Pour leurs 25 ans, Les Eurockéennes de Belfort ont passé la quatrième et ont offert une journée supplémentaire de festival à un public de fan de rock, d’électro et/ou de hip hop venu en masse de toute la France et des pays limitrophes.
Pour cette édition 2013, c’est donc dès le jeudi après-midi que des milliers de personnes ont commencé à fouler la presqu’île du Malsaucy. Et, à peine entrée sur le site, une grande partie d’entre eux s’est équipée des sombreros distribués par l’un des partenaires du festival, s’identifiant par la mêmeà la figure emblématique de ces Eurocks : le révolutionnaire mexicain Zapata.
Malgré le soleil qui était bien au rendez-vous pour ce week-end, dès leur entrée sur le site les festivaliers ont eu la surprise de trouver un terrain très boueux. Cela jouera d’ailleurs des tours à plus d’un puisque au fil de la journée nous croiserons à deux reprises des festivaliers pieds nus qui, en gardant le sourire, nous dirons avoir perdu leur chaussures dans la boue pendant des concerts.
Pour notre part, le festival commence ce jour à 21h avec le concert des petits british d’ALT-J. Groupe composé de quatre jeunes venus de Leeds pour dépoussiérer la pop avec leur album “An Awesome Wave”, sorti l’an dernier.
A 22h15, c’est WAX TAILOR, qui prend place sur la Green Room. Très élégant avec son chapeau noir et rouge assorti à sa chemise, le chef de file de la scène trip hop française investi la scène pour une heure et quart de concert. L’artiste, ses musiciens et ses chanteurs, dont Charlotte Savary, vont proposer un show envoûtant tant musicalement que visuellement.
La tête d’affiche de cette première journée était Jay Kay aka le leader de JAMIROQUAI. Entré en scène à 23h30, ce dernier va assurer le show jusqu’à plus d’une heure du matin. Si les années sont passées depuis ses plus grands succès notamment issus de l’album “Travelling Without Moving” (1996), seul les rides qui marquent son visage et les poils blancs de sa barbe nous indiquent que nous ne sommes plus au milieu des années 90. En effet, le petit bonhomme au chapeau n’a rien changé dans sa manière de chanter ni dans son look. Il n’a pas perdu non plus son punch et sa légendaire manière de bouger qui fait d’ailleurs réagir tout le public dès qu’il enchaine quelques pas de danse. Et, sa bonne humeur est elle aussi toujours présente. L’ensemble du concert sera représentatif de sa discographie et reprendra bien évidement ses plus grands tubes de “Alright” en ouverture, à l’électrisant “Deaper Underground” (B.O. de “Godzilla”) à la fin, en passant par “Cosmic Girl” ou “Virtual Insanity”. Tout au long du concert, le frontman établira un véritable échange avec son public. Celui-ci passera d’abord par la danse, avec des milliers de personnes qui essayeront tant bien que mal de suivre les déhanchés, pauses et autres sauts inspirés du skate du chanteur/danseur (tentatives d’autant plus difficiles que le terrain est boueux et colle aux pieds des festivaliers). Mais il passera aussi par l’attitude de Jay Kay qui adressera à plusieurs reprises des remerciements à son auditoire, qui rigolera en voyant un Superman dans la foule, qui recevra sur scène des dizaines d’objets dont l’un des fameux chapeaux mexicains qu’il rattrapera du bout du pied droit en plein vol.
Apres plus d’une heure et demie de concert une partie de la foule s’orientera vers la scène Club Loggia pour écouter le son new wave de LA FEMME. A cet endroit on pourra distinguer deux types de festivaliers : ceux proches de la scène, qui connaissent le groupe et qui se déchainent lorsque est interprété “Sur La Planche” premier single issu du premier album de La Femme, “Psycho Tropical Berlin“; et ceux plus en retrait qui découvrent la musique synthétique et hypnotique de la formation.
Après cette première journée bien remplie vient alors le moment pour les festivaliers de rentrer au camping. Là, pour ceux qui sont restés jusqu’au dernier concert un choix est faire entre la peste ou le cholera : rejoindre les tentes à pieds par la voie de chemin de fer qui n’est pas éclairée et qui est à plus d’une demie heure de marche du festival ou attendre la navette de bus avec les centaines d’autres festivaliers sur les rotules qui n’ont pas le courage de marcher.
Crédit photos : Nicko Guihal