Quasi une année jour pour jour après son dernier passage dans la capitale, Kobi et ses comparses sont de retour pour célébrer les dix ans de leur album “Mabool” (2004).
Alors qu’un charmant déluge tombe sur Paris, l’ouverture des portes se voit retardée d’une demi-heure, sans doute en raison de la faible affluence qui attendait patiemment aux abords de la salle. Entré dans l’enceinte, le premier groupe, MYLIDIAN, fera rapidement son apparition. Les Français évoluent dans un style décrit comme dark metal opera et possède un chanteur lead et une chanteuse également. Musicalement l’accroche se fera petit à petit au cours du set, surtout pour les non-initiés à ce style. Les musiciens sont en forme et déploient de belles parties bien que le son ne soit à leur avantage. Côté chant, il en sera tout autre. Armendar cherchant constamment les aigües, seul les fins de phrases seront audibles alors qu’il sera bien plus à l’aise dans les graves, lorsque épaulé par Chaos Heidi. L’association des deux sera ainsi plus intéressante que les parties seules de l’un et de l’autre. Une prestation peu convaincante, non pas dans l’envie, mais au travers d’un style qui n’a strictement rien à voir avec la tête d’affiche du soir.
Tandis que la salle se remplie doucement, une autre formation française prépare son arrivée sur scène. Il s’agit cette fois de SILENT OPERA. Fronté par le puissant Steven Schriver (chant), le groupe évoluera dans un registre plus lourd que Mylidian. Les sonorités metal sont beaucoup plus évidentes et mises en avant. L’osmose entre la voix de Steven et l’accompagnement musical y aidant pour beaucoup. Cependant ce groupe possède également une seconde voix, féminine, sauf que leur association n’aura pas le même rendu que précédemment. Autant cela marchait avec Mylidian, autant pour Silent Opera cette alternance n’est pas évidente et le décalage de registre, de leurs deux voix, interpelle. La dynamique du set sera plus soutenue et donc plus attrayante cependant d’un point de vue sonore, une certaine confusion semblait encore se dégager. Il sera donc assez compliqué d’apprécier au maximum la solide performance de Silent Opera.
Il ne reste plus qu’à patiemment attendre l’arrivée de la tête d’affiche du soir. ORPHANED LAND se permet une nouvelle virée en Europe afin de fêter le dixième anniversaire de son album “Mabool”. Etrangement cet événement ne mobilise pas autant de monde que lors de leur dernier passage où le Divan était bondé de toute part. Quoiqu’il en soit, l’ambiance sera au rendez-vous et comme à son habitude, la formation sera elle aussi au top. Contrairement à de nombreux groupes qui fêtent le ixième anniversaire d’un de leurs opus, Orphaned Land le jouera pas le dit album d’une traite ou de A à Z ou de Z à A, bref. “Mabool” sera intégré morceau par morceau autour de morceaux plus ou moins récents. Ainsi, après “Halo Dies (The Wrath of God)”, “All Is One” viendra renforcer tous les liens qui unissent le groupe et Paris. Le dernier album sera d’ailleurs bien présent avec également “The Simple Man”, “Brother” et “Let The Truce Be Know”. “Mabool” est, hors anniversaire, un disque régulièrement utilisé pour bâtir de belles setlists. “Birth Of The Three (The Unification)” tout comme “Ocean Land (The Revelation)” sont des titres qui reviennent souvent. La setlist prend ainsi les traits d’un très gros best of avec tout de même quelques inédits à l’image de “A Call To Awake (The Quest)” ou bien encore “Building The Ark”. Côté groupe, Kobi est fidèle à lui-même et interagit de merveilleuse manière avec le public. Chen semble s’imposer à la guitare lead, accompagné par Idan Amsalem; le duo fonctionnant parfaitement, faisant oublier le souriant Yossi qui focalise sur sa carrière solo. Si l’on devait donner un qualificatif à Orphaned Land : souriant (et joyeux, bon soit, cela fait deux qualificatifs…). “Sapari” et “In Thy Never Ending Way” mettent fin à cette première partie de concert, avant le rappel. Il sera enfin question du titre éponyme avec “Mabool (The Flood)” et de l’enivrant “The Storm Still Rages Inside” longue de neuf minutes ! Comme tout rituel qui se respecte, Kobi demandera à la foule de s’exprimer, de vives voix ou physiquement, lors de “Norra El Norra (Entering The Ark)” avec son magnifique “everybody JUMP” ! “Ornaments of Gold” fera comme toujours guise d’outro, l’assemblée suivant à la lettre les mouvements de bras de Kobi, pour ces derniers moments de communion.
En voilà un anniversaire réussi ! Malgré deux premières parties qui n’étaient pas dans le même esprit musical -d’où peut-être une affluence en légère baisse comparé à l’an dernier ?- mais qui représentaient fièrement les couleurs de la France, Orphaned Land aura naturellement reçu un accueil plus chaleureux et prononcé de la part du public parisien. Vivement la prochaine !
Setlist :
Halo Dies (The Wrath Of God)
All Is One
The Simple Man
Brother
Birth of the Three (The Unification)
Ocean Land (The Revelation)
The Kiss Of Babylon (The Sins)
A Call To Awake (The Quest)
Building The Ark
Let The Truce Be Known
El Meod Na’Ala
Sapari
In Thy Never Ending Way
—–
Mabool (The Flood)
The Storm Still Rages Inside
Norra El Norra (Entering The Ark)
Ornaments Of Gold
