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NICKELBACK @ Zenith (07/09/12)

En ce début du mois de septembre, RockYourLife! inaugure sa nouvelle saison de concerts avec le “Here And Now Tour 2012” de Nickelback, qui fait son grand retour neuf ans après son dernier passage dans la capitale. Pour l’occasion, les canadiens, qui passent trop rarement en France tout comme Alter Bridge ou Staind, ont emmené avec eux Bush et Daughtry pour une date unique aux couleurs du rock alternatif.

19h20, les lumières s’éteignent dans un Zenith peu rempli. Chris Daughtry et sa bande entament leur set avec “Renegade” et le dansant “Outta My Head”, deux morceaux tirés du nouvel album “Break The Spell” sorti en 2011 dont le chanteur fera la promo avant la ballade “Crawling Back To You”, toujours du même disque : “Paris, comment ça va ? Vous êtes beaux !” déclare le frontman en ajoutant que c’est également le premier concert de Daughtry en France. Pour une première, les cinq membres ont la pêche et sont heureux d’être en France, n’hésitant pas à faire des high five au public, à faire chanter le public sur les power ballades telles que “Over You”, “Home” et bien entendu le célèbre “It’s Not Over” repris en choeur. C’est ce tube qui a fait connaitre Daughtry, en 2006, peu de temps après avoir formé le groupe suite à son élimination de la saison 5 de l’émission “American Idol” dont Chris était l’un des finalistes. Au bout de dix titres, le set se termine par “There And Back Again” du premier album qui sera mis à l’honneur ce soir, après 45 minutes de show. A noter également une reprise remarquable du “Runnin Down A Dream” de Tom Pretty. Avant de sortir de scène, Chris remercie la foule avec un “god bless you” typiquement américain à la 3 Doors Down et promet de revenir très vite. Musicalement, on comprend pourquoi les américains ont été choisi comme première partie. Beaucoup de similitudes avec la tête d’affiche surtout dans les ballades mais avec un côté plus pop rock.

Entre temps, la fosse s’est remplie pour Bush qui fait son retour sur Paris, quelques mois après avoir joué en headline à La Boule Noire. Le set débute avec “Machinehead” et d’emblée, le quatuor grunge de Londres via son charismatique leader Gavin Rossdale, s’adresse à la foule dans un français presque parfait avec un accent so british : “Bonsoir, nous sommes Bush, avant c’était dans un petit club, maintenant c’est parfait pour nous.” avant “The Song Of Winter”, premier single du dernier album “The Sea Of Memories”. Grâce à la langue de Molière, la communication créee une certaine proximité avec le public. Tout au long du show, passant en revue tous les succès de “The Chemicals Between Us” à “Glycerine” ou encore “Comedown”, le frontman incitera l’audience à chanter, à “lever les mains au ciel”. Et ce n’est pas tout, parce que Bush c’est toujours autant la classe, sur une reprise grungy du “Come Together” des Beatles dont le refrain sera chanté à l’unisson par le Zenith, Gavin disparait soudainement de scène pour réapparaitre… dans les gradins ! Ce dernier continuera à chanter tout en grimpant jusqu’en haut des travées pour saluer les spectateurs avant de redescendre dans la fosse s’éclater tout en enchaînant sur “The Afterlife” dans le pit en prenant soin de s’excuser de la gêne occasionnée par son passage à la surprise générale ! De retour sur scène avec “Glycerine”, le chanteur se retrouve seul, avec sa guitare, en semi-acoustique, avant d’être rejoint par ses acolytes en électrique pour une montée en puissance. Certes différent musicalement de Daughtry et de Nickelback, Bush malgré une certaine renommée, fait partie de ces groupes qui restent simples et accessibles en offrant un show intimiste bien qu’étant dans une grande salle qu’est le Zenith. 21h20, le groupe quitte la scène sur un remix de “The Sound Of Winter” en guise d’outro.

 


Une demi-heure plus tard, la batterie de Daniel Adair, surélevée au milieu de la scène, alors que trône de chaque côté les imposants amplis Marshall, tandis qu’un mur de spots sera placé en guise de toile de fond : décor simpliste donc. 21h53, les canadiens entament les premiers riffs de “This Means War”, morceau ouvrant “Here And Now” le dernier album paru cette année, sous les ovations. Premier constat : ça joue fort, très fort ! Chad Kroeger muni de sa gratte, est en forme olympique, tout comme Ryan Peake (guitare) et Mike Kroeger (basse) qui sont situés à chaque extrémité de la grande scène du Zenith plein à craquer. Des jeux de lumières omniprésents, des lasers, Nickelback sort l’artillerie lourde ! “Merci beaucoup d’être venu ce soir. C’est tellement cool de revenir à Paris !” déclare le fiancé et futur mari d’Avril Lavigne, qui s’était également produite dans cette même salle l’an dernier, après l’énergique “Never Again”. “Photograph” marque l’arrivée des ballades dans le set. Dès les premières notes à la guitare acoustique, les couples s’embrassent, tandis que d’autres sortiront leur divers appareils pour immortaliser ce premier moment magique. S’ensuit un morceau “for the ladies” “So Far Away” extrait de “All The Right Reasons” comme son prédécesseur, qui prolongera ce moment ballade. Suite à cela, Chad fera crier les filles “comme à un concert de Justin Bieber”, chose qu’il n’aura pas de mal à faire. Si seulement il n’y avait que des filles… Retour aux grosses guitares et solos sur “Bottoms Up” et “Animal” qui réveilleront enfin la salle. Du dernier opus, Nickelback ne jouera que trois titres dont le nouveau single “Trying Not To Love You” interprété pour la seconde fois sur la tournée, comme le signale le frontman. “Vous voulez chanter avec nous ?” demande ce dernier à la foule avant “Rockstar” dont le refrain est chanté par toute l’assemblée. Ce sera la même chose sur “Someday” avec Chad Kroeger assurant toujours au niveau vocal. Arrive le moment fun du show avec la distribution de bières (sponsor oblige) et autres T-shirts au canon à compression à la Green Day par le crew de Nickelback pendant que le quatuor exécute une impro instrumentale. 22h44 déjà le rappel ? Non, seulement une petite pause histoire d’installer le piano pour “Lullaby”, une énième chanson d’amour mielleuse avec tout ce qui implique. Après ce petit break, place à la pop avec le très catchy “When We Stand Together”, un “titre pour un monde meilleur”, premier single de “Here And Now”. C’est d’ailleurs l’un des morceaux les plus pop du répertoire, qui finira par le solo de batterie de Adair. Les frappes du musicien seront accompagnés en rythme par les jeux de lumières sous les acclamations. Retour des autres membres, et Chad introduit ses acolytes avant “Figure You Out” dont les premières lignes seront chantées par le guitariste. Suite à une petite interlude, LE moment que tous les fans et autres attendent tous est enfin arrivé : “How You Remind Me”, tube planétaire qui a propulsé la carrière du groupe, est repris à plein poumon par le Zenith entier. Magnifique.

 

 

23h08, les musiciens quittent la scène. C’est le rappel. Les gradins grondent, ça tape des pieds, ça scande “Nickelback ! Nickelback !” Deux minutes plus tard, la formation est de retour pour deux derniers morceaux,”Gotta Be Somebody” et “Burn It To The Ground” sur lequel le chanteur demandera à la foule de “jumper” une dernière fois. Aussitôt demandé, aussitôt fait : la fosse se transforme en véritable trampoline géant pour l’ultime chanson du set. Après avoir remercié une énième fois le public, Chad Kroeger déclare : “J’adore cette putain de ville, quelle soirée, au revoir !” avant de disparaitre pour de bon. Ca se voit, Nickelback a pris son pied ce soir, le public aussi.

 


Malgré peu de mise en scène comme sur les dates outre-Atlantique, Nickelback a, tout de même, réussit à mettre le feu durant 1h30 face à un public conquis d’avance, en lui offrant du grand divertissement : des tubes à foison, une ambiance de folie, des jeux de lumières parfaits. Groupe autant détesté qu’adulé par la communauté rock, certains trouvent à Nickelback un côté ringard. En effet, une grande partie des fans est constituée de trentenaires nostalgiques (en manque d’amour ?), hurlant “comme dans un concert de Justin Bieber” et reprenant les ballades romantico-dépressives par coeur, comme à un show de Bon Jovi, rappelant leurs premiers amours. Cependant, il faut bien avouer qu’en live, Nickelback est une véritable machine capable de fédérer les foules, de vrais bêtes de scènes. Pas étonnant qu’ils soient un “groupe de stade”, bien qu’il manque sans doute une chose à tout ça : la rock n’roll attitude décrite dans “Rockstar”. En effet, sur scène, le show en met plein les yeux et les oreilles mais cela reste un peu trop lisse, trop millimétré. En espérant ne pas attendre dix ans pour revoir Nickelback…

 

Setlist :


This Means War
Something In Your Mouth
Never Again
Photograph
Far Away
Bottoms Up
Animals
Trying Not To Love You
Rockstar
Someday
Lullaby
When We Stand Together
Drum Solo
How You Remind Me
Figured You Out
—-
Gotta Be Somebody
Burn It To The Ground

 

Crédit photos : Jennifer Wagner

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife