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THE ANSWER (10/09/13)

English version

Alors que la date au Trabendo se profile, retour sur notre entretien en compagnie de Paul Mahon, le guitariste de The Answer !

Bonjour Paul, comment vas-tu ?

Paul Mahon (guitare) : Bien, ça fait du bien d’être de retour en France, pour faire un peu de promo’, ça fait un bail; de plus, heureux d’être de retour avec le nouvel album.

Votre nouvel album sort ce mois (ndlr : au jour de l’interview). Fier du résultat ?

P : Oui, c’est cool de le voir enfin sortir; il est prêt depuis Noël dernier. Ouais très fier, bien que ce fût l’album le plus rapide qu’on ait fait, on y a mis beaucoup de travail. Ajouté à cela, le tempo est plus élevé ici donc vivement que les fans puissent l’écouter.

“New Horizon” est votre quatrième album. Comme l’indique le titre, est-ce une nouvelle aventure pour le groupe ? Y a-t-il eu de nouvelles façons de faire dans l’écriture ou les paroles ?

P : Nous sommes également très fier de notre précédent album “Revival” (2011) mais la campagne promotionnelle autour de celle-ci ne fut pas bonne, peu d’intérêt fut donné à celui-ci. On s’est donc remis au travail en repensant les choses et pas seulement dans l’idée de faire un quatrième album. Qu’est-ce qu’on peut faire de différent ? Qu’est-ce qui est bien et qu’est ce qui naze à propos du groupe que les fans aiment ? On s’est saisi du problème et on a focus pour être plus direct en live avec plus de punch dans la musique et les paroles et l’enregistrement aussi. Lors de la première session, on était parti pour faire un simple album de rock, avec les éléments pris en compte, et cela a influencé nos compositions. D’habitude, on composait trente chansons, de style différent, d’excellents titres mais qui ne collaient pas ensemble. Donc au lieu d’en prendre cinq ou six excellentes puis cinq ou six sympathiques qui étaient différentes, au lieu d’avoir une certaine continuité, je pense que c’est ce qui est arrivé avec “Revival” où ça partait dans tous les sens. De nos jours, tu n’as pas beaucoup d’opportunité pour toucher la demande, donc cette fois-ci, il fallait que ce soit un tout, bien orchestré. Il y a beaucoup de bonnes chansons, peut-être pas aussi bonnes que celle-là ou celle-ci mais certaines en collaient pas, musicalement parlant. Je veux dire, c’est comme au football, lors que Didier Deschamps jouait au milieu de terrain, il n’était pas Zidane ou Platini; or il n’y avait pas besoin de deux Zidane mais d’une personne travailleuse. C’est pour cela que “New Horizon” est un meilleur album.

Quel était la ligne directrice/le concept autour de celui-ci ?

P : Lorsque le producteur est arrivé, il avait une idée bien précise de ce qui marche avec le groupe et ce qui ne marche pas. Il est fan de nous. Les groupes comme AC/DC, qui font une chose, ils le font si bien et le monde entier apprécie cela alors que d’autres essaient de se diversifier et ne marchent pas forcément. De plus, il a également imaginé notre musique jouée dans des clubs rock, en définissant ce qui accrochera les gens au dancefloor : plus de simplicité dans les paroles, plus direct pour que tout le monde comprenne.

 

Pourquoi avoir choisi “Spectacular” pour premier single ? Est-ce le morceau qui représente le mieux l’album ?

P : Je pense que c’est l’un des éléments clés de l’album mais également une des chansons les plus commerciales. Malheureusement, de nos jours, tu n’as qu’une opportunité donc nous avons mis toutes nos forces derrière ce titre. Je trouve qu’elle possède de nouveaux éléments mais également d’anciens éléments de notre son. C’est une chanson très positive, elle me rappelle quand j’avais quatorze ans et que j’écoutais de la musique, musique qui était ma drogue, je ne pensais pas une seconde pouvoir en vendre, être diffusé à la radio.

On est un peu déçu… aucune chanson de parle d’alcool ! Une explication ?

P : Attends donc… en effet, il n’y en a pas. (rires) Il semblerait qu’on ait laissé la boisson de côté pour les sujets abordés. Je pense qu’on a essayé de trouver un équilibre en raison de la campagne virale promotionnelle, les “drinkings sessions”, et oui, pas de problème en buvant de l’eau. (rires)

A propos de ces “drinking sessions” qui a eu l’idée ?

P : Je pense que Cormac y est pour beaucoup; c’est un grand amateur, un expert, il connait tellement de choses sur les différentes boissons, il a transmis cela via les vidéos. On avait déjà fait des “studio reports” donc il était temps de changer un peu donc on a utilisé le budget de bonne façon.

Quelle est ta boisson préférée ? Soit précis. (rires)

P : Pour l’instant, je dirais, je suis devenu un fan de vin rouge, le St-Emilion, sans doute ma préférée. Autrement, la Guinness bien évidemment, c’est froid, c’est frais, tu ne peux pas en boire des tonnes mais tu l’apprécies bien comme elle est.

 

Tu as sans doute goûté à de nombreuses boissons dans les différents pays que tu as visité. Quelle était la plus surprenante ?

P : Pas facile ta question ! Sans doute ce whiskey écossais : Laphroaig. C’est un peu comme si tu mélangeais du bain de bouche, des médicaments et un bon whiskey; et la première fois que tu y goûtes, cela devient vite addictif même si c’est mauvais. (rires) Je me disais “ah vraiment ?”. (rires)

Mis à part “Spectacular”, quels sont les deux autres titres qui définissent le mieux “New Horizon” ?

P : Probablement le titre éponyme “New Horizon”. Je pense qu’il a un bon potentiel commercial également et est l’une de ces chansons qui te feront bouger sur le dance floor et qui marchera bien en live. Les paroles décrivent bien d’où nous venons, avec cet album. Je pense que les fans l’aimeront beaucoup et que de nouveaux se joindront à nous. Mis à part celle-là, je dirais “Call Yourself A Friend”, qui est également un élément clé; très classique mais également moderne.

Un mot à propos de l’artwork, de Storm Thorgerson qui nous a quitté il y a quelques mois…

P : Cela a commencé lors que nous parlions avec Napalm Records, après notre signature, quant à la direction à prendre avec l’opus, ce que nous allions faire et ils nous ont dit que Storm ferait la pochette; “cela nous convient”. Nous lui avons envoyé l’album, il l’a écouté de nombreuses fois puis il nous a interviewé pour avoir nos ressentis sur l’album, le futur etc. Il a pris tout cela en considération et a dessiné quelques brouillons, il est venu avec dix idées. Il a pris celle-ci, en la travaillant avec une vision plus photographique. Mais je ne pense pas que cela soit la version finale. Il nous a quitté une semaine avant de délivrer la dernière version, par conséquent on a dit “ok, ça sera celle-là”.

Nous avons connu The Answer en raison de votre tournée avec AC/DC. Etait-ce un rêve depuis que tu es dans la musique ? Comment était-ce ?

P : C’est une chose à laquelle tu rêves tout le temps lorsque tu es gosse. C’était l’un des premiers groupes qui m’a scotché, lorsque mon frère a lancé “If You Want Blood You’ve Got It”, je n’avais jamais entendu une chose pareille donc j’ai commencé ainsi. Ensuite, quand t’es jeune, tu formes un groupe, tu grandis et tu penses “peut-être que c’est possible”. Je pense qu’on s’est construit avec cette idée en tête. Nous avions déjà joué avec Deep Purple, quelques shows avec les Stones et nous savions qu’AC/DC devait sans doute connaitre The Answer. Lorsque nous avons fini “Everyday Demons”, nous l’avons envoyé à Malcolm (ndlr : Malcolm Young), il l’a aimé et nous a choisi pour la tournée alors qu’il y avait une rude compétition avec une multitude de groupe confirmés. Donc, tu as toujours ces aspirations, ces rêves; d’un point de vue business, il n’y avait aucun espoir, c’était comme Noël !

 

Vous avez signé chez Napalm Records. Beaucoup de groupes signent chez eux ces derniers temps, qu’est-ce qui vous a convaincu de signer avec eux ?

P : C’est arrivé à un moment où beaucoup de choses changeaient autour du groupe. “Revival” n’a pas eu le succès escompté et nous ne nous sentions pas encouragé à 100 %. Donc nous avons constaté assez rapidement, à l’époque, que quelque chose se devait d’être changée, donc nous en avons parlé et avons décidé de nous séparer du label ainsi que de notre management. Lorsque tu commences à changer certaines choses dans ta vie, beaucoup de choses tournent autour de toi et c’est alors que Napalm est venue nous voir, voulant nous signer, sachant que cela fait cinq ans qu’ils nous suivent pour cela. Nous en avons parlé avec eux, de toutes les choses qui nous ont frustrées auparavant comme le fait de sortir nos albums aux Etats-Unis, où les gens nous connaissent en raison d’AC/DC. Ils ont signifié qu’ils nous signeraient pour un deal mondial puis, pour ce qui est de la musique, ils nous ont laissé faire. Bien évidemment, il y a eu quelques visites en studio; du début à la fin, cela nous semblait parfait et à la lecture du contrat, tout y figurait donc on s’est dit “faisons-le !”.

Y avait-il d’autres maisons de disque dans le coup ?

P : Oui, certaines au Royaume-Uni, des labels indépendants, Universal, Mercury, Polydor, mais nous sommes dans le circuit depuis longtemps maintenant, tu rencontres ces gens qui parlent de toi “on adore ton groupe !” mais tant qu’il n’y a rien de concret, noir sur blanc, cela n’a aucun sens.

Une idée précise de la setlist qui sera jouée sur la tournée ?

P : Elle l’est, en effet. 70% de nouveauté et bien évidemment les vieux classiques, le tout en ayant un show plus dynamique.

Allons-nous vous voir, l’année prochaine, au Hellfest ?

P : Oui nous sommes en pleine discussion à ce propos. Je pense qu’on serait programmé sur une journée classique, comme KISS et ZZ Top cette année; sans doute avec Aerosmith. Je croise les doigts !

 

Un message pour vos fans français ?

P : Merci pour votre soutien au travers de toutes ces années; depuis 2006, notre public ne cesse de grandir; nous avions joué à La Maroquinerie pour la toute première fois, il y avait beaucoup de monde d’ailleurs; c’est un pays de passionné et cela s’en ressent via les fans. Nous allons jouer trois fois en France : Lyon, Strasbourg et Paris, au Trabendo en novembre; on a hâte d’y être et on vous y attend tous !

Finalement, et comme le veut la tradition, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rocks ta life Paul ?

P : Qu’est-ce qui rock my life ? (rires) L’opportunité de faire ce que j’aime depuis toutes ces années, je pense. J’ai eu la chance de réaliser certaines de mes rêves et je suis encore plongé dans certains, ça rocks ma vie !

Peut-être boire des coups avec tes comparses ?

P : Parfois non, car le lendemain matin “ça ne me rocks pas”. (rires)

 

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