pourquoi pas ! (rires)

B : Oui, pourquoi pas ! En un mot c’est difficile ! (rires)

Vous venez tout juste de tourner avec Fall Out Boy, comment était-ce ? Quelques souvenirs mémorables à partager avec nous ?

B : C’était génial ! C’était simplement comme passer du temps avec de vieux amis. Je suis content qu’ils nous aient amené en tournée avec eux, je suis d’ailleurs très heureux qu’ils refassent une tournée ensemble. C’était vraiment cool, le dernière fois que nous étions en tournée à leur côté c’était il y a cinq ans déjà ! Nous étions plus ou moins en tournée ensemble il y a de ça trois ans, juste avant leur hiatus, avec Blink-182, c’était super, mais ils étaient pas mal occupés avec la presse et nous étions également occupés de notre côté, donc nous ne nous sommes finalement pas beaucoup vu. Mais cette fois, pour cette tournée c’était génial parce que nous avons pu passer plus de temps ensemble et même quand nous étions occupés, nous nous sommes vus avant et pendant les concerts car nous avons joué ensemble sur scène. Je devais venir sur scène pour interpréter une chanson et pour la dernière date de cette tournée nous nous sommes mutuellement fait quelques farces. Nous nous sommes surpris à tour de rôle, ils sont venus sur scène habillés avec des combinaisons noires allant de la tête aux pieds identiques à des mannequins que nous avions sur scène et ont commencé à faire n’importe quoi autour de nous. (rires) Ensuite je les ai rejoint sur scène pour chanter et j’ai commencé à manger ce qui était assez bizarre ! (rires) Nous avons juste fait pas mal de petites choses comme celles-ci, c’était cool et vraiment marrant de repartir en tournée avec des amis.

Et avant cette tournée vous vous étiez revu, notamment au sujet de la préparation de vos albums respectifs ?

B : Non, Patrick (Stump) m’avait montré quelques démos qu’il avait fait quelques mois avant qu’ils se retrouvent en studio. Ensuite quand nous avons fait une pause de quelques semaines, avant que nous ne composions les dernières chansons telles que “Miss Jackson” pour notre album, ils sont venus parce qu’ils avaient entendu nos démos et ils ont pensé que ce serait vraiment cool de travailler avec Butch Walker (ndlr : producteur de “Too Weird To Live, Too Rare To Die!” de P!ATD et “Save Rock And Roll” de Fall Out Boy), “on aime beaucoup les chansons de Panic!, pourquoi ne ferions nous pas notre propre album”. Ils avaient déjà quelques chansons composées mais c’est lorsqu’ils ont commencé à travailler avec Butch Walker qu’ils ont composé des titres clés comme “Light Em Up” ou “Alone Together”. Ils ont d’ailleurs fait un super boulot, j’ai l’impression qu’il y a des similitudes dans une ou deux chansons mais nos albums sont tellement différents. J’adore ce qu’ils ont fait avec Butch Walker, c’est un très bon album. Je suis fier qu’ils l’aient fait !

 

Après la sortie de l’album, vous allez partir en tournée mais la plupart de vos dates affichent déjà complet, une autre tournée est-elle prévue pour 2014 ?

B  : J’espère vraiment, j’ai très envie de revenir. Si nous ne faisons pas de festivals, j’aimerai au moins faire une autre tournée au printemps prochain, ce serait bien parce que nous n’avons pas joué en France depuis près de deux ans alors à chaque fois que l’on peut venir, c’est avec plaisir ! Je sais que ces concerts affichent rapidement complet, ce qui est une bonne chose, mais d’un autre côté certains ne nous verrons pas. Donc oui, nous espérons que nous pourrons planifier ça très bientôt et revenir avec plaisir dès le début de l’année.

Une question sur tes goûts musicaux, quelle est ta dernière chanson coup de coeur ?

B : Difficile à dire ! Ca pourrait être un chanson d’Action Bronson. Je dirais Action Bronson “Triple Backflip”, c’est un très bon titre. Tu connais Action Bronson ?

Pas du tout.

B : Je le trouve vraiment génial, tu devrais écouter ce qu’il fait, c’est un rappeur de New York, il est vraiment talentueux !

On écoutera ça. Enfin dernière question, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta vie ?

B : Qu’est-ce qui rock ta vie ? (rires) C’est drôle parce que mon ami Zack juste là m’a dit tout à l’heure qu’il rock et qu’il roll ! C’est juste de cette façon qu’on apprécie nos vies chaque jour. Tu te lèves et tu essayes de t’exciter, de se comporter comme des dur à cuir en commandant par exemple une pizza ! (rires) Non c’est stupide ! Honnêtement pour moi rock n’roll c’est rendre les choses excitantes, pas seulement musicalement mais pour chaque chose personnelle et la meilleure façon de faire ça c’est de se surprendre soi-même. Ne pas être peureux mais choisir de faire quelque chose qui t’effraie en étant sûr de toi, à ce moment précis, c’est tellement rock n’roll ! C’est comme ça que tu rock ta vie !

 

Belle façon de terminer ! Merci.

B : Yeah ! Merci à toi.

Site web : panicatthedisco.com