Ni de Heidenfest ou de Paganfest cette fois-ci, les Allemands embarquent pour une bien belle tournée en tête d’affiche à travers l’Europe, enfin ! A cette occasion, leur escale à Paris était bien évidemment un rendez-vous à ne pas manquer pour prendre une haute dose d’epic metal germanique.
Avant que la soirée n’atteigne des sommets en termes d’ambiance, celle-ci commença dans la rue. En effet, à l’approche du Nouveau Casino, une ligne noire parcourait la rue sur une centaine de mètre, tous impatients à l’idée de prendre place dans cette charmante salle. NOTHGARD ouvre les hostilités avec quelques minutes d’avance sur le planning et nombreux auront donc raté quelques minutes de leur set. Pour leur première à Paris, les Allemands mené par Dom R. Crey (que l’on verra plus tard dans la soirée) vont servir un epic melodic death assez classique mais surtout très technique. Armé de trois guitaristes dont deux solistes, les mélodies et les shreds vont fuser sans parler des soli doublés qui furent de toute beauté. Dom assure également au chant et dévoile un large sourire à chacune des réactions du public. “Age of Pandora” leur second album est d’ailleurs sorti le mois dernier et plusieurs morceaux en seront joués. Une prestation convaincante mais peu aidée par un son ne mettant pas assez en valeur les guitares, car trop souvent étouffées par la section rythmique. Un début de soirée en fanfare avec une ambiance qui monte peu à peu.
Lorsque l’on parle d’ambiance et qu’on associe le groupe TROLLFEST, il est difficile de prévoir une catastrophe dans le pit. La bande de trolls a bien évolué depuis leur passage en 2012 en compagnie de Korpiklaani. Scéniquement ils sont à des années lumières et leur concept prend maintenant tout son sens. Bardé de costume plus ou moins ridicules/funs/colorés et grimés de traces noirâtres, il n’est pas question de faire dans la finesse en leur compagnie. Tenir à sept et plus sur la petite scène du Nouveau Casino tient déjà de l’exploit alors imaginez la réponse du public à leur folie créatrice et musicale. “Kaptein Kaos”, tiré de l’album du même nom dernièrement sorti, va immédiatement donner le ton et le pit va se métamorphoser en bordel organisé. Pas un seul moment de répit, la foule s’agite, se pousse, se tape, crie, chante, pleure, subit, survie et prend plaisir ! Ces troubadours venus de Scandinavie retournent la salle en moins de deux sans parler de “Toxic”, reprise de Britney Spears, qui rencontre comme toujours un franc succès. “Trinkentroll”, “Villanden” ou encore “Solskinnsmedisin” vont continuer d’insuffler bonheur et énergie auprès d’un public plus que conquis mais surtout connaisseur ! Le set totalement déjanté des nordiques aura eu raison de Paris qui en aurait bien repris une petite dose supplémentaire. Côté son, celui-ci semblait mieux équilibré et c’était fort appréciable.
L’heure est enfin venue d’assister à un concert complet -aussi bien en termes de prévente que de temps de jeu- de la bande à René Berthiaume : EQUILIBRIUM. L’actualité fut assez chargée en ce début d’année 2014 pour le groupe. En effet, la sortie du nouvel album “Erdentempel” quasi actée, deux membres ont quitté la formation à savoir Andreas Völkl (guitare) et Sandra Völkl/Van Eldik (basse) rapidement remplacé par Dom R. Crey (tiens donc !) et Jen Majura à la basse. Mais quid de l’osmose du groupe ? Les quelques concerts estivaux ont ainsi pu montrer une formation très complice et très en forme, de quoi augurer de très bonnes choses pour la suite. Ainsi, Dom se révélera être beaucoup plus redoutable à la guitare qu’Andreas, étant plus de l’ordre d’un second lead guitariste qu’un simple guitariste rythmique tandis que Jen assurera, comme Sandra, la partie glamour de la formation teutonne, sans parler qu’elle sourit sans arrêt ! Un peu de joie dans ce sombre monde. Qu’on se le dise, ce show d’Equilibrium aura répondu à nos nombreuses attentes. Plus d’une heure et quart de set, un nombre incroyable de nouveaux titres -à savoir qu’ils ont joué la quasi-totalité de leur dernier opus- et des anciens titres toujours aussi puissants. Mené par l’impressionnant Robse au chant, celui-ci s’emploiera sans se forcer pour animer le public, communiquer et même plaisanter avec la foule, tout ce que l’on demande d’un excellent frontman en somme. De “Was Lange Währt” à “Wirtshaus Gaudi”, sans oublier “Freiflug” ou encore “Uns’rer Flöten Klang”, place sera faite à l’épique mais également aux sonorités festives parsemées d’obscures passages. Le temps passa à folle vitesse et il est l’heure d’un petit “Met” à l’ancienne sans oublier “Himmelsrand” (le thème Skyrim) car si vous ne le saviez pas, René est un fan absolu de ce jeu. “Der Ewige Sieg” en remettra une belle couche tandis que la foule continue ses ébats. Circle pits, wall of death, pogos à foison, Paris ne s’arrêtera pas une seconde et le combo sera d’ailleurs très heureux de voir l’accueil qui leur était préparé. “Wellengang” et “Apokalypse” vont quelque peu ralentir la cadence avant que “Unbesiegt” n’annonce de belle manière le rappel. Côté technique, le son est également de bonne facture, de quoi se laisser aller plus facilement que de tendre difficilement l’oreille tout au long du concert. Tandis que le groupe se retire quelques instants, les “Blut” “Im” “Auge” pleuvent et l’un des meilleurs et si entrainants titres du groupe va enfin être interpréter ! Le sample lancé, les mains s’entrechoquent et la tension monte petit à petit. Repris vocalement, la mélodie introductrice du morceau fait toujours son petit effet mais un élément va rapidement nous interpeller. La foule semble légèrement émoussée et ce titre qui devait sonner l’apothéose en terme d’ambiance se trouve terni par une ambiance pas à la hauteur, un comble pour cette soirée mouvementée !
Trois excellents sets, une ambiance à la hauteur et un cadre très appréciable pour assister à un des concerts de cette rentrée, à n’en pas douter ! Des groupes comblés, des fans heureux et une organisation également heureuse, ainsi se finie cette magnifique et épique soirée !
Setlist :
Was Lange währt
Waldschrein
Freiflug
Uns’rer Flöten Klang
Wirtshaus Gaudi
Met
Himmelsrand
Wingthors Hammer
Karawane
Der Ewige Sieg
Wellengang
Apokalypse
Unbesiegt
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Blut Im Auge
Aufbruch