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MINDLESS SELF INDULGENCE @ Bataclan (29/10/12)

Des années qu’on espérait voir les américains déjantés de Mindless Self Indulgence faire leur retour dans l’Hexagone, et l’évènement tant attendu s’est enfin produit ce 29 octobre dans la mythique salle du Bataclan. Une occasion rare de constater que le groupe au style électro punk n’a vraiment rien perdu de son talent à faire se déchaîner les foules dès qu’il s’empare de la scène.

Pourtant, force est de constater qu’à l’ouverture des portes de la salle, la file d’attente n’est pas bien longue, ce qui a déjà de quoi surprendre étant donné la réputation internationale de nos new-yorkais. Le public concerné est assez varié mais jeune dans l’ensemble, certains ayant sorti leur plus beau look punk pour l’occasion. Une fois à l’intérieur, il apparaît clair que le monde rassemblé devant la scène ne suffira pas à remplir la fosse, mais il est encore tôt et les gens ont bien le temps d’arriver pendant la première partie. Ca tombe bien, celle-ci ne se fait pas longtemps attendre : il s’agit du groupe californien JULIEN-K, qui se met en place dès 19h25 et commence à délivrer son rock électro industriel devant un public pas franchement réceptif. Ayant déjà joué les premières parties pour Mindless Self Indulgence, on s’attend à ce que la formation soit familière de son audience habituelle. Pourtant, malgré un style qui colle relativement bien à l’ambiance de la soirée, elle peine à convaincre les fans, qui se contentent de se trémousser assez mollement et de taper dans les mains quand le frontman Ryan Shuck, au look très glam rock, insiste vraiment. Pas vraiment rancunier, ça ne l’empêche pas d’assurer le show, quitte à surjouer un peu par moments, remerciant même abondamment le public malgré son manque d’intérêt apparent. C’est vrai que la musique de Julien-K n’est pas aussi folle que celle de MSI et que les neuf morceaux joués ce soir s’enchaînent sans parfois bien se distinguer, mais quand même cet accueil un peu froid de la part du public français est regrettable, alors que le groupe livre une performance plus qu’honorable d’un point de vue scénique et instrumental/vocal.
 
La formation nous quitte à 20h15 pour laisser place à la tête d’affiche de la soirée, qui fait son entrée à peu près vingt minutes plus tard devant une foule tout de suite plus motivée, applaudissant à tout rompre l’arrivée de Kitty, Lyn-Z, Steve, Righ? et bien sûr, Jimmy Urine. Un coup d’œil à la fosse nous permet de constater que celle-ci s’est enfin un peu remplie, malgré tout il semble que le retour de MINDLESS SELF INDULGENCE n’ait effectivement pas eu le succès attendu, car il y a encore pas mal de place dans la salle. Tant pis, ça n’est pas ça qui va empêcher l’audience de se compresser pour mieux se rapprocher de ses idoles et se déchaîner dès que les premières notes de “Shut Me Up” se font entendre. Et c’est ainsi qu’un constat se fait immédiatement : effectivement, la musique du quatuor prend tout son sens sur scène. Impossible de ne pas s’agiter en scandant les paroles d’un “Stupid MF” ou d’un “Issues”, qui offrent une sacrée occasion de se défouler après une journée de stress. Et puis Jimmy Urine (chant) fait tout simplement très bien son boulot d’agitateur public, s’assurant qu’il n’y ait aucun temps mort entre chaque morceau. Il prend un vrai plaisir à apostropher la foule et à jouer avec elle, récupérant dans les premiers rangs vêtements et maquillage quand il n’est pas au contraire en train de dévoiler certaines parties de son anatomie. Non, le leader n’a rien perdu de son grain de folie, et c’est bien ce que l’on attendait de cette soirée passée en compagnie de MSI. Il nous fait même comprendre qu’il n’est pas impossible qu’un nouvel album soit en préparation. Que demander de plus ? Si Steve, Righ? (guitare) se fait assez discret, de son coté, Lyn-Z (basse) remporte un gros succès auprès des fans, en témoigne la masse d’admirateurs groupée à ses pieds qui ne cesse d’essayer de la toucher. Une telle adoration qui poussera Jimmy à faire la remarque “Mais c’est le Lyn-Z show ou quoi ?” tandis que la belle se fait porter vers la scène par la foule après s’être jetée dedans. Oui, les premiers instants de la soirée où le public semblait trouver le temps long sont bien loin, car ce dernier s’agite maintenant frénétiquement au son des tubes du groupe qui s’enchainent, comme “Never Wanted To Dance” ou “Prescription”, sans parler de ce bon vieux “Faggot”.

 

 

C’est sur le classique “Bitches” que la formation abandonne ses instruments et quitte la scène sans chichis, avant de revenir quelques minutes plus tard pour se lancer dans l’incontournable “Straight To Video”. Les quatre disparaissent ensuite à nouveau, mais il parait difficile à tout le monde de croire qu’ils ne vont pas revenir une nouvelle fois. Malheureusement, les minutes passent et la musique d’ambiance et les lumières se rallument, cette fois-ci, il semble bien que ça soit fini. Un peu court le rappel. C’est dommage, il est seulement 21h45 et si l’on ne peut pas dire que l’on reste sur notre faim, il est clair que quelques titres supplémentaires auraient été le bienvenu, surtout que le groupe ne s’en est pas privé sur ses dates précédentes en Angleterre, en terminant généralement sur des reprises assez surprenantes.

 


C’est vrai, quelques morceaux de plus n’auraient pas été de trop, mais peut-être que le temps passé avec Mindless Self Indulgence est tout simplement passé trop vite, tant la formation new-yorkaise a su nous tenir en haleine tout du long. Quoi qu’il en soit, les fans qui avaient saisi l’occasion d’être là ce soir se souviendront pendant longtemps de ce très bon show. Et vu comme MSI se fait rare en France, les autres regretteront, à n’en pas douter.

Crédit photos : Virginie Schmidt