Cette dernière soirée de Soirs d’été propose de traverser différentes époques musicales. De l’électro de Rachel Claudio aux 50’s avec Gaspard Royant, en passant par le son actuel de Deluxe et le flashback 90’s avec FFF, il y en a pour tous les goûts.
RACHEL CLAUDIO – L’australienne Rachel Claudio a participé à la deuxième saison de “The Voice”. Elle a la difficile tâche d’ouvrir la soirée de clôture de la 17ème édition du festival Soirs d’été. Debout derrière ses claviers, elle passe plus de temps à programmer ses sons sur son ordinateur qu’à chanter. D’ailleurs, son premier morceau débute par des chœurs préenregistrés avant qu’elle ne commence réellement à chanter sur le tard. Rachel Claudio reprend le tube “Try Again” de la regrettée Aaliyah, mais la sauce ne prend pas. Il y a bien trop de basse, Rachel est inaudible. Ce problème de basse restera tout au long du set. Rachel propose également une reprise du “Happy” de Pharrell Williams mélangé à “Hey Ya” d’Outkast. Ensuite, elle joue un titre inédit qu’elle a composé avec Vicelow du Saïan Supa Crew. Mais la chanteuse, vêtue d’un tailleur écailles, reste trop bloquée derrière ses claviers et son ordinateur, et, est donc assez peu présente sur scène. C’est dommage. Après 25 minutes d’un trop plein de basse, elle quitte la scène.
GASPARD ROYANT – A 19h50, place à Gaspard Royant et à sa musique vintage tout droit sortie d’un tourne disque des années 50. Gomina dans les cheveux, veste blanche très classe sur chemise et cravate, mocassins cirés, il est aussi élégant que les chanteurs de variété de l’époque. Gaspard Royant commence sa première chanson a capella avant de prendre sa guitare et d’être accompagné par quatre musiciens (deux à la guitare, un aux claviers et un à la batterie). Les titres se succèdent très rapidement. Lorsqu’il ne joue pas de guitare, il s’accompagne parfois au tambourin. Sur ses morceaux les plus rythmés, Gaspard Royant danse, saute comme un cabri et enchaine les jeux de jambe. Avant d’entamer “Europe” qu’il considère “comme une vieille copine de lycée décevant dix ans plus tard”, il jette dans le public quelques-uns de ces 45 tours. Plein d’énergie à revendre, Gaspard Royant chante et danse sur les amplis, envoyant aux premiers rangs, par la même occasion, des restes de pluie des jours précédents. Ce qu’il fera à plusieurs reprises. Gaspard Royant est très à l’aise sur scène, où il semble prendre son pied. Il dédie “The Woods” à “tous les gens qui aiment les meurtres”, avant de les avertir : “Ne rigolez pas car le prochain sera peut-être le vôtre”. Tambourin à la main, il lance quelques albums CD dans la foule. Avant d’interpréter “The One You Need”, il dédie ce morceau, toujours avec beaucoup d’humour, “à tous les gens qui ont prévu de faire l’amour ce soir avec quelqu’un qu’ils ne connaissent pas encore”. Avant d’ajouter : “Vous êtes venus pour écouter de la bonne musique, mais aussi pour essayer de pécho”. Gaspard Royant chante ensuite “Marty McFly”, chanson passée de très nombreuses fois sur OÜI FM, sur laquelle il danse et s’éclate comme un gosse. Pour sa dernière chanson, il finira au milieu des spectateurs, provoquant quelques frayeurs aux organisateurs. Ensuite, il quittera la scène, laissant ses musiciens conclure le set.
DELUXE – Après un flashback dans les 50’s et un discours des intermittents du spectacle en lutte, place au groupe plutôt électro, Deluxe. Les six membres portent des tenues très colorées à mi-chemin entre le cirque et Airnadette. Ils mettent l’ambiance, font bouger le public de la Place de la République avec leur son électro. Très énergique, leur prestation est agréable à regarder. Vêtue d’un collant bleu et d’un T-shirt doré, la chanteuse est très souple lorsqu’elle danse. Les membres masculins sont tous moustachus, la moustache, étant le signe de ralliement de la formation. Tout le groupe saute et danse sur scène. Vers la fin du set, ils demandent s’il y a des supermen et superwomen dans l’assistance. Pour ce titre sur les super héros, la chanteuse a revêtu sa cape de super héroïne. Ensuite, Deluxe demande au public de s’asseoir par terre. Le groupe joue le jeu en s’accroupissant sur scène, mais ce sera plus difficile pour les milliers de spectateurs. Tout à coup, tout le monde se relève en tendant les bras pour toucher les étoiles. Certains morceaux sont accompagnés au saxophone leur donnant une touche funky. Tandis que Deluxe est sur scène, dans l’assemblée, des jeunes femmes font du hula hoop et des bolas, alors que certains spectateurs escaladent la statue de la République au nez et à la barbe des forces de l’ordre.
FFF – La Place de la République est encore plus remplie pour le concert de FFF qui clôt cette édition de Soirs d’été. Dès leur premier morceau, les membres mettent l’ambiance avec leur musique, mêlant du funk avec des sons plus urbains et du rock. Pour cela, ils font beaucoup appel à des cuivres comme le trombone de Marco Prince. Le style de FFF est difficile à décrire tant il est si unique. Ils le définissent eux-mêmes comme du “fonck”. Ce style comporte des beats électro, des guitares électriques, de la soul, du funk et parfois même quelques notes d’harmonica. Lorsqu’il ôte sa veste, Marco Prince dévoile une salopette qu’il porte à même la peau. Puis, FFF demande “est-ce qu’il y a des négros ce soir ?” avant de commencer “Niggalize It” puis de la stopper brutalement pour interroger : “Paris, tu dors ?”. Ensuite, tout comme Zebda la veille, FFF fait un petit discours dans lequel ils disent soutenir les précaires. FFF chante alors “Act Up”, chanson inspirée “par les guerriers de la mort”. Ensuite, FFF livre un morceau très engagé, “écrit alors que le FN faisait 10 %” qu’ils introduiront en scandant “La Jeunesse Emmerde Le Front National”, hymne des Bérurier Noir. Des canettes gonflables de bière sont lancées dans la fosse, qui jouera avec tels des ballons. Sur la Place de la République, ça chante, ça danse au son de FFF, ça escalade encore la statue avant d’en être délogé par la police. FFF conclut son set par l’explosif “Barbès”.
Comme prévu, cette ultime série de concerts Soirs d’été 2014 a proposé des shows bien différents, à l’image de toute la semaine, qui aurait bien pu se renommer “Pluie d’été” en vu de la météo, à l’exception du premier et du dernier jour. Certaines mauvaises langues pourront toujours critiquer la présence de quelques artistes identiques à ceux de Solidays, mais malgré tout, la programmation est très vite devenue unique au fil des jours, dépassant même parfois celles des autres grands festivals payant, en terme de qualité. On dit merci qui ? Merci OÜI FM et la Mairie Du 3ème. Vivement la 18ème édition !
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