2013 annonce, une nouvelle fois, une année musicale bien chargée. Afin de reprendre paisiblement le rythme, c’est du côté de Ménilmontant que nous avons pris rendez-vous, pour renouer aux joutes du live. Ainsi, c’est en compagnie des américains de Clutch et des anglais de Hark.
Alors que le froid envahit toute la capitale, c’est donc à la Maroquinerie que tout ce beau monde était attendu. Il aura fallu attendre environ 19h30 pour voir les portes s’ouvrir, alors qu’une cinquantaine de fans attendaient déjà aux abords de la salle, malgré une météo plutôt extrême. Quoiqu’il en soit, La Maroquinerie affiche complet depuis de nombreuses semaines et le show tiendra toutes ses promesses. Tout d’abord, c’est H A R K qui aura la tâche d’entamer les festivités. Originaire de Swansea, ce trio formé autour de l’ex-frontman, Jimbob Isaac, du groupe Taint, vient tout juste de sortir un EP, limité à 300 exemplaires, “Mythopoeia”. La jeune formation dévoilera peu à peu son style, qui lui est bien mature, au public parisien. Durant une grosse vingtaine de minutes, Nikolai (basse), Simon (batterie) et donc Jimbob (chant/guitare) enchaineront leurs titres. Ce n’est évidemment pas une surprise, leur style allie stoner et hard rock; entre les riffs plein de groove et ceux plutôt lourd, H A R K ne tardera pas à susciter les encouragements de la salle. Les différents titres s’articulent bien, le groupe prend du plaisir sur scène et nous le fait vivement comprendre. Malheureusement leur courte prestation prend déjà fin, alors qu’un ou deux titres supplémentaires n’auraient clairement pas été de refus. Les anglais auront néanmoins réussie leur apparition. Bien qu’inconnu pour certains, cette belle découverte lance parfaitement la soirée.
Alors que les techniciens s’activent sur scène, le concert du soir marque enfin le retour des américains dans la capitale. Après avoir ouvert pour System Of A Down à Bercy, puis pour Volbeat au Bataclan, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que la nouvelle fut annoncée, quelques mois auparavant. A l’annonce de sa tournée européenne, CLUTCH confirme sa présence pour un show en France, à Paris. Il y a bien longtemps que Neil Fallon (chant), Tim Sult (guitare), Dan Maines (basse) et Jean-Paul Gaster (batterie) n’avaient pas joué en tant que tête d’affiche, ici en France, de quoi créer une importante attente à l’approche de cette date. L’heure fatidique approche et La Maroquinerie est bondée. Quelques instants plus tard et suite à la fin des derniers contrôles sur scène, l’un des techniciens fait signe à la sono que le groupe est prêt à monter sur scène. Il est donc un peu moins de 21h lorsque les lumières s’éteignent et laisse place à la bande sonore, qui va amorcer le show. Les quatre gus sont maintenant sur scène et l’ambiance monte d’un ton, avant même la moindre note. Ainsi, c’est “Pure Rock Fury” qui va d’emblée embraser la salle et le public. Le pit se déchaine et le rouleau compresseur qu’est Clutch en live, est lancé. Positionné en deuxième position sur la setlist du soir, “The Mob Goes Wild” enchaine sans attendre et rend l’atmosphère encore plus folle ! Alors que le premier rang est littéralement collé et compressé devant la scène (rappelons qu’il n’y a pas de crash barrière à la Maroquinerie); la musique que l’on appelle communément “stoner” déverse son groove sur le public et celui-ci le fait savoir par l’énorme énergie déployée par les fans. L’album “Blast Tyrant” sera évidemment mis en avant, comme la plupart des autres réalisations du groupe. Le show continue, le combo varie les différents tempos pour maintenir le public attentif. “50,000 Unstoppable Watts”, “Power Player” jusqu’à “D.C. Sound Attack”, nouveau titre, qui sera prochainement disponible sur l’album “Earth Rocker”, à paraitre au mois de mars. Il sera d’ailleurs rapidement suivi par “Crucial Velocity”, nouvelle composition également, adoptant une facette fidèle à Clutch, avec un refrain extrêmement catchy et facile à reprendre pour l’audience. “The Regulator” fera bien entendu son apparition, pour notre plus grand plaisir ! Les morceaux “Burning Beard”, “The Yeti” et “Big News 1 & 2” étofferont la prestation. Dévoilé quelques semaines auparavant, le premier single, et titre éponyme, issu de nouvel effort “Earth Rock”, sera également joué. Les nouvelles compositions sont excessivement bien reçues par l’assemblée du soir, de quoi promettre de bien belles choses dans les semaines à venir. Comme à son habitude, Neil est très expressif et remuant sur scène, communicant de manières succinctes avec le public, mais il n’oubliera pas de remercier chaque personne venue pour le retour de Clutch à Paris. De façon plus générale, mis à part Neil, les autres membres du groupe sont plus discrets, limite timides, mais leur jeu de scène n’est plus un secret pour personne. L’importance même avec Clutch réside tout de même en leur musique et c’est bien ainsi que Jean-Paul nous gratifira de quelques improvisations de très haute volée derrière son set. Les minutes défilent et c’est malheureusement l’heure du dernier titre indiqué sur la setlist. “Electric Worry”, véritable classique de la formation, est sur le point de résonner dans la salle. Neil s’empare donc de sa guitare et de son bottleneck, et nous voilà parti pour ce titre où les “Bang, Bang, Bang, Bang” et les “Vámonos, Vámonos” se côtoient sur chaque refrain. La foule est en transe et le fait savoir ! Le groupe n’en aura pas fini pour autant, comme à son habitude, outre la setlist qui change de date en date, idem pour les rappels. Revenu sous l’acclamation générale de La Maroquinerie, “Cypress Grove” installera un niveau supplémentaire de fun, de groove, de vibe et de plaisir ! “A Shogun Named Marcus” mettra fin au show, après une belle heure et demie de concert. Le groupe remercie rapidement les fans et se retirent de scène.
Ce concert aura donc tenu toutes ses promesses : de l’excellente musique, une superbe ambiance, une salle cosy et chaleureuse, de quoi célébrer le retour de Clutch comme il se doit. Malgré une demande accrue pour assister à ce concert et celui-ci affichant complet rapidement, il est dommage de ne pas l’avoir déplacé dans une salle de plus grande capacité, afin de mobiliser plus de fans encore. Quoiqu’il en soit, espérons qu’ils ne mettent pas autant de temps à revenir !
Setlist :
Pure Rock Fury
The Mob Goes Wild
Profits O Doom
50,000 Unstoppable Watts
Power Player
D.C. Sound Attack
Gravel Road
Crucial Velocity
The Regulator
Burning Beard
Earth Rocker
The Yeti
Big News I / Big News II
Escape From the Prison Planet
Electric Worry
————
Cypress Grove
A Shogun Named Marcus