Rock The Nation est connu pour nous concocter des dizaines de tournée chaque année, entre les différents Extremfest, Paganfest, Heidenfest et on en passe, malgré le fait qu’il n’y ait pas de tournée Thrashfest 2012, il sera possible d’assimiler la tournée de Kreator, accompagné de trois autres groupes, à celle-ci. Que nous réserve donc cette grosse soirée, au vu du calibre des différentes formations présentes ?
Avec ce quatuor, il était tout à fait normal de voir les portes du Bataclan s’ouvrir à 17 heures. Le premier groupe à se lancer sur scène sera, une trentaine de minutes plus tard, FUELED BY FIRE. Originaire des Etats-Unis, plus précisément de Los Angeles, ce jeune combo, aux origines plutôt hispaniques, va nous délivrer une très bonne prestation. Assez old school coté riff, leur thrash metal sera tout de même efficace. Les premiers mouvements de foule débuteront également, malgré que ce soit l’heure du goûter, mais l’ambiance est sympathique. Le son n’est pas très bien calibré et le manque de puissance, une guitare surplombant l’autre par moment, sont les petits accrocs de leur prestation. Malgré tout, cette introduction est bien accueillie.
Place ensuite à NILE. Adepte du death metal technique, les nombreux fans du groupe seront ravis. Même si la durée du set est de quarante cinq minutes, ce metal plus extrême que le premier groupe, trouvera son public. Attendu par de nombreux spectateurs, les américains partisans des sonorités orientales, se rapprochant de la culture égyptienne, traitant également d’histoire et de religion, vont s’imposer rapidement. Gros son, grosse batterie, l’ambiance va vite plonger dans leur univers si spécial. Rythmiquement énorme, le charismatique Karl Sanders et ses comparses vont vite conquérir la salle. Malgré un style plus difficile à assimiler pour certains, le public répondra également présent, n’hésitant pas à jouer des coudes dans le pit. Sobre scéniquement, l’aura autour du groupe en sera accentuée. A nouveau, c’est une excellente prestation.
Alors que le Bataclan s’est bien remplie, même si le concert du soir n’affiche pas complet, le prochain groupe est une pointure du death metal et suscite beaucoup d’intérêt et d’impatience. MORBID ANGEL et son fondateur Trey Azagthoth foulent à nouveau les planches d’une salle parisienne. Mettant en avant “Altars Of Madness” (1989) et “Covenant” (1993), les mythiques morceaux seront vite adoptés par l’audience. David Vincent (chant/basse), tâchera d’animer les débats avec ses nombreuses déclarations et réactions vis-à-vis du public, bien qu’il soit décrié par certains. Le set se déroulera dans une très chaude ambiance avec un jeu de lights, bien que faiblard, mais qui se prêtera grandement à l’atmosphère dégagée. Avec “Immortal Rites” en guise d’ouverture, les quatorze titres vont s’enchainer sur un bon rythme. “Rapture” enflammera le pit, avec sa forte rythmique, de même que “Maze Of Torment”. Le dernier effort studio “Illud Divinum Insanus” (2011) prendra part à la fête, avec notamment “Existo Vulgoré” et “Nevermore”, passant plutôt bien en live, alors que l’album en question prête à de nombreux débats dans la communauté death metal. La nostalgie sera de nouveau mise en avant avec les vieux morceaux tels que “Chapel Of Ghouls”, avant le rappel. Composé de cinq titres dont “Blood On My Hands” et du ténébreux “World Of Shit (The Promised Land)”, Morbid Angel remplira sa mission avec brio. Très bonne prestation, des vétérans de la scène death, à l’ancienne, qui seront chaudement applaudis.
Avec une quinzaine de minutes de décalage, par rapport au planning de base, les techniciens s’affairent à préparer la scène. Efficace et rapide, l’ensemble sera rapidement opérationnel, à quelques détails prêts. C’est alors qu’un long voile blanc, accroché à la structure des lights, descend et cache ce qu’il se passe sur les planches du Bataclan. Finalement, la tension est à son comble, les “Kreator, Kreator” sont scandés de toute part et le noir envahit maintenant les lieux. “Personal Jesus”, de Johnny Cash débute, et c’est une rétrospective autour du groupe qui est projeté sur le voile en question. Chacune des pochettes d’album feront une brève apparition, sous les applaudissements des fans. Puis ce sera au tour de “Mars Mantra”, morceau introductif du dernier opus “Phantom Antichrist” qui résonnera. A la fin de celui-ci, le rideau tombera et laissera donc places aux teutons de KREATOR. Mené par Mille Petrozza, c’est pied au plancher que le show va démarrer. La prestation fera, bien entendu, la part belle au nouveau disque, mais les classiques seront également au rendez-vous. “Enemy Of God” allume la première mèche et le pit s’embrase ! “Hordes Of Chaos (A Necrologue For The Elite)” sème le chaos, la chaleur se fait sentir, le public répond présent et le show est énorme. Les refrains sont repris à l’unisson, les cordes vocales seront mise à rude épreuve ce soir. THRASH FUCKING METAL ! “Civilization Collapse” imposera la tenue de divers moshpits et circle pits, du tout bon, mein freund ! Il faut dire que leur dernier album est vraiment excellent, et le live le prouve parfaitement, à l’image de “Death To The World”. “Pleasure To Kill”, comme chaque morceau, tient à animer les débats, avant le rappel. Les cinq titres composant ce dernier vont littéralement tout souffler, une fois de plus, “United In Hate”, “Betrayer”, “Flag Of Hate” puis “Tormentor”. Le show touche ainsi à sa fin, après un superbe concert de la part des allemands. Mille communique assez peu mais suffisamment assez pour haranguer les fans. Musicalement parfait, et scéniquement très sympa avec l’ensemble des décors, le gros point noir est clairement le jeu de lights utilisé par le combo. Impossible de voir leurs visages, seules des ombres étaient visibles sur scène, ce qui contraste pas mal sur l’intégralité de leur prestation. Dommageable pour beaucoup, nous étions tout de même venus pour leur musique. Mais lorsque vous installez autant de décor, les lumières doivent suivre, sinon quel intérêt…
Quatre groupes, deux styles, mais d’excellents shows ! Soirée quasi parfaite donc, dans une très bonne ambiance, l’animation sur et en dehors de la scène, pour un résultat plus qu’appréciable. Danke schön !
Setlist :
Personal Jesus
Mars Mantra
Phantom Antichrist
From Flood Into Fire
Enemy Of God
Phobia
Hordes Of Chaos (A Necrologue For The Elite)
Civilization Collapse
Voices Of The Dead
Extreme Aggression
People Of The Lie
Death To The World
Coma Of Souls / Endless Pain
Pleasure To Kill
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The Patriarch
Violent Revolution
United In Hate
Betrayer
Flag Of Hate
Tormentor
Crédit photos : Serge Tenani