Point de reformation ou de revival farfelue (quoique), mais simplement l’extension d’une tournée initiée l’année dernière, sous le nom de Death To All.
La foule était bien dense du côté du Trabendo en ce début de semaine, avec une charmante affiche à la clé. Quelques places sont en vente au guichet, mais l’essentiel des préventes se sont écoulées à vitesse grand V dès l’annonce et la confirmation de la date. La première formation à monter sur scène est helvète. Originaire de Lausanne, c’est DARKRISE qui est chargé d’ouvrir le bal. Grégory (chant), Pingu (guitare), Wills (basse) et Axel (batterie) font leur apparition et débutent sans attendre quiconque. Le pit n’est pas encore fourni et la foule se fait un peu timide pour l’instant. Néanmoins les têtes bougent et la prestation est appréciée et encouragée chaleureusement. Durant une bonne demi-heure, le quatuor va imprimer une bonne dynamique, dans un style death. Sorti au mois de janvier 2013, leur nouvel album “Realeyes” sera présenté au travers de quelques titres. Le troisième morceau du set “Etre Ou Paraitre” fera forte impression et c’est à ce moment-là que leur set prendre davantage d’ampleur. Côté zicos, rien à signaler, chacun assure son poste; côté guitare, on notera les froides envolées sur les soli. Doté d’un très bon son, pour une première partie, Darkrise aura parfaitement rempli son rôle en ouvrant cette soirée.
Après les suisses, place aux allemands ! OBSCURA est ainsi en deuxième position ce soir. Mené par Steffen Kummerer (chant/guitare), le groupe se compose également de Christian Muenzner (guitare), Linus Klausenitzer (basse) et Hannes Grossmann (batterie). Evoluant dans un univers alambiqué, la musique que propose le combo est, pour les amateurs, un subtile mélange de death metal et de progressif, sans parler des quelques éléments qui pourront faire penser à d’autres styles extrêmes également. Armé de sa guitare à la forme peu conventionnelle, Steffen va assurer sans difficulté son rôle, communicant d’ailleurs plutôt bien avec les fans présents. Avec huit titres au compteur, la setlist se voudra être explosive, intéressante et terriblement efficace. Les plus novices resteront scotchés face à la performance musicale de la formation, tandis que les plus connaisseurs dégusteront les décibels servis sur un plateau. La moitié du set fera la part belle à “Cosmogenesis” (2008) avec entre autre “Anticosmic Overload”, “Choir Of Spirits”, “Incarnated” et “Centric Flow”. Peu de temps mort, une technicité impressionnante et de superbes arrangements vont rythmer leur set. Linus lutte avec sa basse fretless (toujours aussi impressionnant à voir un tel instrument en live) tandis que Christian dompte ses cordes de main de maitre. Obscura va tout de même apporter un peu de piquant avec “Imaginative Soul”, un titre tout beau, tout frais ! Un set varié, plaisant, peut-être pas au top d’un point de vue sonore, mais assez pour être apprécié comme il se doit. “Centric Flow” conclue la prestation d’Obscura suite à une petite pause solo de Hannes. Un dernier au revoir sous les acclamations du Trabendo et les allemands laissent place vacante à la tête d’affiche.
Le nouveau changement de set va définitivement faire monter l’attente autour de la tête d’affiche. Le backdrop d’Obscura enlevé, c’est un sobre mais mythique logo qui apparait. DEATH DTA peut enfin envahir la scène du Trabendo, suite à l’introduction drumesque de “Flattening Of Emotions”. Comme prévu la déferlante de riffs enflammera le pit mais également bon nombre de cordes vocales. Les paroles seront toujours reprises à l’unisson, tandis que les mosh ne s’arrêteront quasiment pas. Max Phelps (chant/guitare) et Paul Masvidal (guitare) tiennent les deux guitares tandis que Sean Reinert (batterie) et Steve Di Giorgio (basse) s’occupent de la section rythmique. Très peu d’interventions seront faites au micro, si ce n’est quelques mots pour “célébrer la musique de Chuck” et quelques remerciements à tout-va. Après le duo “Leprosy”/”Left To Die”, place à un ravageur “Suicide Machine” qui mettra à l’honneur les mélodies alambiquées du morceau. L’intensité du show est maintenue et se permet quelques pics d’ailleurs jusqu’à “Cosmic Sea”. C’est à ce moment-là que sera diffusé une vidéo hommage, reprenant images lives, extraits d’interviews et autres clichés pour rappeler que Chuck Schuldiner; était-ce le bon moment ? L’élan fut nettement coupé et il fut assez difficile de replonger lors des derniers titres, non pas qu’ils ne furent guère intéressants, bien au contraire, mais la dynamique fut rompue de façon étrange. Que dire… Quoiqu’il en soit, la seconde partie du set verra Hannes Grossmann prendre poste à la batterie pour “Crystal Mountain” et “Crystal Crusher” tandis que Steffen Kummerer posera sa voix et ses riffs sur ce dernier aussi. Steffen et surtout Max auront remplis leur mission à la perfection, la tâche n’étant pas aisée. Max en surprendra plus d’un d’ailleurs, son grain étant assez proche, toute proportion gardée, de celui de Chuck; la performance n’en sera d’ailleurs que sublimée. Le dixième morceau pointe le bout de son nez, à savoir “Lack Of Comprehension”. Une ouverture en toute tranquillité avant la rugueuse et puissante averse des allers/retours. Paul aura été, comme à son habitude, impérial à la guitare, tout comme l’ensemble des acteurs de cette soirée. Suite à un court rappel, c’est le magnifique “Pull The Plug” qui mettra fin à cette communion entre les fans et l’héritage musical de Chuck.
Des slammeurs à gogo, une ambiance de feu, une grosse intensité mais un show un peu court ! Onze titres, une heure dix minutes à peine de jeu, sans parler de la vidéo qui aura coupé le rythme. Néanmoins musicalement, la prestation fut à leur honneur et à celui du mainman disparu et peu de doutes sont à émettre quant à l’efficacité de leur set. Les prestations estivales vont également être à la hauteur, rendez-vous au Hellfest messieurs !
Setlist :
Flattening Of Emotions
Leprosy/Left To Die
Suicide Machine
In Human Form
Spiritual Healing/Within The Mind
Cosmic Sea
-Vidéo-
Zombie Ritual/Baptized In Blood
Crystal Mountain
Spirit Crusher
Lack Of Comprehension
—-
Pull The Plug