Prévu pour le 31 mars prochain, le nouvel album de Sonata Arctica “Pariah’s Child” est grandement attendu par les fans. Qu’attendre de ce nouvel opus ? Tony Kakko nous en dit plus à ce sujet !
Hello Tony, comment vas-tu ?
Tony Kakko (chant) : Je vais mieux, j’étais fiévreux ces derniers jours mais la situation s’améliore tranquillement, tout comme mes camarades qui étaient dans le même état.
Donc votre nouvel album “Pariah’s Child” sort le 31 mars prochain. Dans quel univers musical allons-nous plonger cette fois ?
T : La meilleure façon de l’expliquer est : imagine nous continuer la période de “Reckoning Night”, sans penser à celle prise avec l’épisode “Unia” sans bien évidemment omettre tout le travail accompli entre temps.
Après “Stones Grow Her Name” (2012), comment as-tu défini les lignes directrices du futur album ? Quel est le processus chez Sonata ?
T : Après cet album, j’étais persuadé que nous allions continuer sur notre lancée mais en live, mis à part quelques titres telles que les ballades, cela semblait très lent. J’ai donc compris pourquoi certains des fans de Sonata s’en plaignaient. (rires) Donc en réalisant cela, en voulant y remédier, mais également avec le quinzième anniversaire du groupe, nous sommes replongés dans nos anciens albums. Cela m’a donné l’opportunité de réfléchir aux futures compositions, en ayant un tout nouveau regard sur ce qu’aimaient les fans, à notre propos, les années précédentes. J’avais perdu cela et je suis très heureux de l’avoir retrouvé en moi. C’est à partir de tout cela que, naturellement, le processus du nouvel album a pris forme.
Pour cet album, tu as préféré l’enregistrer avec tout le monde (c’est-à-dire tout le monde dans la même pièce etc.) Qu’a amené ce processus à la vibe de l’album ? Pourquoi avoir travaillé ainsi sur cet album et non sur le précédent par exemple ?
T : C’est un point très important pour moi, en tant que compositeur, que d’avoir tout le groupe impliqué dans le travail de chacun, afin d’obtenir le résultat le plus fidèle au résultat final escompté. C’était très revigorant, en studio 24/5, passant les weekends à la maison. L’album n’a pas été enregistré en “live” mais avec tout le groupe, lors de chaque session d’enregistrement, la différence est grande. (rires) Quoiqu’il en soit, cela a ramené l’essence, la vibe du groupe. Mick Fleetwood l’a d’ailleurs dit : “tu peux faire de la musique chez toi, tout seul, et avoir du succès mais tu seras davantage satisfait, en tant qu’être humain, si tu faisais de la musique avec d’autres personnes aussi”. Je compose toujours tout seul mais enregistrer tous ensemble est quelque chose que je n’abandonnerais plus jamais. Cela t’apporte tellement ! Tu t’en écartes beaucoup dès que tout le monde commence à acquérir du matos chez lui. Cela rend aussi les choses plus simples et tu économises également d’importantes sommes mais en même temps, tu perds quelque chose d’essentiel qui a beaucoup de valeur.
Un mot à propos de “Cloud Factory”, qui est l’une de nos préférées. Que raconte ce titre ?
T : J’avais composé ce titre en 2009 je crois. C’est une histoire à propos d’une usine qui fait travailler des générations entières de jeunes gens, durant toutes leurs vies, produisant simplement des nuages, de la vapeur, de l’air chaud, rien de tous ces objets futiles que nous avons tous chez nous avec lesquels nous pourrions aisément vivre sans. J’ai fait écouter la démo aux autres lorsque nous travaillons sur “Stones Grow Her Name” mais je l’ai écarté par la suite, bien que les autres étaient très enjoués à l’idée de l’enregistrer; celle-ci ainsi qu’une ou deux autres d’ailleurs. A l’époque je ne les sentais pas pour l’album mais là, avec le nouvel opus, j’étais prêt à la reprendre dans mon escarcelle. L’album se devait d’avoir quelque chose de ce genre, bien catchy. Je pense également que ce titre serait parfait pour le live.
Et quid de “X Marks The Spot” ? Est-ce une sorte d’histoire avec le narrateur ?
T : “X Marks The Spot”, avec le personnage du prédicateur, est une caricature de ces mentors, personnages spirituels qui envoutent des fidèles pour leur faire faire ce qui lui vient en tête de manière totalement non réfléchie. J’ai dû réécrire ce titre deux fois jusqu’à que j’en sois totalement satisfait et nous en étions tous très satisfait. De plus la voix de Jaakko était parfaite, la cerise sur le gâteau ! J’ai beau l’avoir écouté une centaine de fois depuis son enregistrement, ça me fait toujours autant rire.
Quelles sont les éléments qui vont, une fois de plus, séduire votre public ?
T : Je pense sincèrement que cet album compile des éléments des opus précédents. J’ai déclaré cela sur chacun des albums, de même que pour “Stones Grow Her Name” mais rétrospectivement, c’était vraiment des conneries. Donc si tu as aimé quoique ce soit de la musique de Sonata Arctica, tu trouveras probablement cela dans ce nouvel album. De plus, le retour de l’ancien logo annonce clairement le côté metal de notre musique.
Donc tu fais face à un individu et ta mission est de lui présenter ton nouvel album. Quels sont les trois titres que tu lui proposerais d’écouter ?
T : Oh, question difficile ! “The Wolves Die Young”, “Take One Breath” et “Larger Than Life”. Si tu me demandes à nouveau demain, je changerais sans doute “Take One Breath”, les deux autres sont indéboulonnables. (rires)
Si tu devais définir “Pariah’s Child” en trois mots.
T : Retour aux sources.
Comprends-tu les différentes critiques, des fans, d’un album à l’autre ? Et celles à venir entre votre nouvel album et “Stones Grow Her Name”
T : Bien sûr. Lorsque tu développes un riche catalogue de musique où les styles sont parfois très variés, lorsque tu embarques les gens au travers d’une aventure, tu es obligé de déplaire à certains qui ont aimé les œuvres passées tandis que de nouvelles seront charmées par les nouvelles. Le changement fait parfois peur, néanmoins lorsque je compose, je compose tout d’abord pour moi-même, c’est essentiel. Je ressens parfois que je ne suis qu’un outil à travers duquel se diffuse cette musique. Je suis certain que beaucoup de compositeurs ressentent la même chose.
Qu’as-tu écouté récemment ?
T : Ces derniers temps, je n’ai pratiquement écouté qu’à ma propre musique pour la simple et bonne raison que je dois mémoriser les titres que nous n’avons pas joué depuis un certain temps, voir jamais joué encore. L’été dernier j’écoutais du Led Zeppelin, encore avant, du Devin Townsend Project. A vrai dire, je ne suis pas très actif de ce côté-là, puis à la radio je n’écoute pratiquement qu’aux talkshows.
Quel est ton opinion sur ces jeunes formations qui, la plupart, s’orientent vers des styles extrêmes ? Le metal classique/vintage n’est-il pas en danger ?
T : Il y aura toujours un extrême pour toute génération. Le jazz était très dangereux à l’époque. Après ça, c’était au tour du rock n’roll. Ces styles, et bien d’autres en plus, existent toujours d’ailleurs. Je ne vois pas un style être en danger, vis à vis d’un autre. L’extrême est encore plus marginal que le metal à proprement parlé, lorsque tu observes aux différentes classifications. Les jeunes veulent trouver de nouvelles manières pour s’exprimer, comme ce fut le cas avec leurs prédécesseurs qui cherchaient cela au travers d’autres styles. La musique a besoin d’évoluer et chaque génération l’emmène là où elle veut. Arrivé à un moment de ta vie, tu commences à écouter ces groupes, puis tu approfondis tes écoutes avec les groupes que ces groupes ont écoutés. Après cela, tu visualises bien d’où tu viens et pourquoi tu agis ainsi. Nous avons tous à des groupes et ils vivront à jamais.
Les réseaux sociaux sont présents partout maintenant, est-ce une belle manière de rester en contact avec les fans ?
T : C’est ce qu’on m’a dit à de très nombreuses reprises en effet. J’ai choisi de laisser cet outil-là aux autres membres du groupe.
Quels sont vos futurs projets ?
T : Nous serons essentiellement en tournée ici et là, jusqu’à la fin de l’année. Nous prendrons également une petite pause pour enregistrer quelque chose de spécial, dont la sortie est prévue pour cette fin d’année, d’ailleurs vous en serez informés en temps voulu. Pour le moment nous allons nous concentrer sur “Pariah’s Child”.
Y a-t-il des projets ou collaborations que tu souhaiterais réaliser dans ta carrière, que tu n’aies pas encore fait ?
T : Ça serait génial de faire quelque chose avec Tuomas Holopainen. Je n’ai jamais vraiment composé quoique ce soit avec quiconque. J’aimerais beaucoup essayer cela avec Tuomas, un weekend, avec deux bonnes bouteilles de whisky, deux claviers, une guitare et notre amour pour la bonne musique.
Et enfin, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est ce qui rock ta life Tony ?
T : Ma famille. Famille et musique !
Site web : sonataarctica.info