Alors que l’avant-première (officielle) française aura lieu demain soir, au Grand Rex, RUL a également eu l’occasion de visionner “Through The Never”, le nouveau live/film de Metallica. Ne craignez rien, les spoilers seront mis au placard pour ce compte rendu !
Tout d’abord, un rapide coup d’oeil au fascicule qui nous est remis, celui-ci comportant plusieurs parties touchant au film : “La Naissance Du Projet”, “Un Film En 3D”, “Le Réalisateur”, “L’Acteur” et “La Scénographie”, un descriptif plutôt sympathique en somme. Rapide coup d’oeil au sujet de la durée du film : 92 minutes; un poil court tout de même. Capté durant l’été 2012 à Vancouver, BC, au Canada, cette tournée est restée sur le territoire des Amériques. Sous la direction de Nimrod Antal, les Four Horsemen voulaient proposer quelque chose d’inédit, bien au-delà d’un simple concert filmé. Le retour de la scène centrale, plus grande encore que celle utilisée durant le Death Magnetic Tour, sera un des atouts majeurs de “Through The Never”.
Passons donc au contenu cinématographique de l’oeuvre où lunettes 3D sont indispensables ici. L’ensemble du film est, plus ou moins (selon l’avis de chacun), centré sur les péripéties de Trip. Incarné par le jeune acteur Dan DeHaan, celui-ci arrive vers la Rogers Arena, où se tient le concert, pour y remplir son rôle d’homme à tout faire. Alors que le concert débute, un membre du staff demande à Trip d’aller chercher “quelque chose” qui se trouve à l’autre bout de la ville, dans un camion tombé en rade. Suivra donc une série d’évenements qui vont considérablement ralentir son avancé. C’est donc cette “histoire” scénarisée qui va entrecouper et parfois illustrer quelques morceaux, sans apporter un réel plus. Quelques pointes d’humour plutôt bien pensées seront aussi de la partie, histoire de se faire plaisir. Côté concert, peu d’éléments vont ternir cette captation. Concrètement, c’est un live de plus dans la collection de Metallica. Cependant, la façon de filmer et la 3D sont très agréables et proposent un rendu d’excellente qualité (heureusement, avec un investissement de dix-huit millions de dollars) qui subliment le concert. Divers éléments historiques du groupe seront de la partie, concernant les décors et les animations scéniques. Outre ces artifices, bien stylés avouons-le, rien de neuf concernant la musique. Metallica surprend par ses setlists, remaniées d’un soir à l’autre, et celle du film regroupe les grands classiques de la formation, agrémentée de quelques titres plus récents également. Malgré cela, 92 minutes ne correspondent pas à un set entier de Metallica. Quelques passages passent à la trappe et “Seek & Destroy” est purement oublié et absente du tracklisting final : une bien belle déception. L’intéraction avec le public est peu retransmise, il sera très rare de voir le groupe ou plutôt James, qui sera au centre de toutes les caméras, prendre la parole pour dialoguer avec Vancouver. L’unique moment sera purement téléphoné et scénarisé; flagrant. D’ailleurs, à plusieurs occasions, James jouera au apprenti acteur; en effet quelques unes de ses réactions ne paraiteront absoluement pas naturelles face à la caméra, ce qui dénature plutôt le côté “live” du long métrage; or sachant que c’est un film, cela peut se comprendre…
En fin de compte, le constat final est assez mitigé. L’aspect live est sublime, le concert et les animations scéniques l’entourant sont parfaits, mettant grandement en valeur l’immense scène sur laquelle ils jouent. Or cette envie d’incorporer une histoire autour du concert ne semble pas assez aboutie. Y aurait-il eu une retenue ? Pour quelles raisons ne sont-ils pas allés plus loin ? Un sentiment d’inachevé pourra être à l’ordre du jour. La fin est étrange et elle ne renvoie strictement à rien. Ce flou pourrait-il insinuer qu’une suite soit à l’étude ? Metallica n’est, peut-être, pas allé au bout des choses, au bout du projet, bien que ces derniers soient satisfaits du résultat final. On peut néanmoins souligner la prise de risque, une nouvelle fois, autour d’un projet jamais vu encore, dans le monde du metal.
Bien évidemment, chacun sera libre d’aller ou non visionner le film à partir du 9 octobre, ou à partir de demain pour les plus chanceux, et de se faire un avis bien personnel de la chose !