Alors que la Place de la République a été épargnée par la pluie la veille, ce ne sera malheureusement plus le cas (ou presque) pour cette seconde soirée en compagnie de Two Bunnies In Love, Gush, Triggerfinger et Les Wampas.
TWO BUNNIES IN LOVE – A l’affiche de plusieurs grands festivals cet été, les jeunes lauréats du prix Ricard Live, “viennent de Caen, mais leur musique est originaire de Manchester”, dixit l’animateur de OÜI FM, Dom Kiris, en guise de présentation. Ce quintette pop rock propose, en effet, le temps d’un set de vingt minutes, des compositions ensoleillés, en contraste avec le temps : “Paris sous la pluie, c’est charmant”, déclare le chanteur devant les quelques personnes de l’audience.
GUSH – Alors que la pluie continue de tomber, la révélation made in France débarque et propose un set électro rock minimaliste et efficace, nettement plus pêchu que son prédécesseur. D’emblée, le groupe jouera son single phare “Siblings” en troisième position. Pop rock dynamique et sympathique, mais comme Two Bunnies In Love, Gush aura un peu de mal à réveiller la foule, mais cela ne l’empêchera pas d’essayer, notamment en tentant de faire répéter le public. Mission accomplie, et surtout il y a de plus en plus de monde.
TRIGGERFINGER – A peine une semaine après leur performance sur la grande scène de Solidays et sous la pluie, rebelote ! Sauf que cette fois-ci, le trio belge jouera un set légèrement plus court que dimanche dernier, mais toujours en promouvant le dernier album “By Absence Of The Sun”, avec pas moins de quatre morceaux joués (“Game”, “By Absence Of The Sun”, “And There She Was, Lying In Wait”) sur un total de sept titres. Même costumes aussi classes que Ruben Block, Monsieur Paul et Mario Goossens eux-mêmes, qui offriront aux festivaliers l’un des sets les plus rock n’roll du festival sur un fond doré, contrairement à Solidays. En même temps que de balancer une avalanche de décibels, le frontman, tellement à fond dans l’ambiance électrique de la Place de la République, ira même piquer une tête au plus près de la foule en fin de concert, tandis que Mario se tapera un solo de batterie, comme à son habitude. Décidément, deux shows parisiens de suite et malgré la pluie, rien n’arrête ces rockeurs belges ! Respect.
LES WAMPAS – Avec un nouvel album prévu pour la rentrée, Didier Wampas et ses punk rockeurs se produisent pour leur premier show depuis six ans. Mais avant, le punk français désormais retraité s’affiche aux côtés des intermittents en colère, ayant investi la scène pour passer un message à tour de rôle, afin que les spectateurs rejoignent leur cause : l’abrogation de la convention UNEDIC. Comme le précise Dom Kiris, Soirs d’été soutient ce mouvement, car sans les intermittents, cet évènement n’aurait pas eu lieu. L’animateur de “Au Secours C’est Du Live” est rejoint par ses collègues Cécile et Arnold de “La Matinale” : “Etes-vous prêts à faire du pogo ?” pour lancer le concert du headliner de ce soir. Dès les premiers riffs de “Comme Un Punk En Hiver”, il règne une ambiance de folie à République qui ne s’arrêtera plus jusqu’à la dernière chanson du set. Viva la révolucion ! Surtout que la pluie fait désormais du passé. Fidèle à lui-même le chanteur n’hésite pas à aller chanter au plus près de son public, prenant souvent à court les agents de sécurité, de déplaçant partout, avec son micro long de 25m. “Didier Wampas tu es le roi !” : ce soir, le cinquantenaire l’aura prouvé encore une fois, avec une énergie punk d’enfer. Comme lorsqu’il sera assis sur une chaise baladée dans la fosse ou lorsque son micro est tenu par une assistante. Même si niveau voix, Didier est perché, éraillé, braille sans cesse, c’est ça le rock n’roll ! Tous les grands tubes y passent, de “Rimini” dédié au feu cycliste Marco Pantani, et ses “ouh ouh” repris en chœur par l’assemblée, à “Ce Soir C’est Noel” où un enfant de neuf ans montera sur scène, et évidemment LE hit “Manu Chao”, déchainant tout le monde. Dommage de ne pas avoir interprété “Chirac En Prison”, modifié à l’occasion pour coller à l’actualité politique en “Sarko En Prison”, dont des bouts seront chantonnés, mais jamais en intégralité. Même à la retraite, Didier Wampas, armé de sa guitare rose Hello Kitty, ne reste pas moins engagé ! Et pour célébrer la parution du nouvel album, la formation jouera un nouveau titre, “Je Voudrais Te Voir”. Avec une prestation ressemblant surtout à une répét’ entre potes, Didier, qui ne connait visiblement pas bien la setlist, tapera son micro comme sur une batterie, grimpera sur les retours, et fera monter le public sur “Kiss”, avant de slammer au-dessus de ce dernier, et entonnera même le “Où Sont Les Femmes ?” de Patrick Juvet à sa sauce ! Didier Wampas est un personnage à part à lui tout seul, capable d’arrêter la pluie en instaurant une ambiance festive et bonne enfant avec ses compositions bourrées d’humour qu’engagées. Mais surtout il est rare de voir un punk réunir un public aussi intergénérationnel. La folie Wampas se terminera par Didier tentant de grimper sur la fontaine de la Place de la République, retenu par les agents de sécurité. Une excellente prestation aux airs d’improvisation, mais largement assumée.
Malgré la pluie qui n’a cessé de faire son apparition par intermittence pour s’arrêter totalement pour Les Wampas, cela n’a pas empêché les parisiens de se rassembler en masse à Place de la République, affichant complet comme la veille. Pourvu que ça dure !
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