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PAPA ROACH @ Le Trabendo (28/11/13)

Après un concert au Trabendo en 2010 et un passage au Hellfest l’été dernier, Papa Roach est de retour dans l’Hexagone pour une soirée qui affiche complet. Avec le succès mitigé de “The Connection” (2012), s’éloignant définitivement des sources neo metal de la formation, le quatuor californien, en activité depuis 1993 (rien que ça !), n’a alors qu’une mission : retourner la salle parisienne et combler le parterre de fans s’étant déplacé pour l’occasion. Mission amplement réussie !

Ce sont les français d’HOLOPHONICS qui auront la tâche de commencer la soirée. Il est 19h30 lorsque la formation, originaire de Grenoble, fait son entrée avec “Travel Diary From Inner Landscape” sous les acclamations chaleureuses d’une salle déjà pleine. La prestation est de qualité, rassemblant des titres tels que “Last Sin” ou “Mental Genocide”. Peu de jeux de lumières pour la première partie, mais cette absence ne sera cependant pas nécessaire au groupe pour faire ses preuves devant un public réceptif. Les frenchies s’en vont sur “A New Life To Come” et laisseront derrière eux un goût de jolie découverte.

 

 

Une bonne poignée de minutes s’écoule et vient maintenant au tour d’un groupe de plus grande renommée de faire son apparition : GLAMOUR OF THE KILL. Les -très tatoués- anglais, qui n’en sont pas à leur première fois en France, rentrent sous fond de “Break” et embrasent le Trabendo de leur énergie communicative. S’enchaîne “Second Chance”, “If Only She Knew” ou encore “A Freak Like Me”, rassemblant même des fans du combo dans la salle. Que l’on aime ou pas cette alliance rock metal pop, l’ambiance est bel et bien là, et le frontman Davey Richmond demandera même au public de se lâcher autant que possible une dernière fois car le prochain clip de la bande est en train d’être tourné ! L’audience est alors chauffée et plus que jamais prête à accueillir la tête d’affiche, les tants attendus californiens de Papa Roach.

 

 

Après des morceaux rap US passés pour faire patienter les fans, il est 21h30 et les lumières s’éteignent : c’est devant un public rassemblant trois générations différentes que le groupe fait son entrée et ouvre avec “Burn”. PAPA ROACH est prêt à retourner le Trabendo et l’ambiance du show promet déjà d’être grandiose, l’audience scandant énergiquement les “BURN!” du refrain. Jacoby Shaddix, charismatique frontman toujours aussi imposant par sa prestance, introduira une des meilleures tracks live de la formation d’un “I wanna see this fucking place jumping!” : “Silence Is The Enemy” résonne et ça s’agglutine dans la fosse où les pogos envahissent le plancher d’une salle au dynamisme encouragé par un chanteur qui se déplacera sur scène de gauche à droite pendant tout le show. Quelques secondes pour reprendre son souffle, puis place au old school ! Dès les premières notes, un crescendo de cris naitra dans le public, ayant reconnu l’indémodable riff de “Between Angels And Insects”. “I want to hear you sing this as loud as you can!” dixit Jacoby : promesse tenue par la fanbase qui se fera un plaisir de reprendre à l’unisson les lyrics d’un des hymnes de Papa Roach tiré de “Infest” (2001). Les pogos se voient quadruplés pendant que Jerry Horton reproduit avec sa guitare des gestes presque identiques à celui du clip. Le set poursuit son chemin et la bonne ambiance persiste, puis, alors que Tony Palermo se calme derrière ses fûts, Jacoby entonne “In the brighest hour of my darkest day…” et on comprend alors qu’il est l’heure de la séquence émotion, avec pas moins que “Forever”. Les lumières n’éclairent que le groupe, la salle étant plongée dans l’obscurité, et le public, surchauffé, fredonne le “one last kiss, before I go… dry your tears, it is time to let you go…” qui aura le mérite de mettre du baume au cœur de toute la troupe et arracher quelques larmes à Jacoby, remerciant le public parisien d’une dizaine de “thank you”. Si vous pensez que l’heure est à présent au retour du bon gros son nu metal/rap, gardez vos mouchoirs en main et accrochez-vous car la séquence émotion part. 2 est sur le point de scotcher le Trabendo. Le frontman commence à livrer un speech sur la carrière et le parcours de Papa Roach et s’adresse ensuite à une fan chanceuse reconnue au premier rang : “I read your letter and I feel you. Every word that you said in that letter, I’m right here with you girl.”, puis la pointera du doigt avant de lui dédier la chanson suivante, “Leader Of The Broken Hearts”, extraite de la dernière pièce du groupe “The Connection“. Un vocaliste qui ira non seulement dans la fosse, mais fera également le tour du propriétaire en rendant visite aux fans perchés sur les strapontins. Papa Roach et le public ne font plus qu’un. Après un deuxième retour aux sources qui ravira les fans de la première heure (apparemment assez massivement présents ce soir) avec “Born With Nothing, Die With Everything”, pendant laquelle le bassiste Tobin Esperance fera une reprise furtive d’un riff de Deftones et de Rage Against The Machine, Papa Roach repart pour un onzième titre mêlant puissance et émotion avec “Scars”, pendant que Jacoby repart… dans les strapontins ! Le concert s’enchaîne et voilà une chanson qui remémorera des souvenirs à certains : “To Be Loved”, aussi connue comme le générique de la célèbre émission de catch “Raw” il y a quelques années. C’est la folie dans la salle du Parc de la Villette et l’audience hurle d’une seule voix, entre gouttes de sueur et cheveux qui volent, les “Wohoooo!” du refrain. Les américains quittent alors la scène mais revient sous les acclamations du public qui en redemande encore : on prendra un menu “trois chansons de rappel” sauce pogos et grande frite crowdsurfing s’il vous plait ! Les cordes de gratte vibrent au son de “Getting Away With Murder”, avant de poursuivre par “Dead Cell” et conclure avec le best of the best, l’ultime et l’l’indétrônable “Last Resort” histoire d’écarter toute possibilité de laisser le public sur sa faim.

 

 

Une date à marquer d’une pierre blanche en vue de l’efficacité du set d’un quartette toujours aussi motivé et proche de son public après vingt ans. Malgré une originalité qui s’essouffle depuis “The Paramour Sessions” (2006), la performance live, elle, continue de donner tout son sens aux chansons et à Papa Roach lui-même. Vivement un retour en France et un nouvel album !

Setlist :

Burn
Silence Is The Enemy
Blood Brothers
Give Me Back My Life
Between Angels And Insects
Where Did The Angels Go
Forever
Leader Of The Broken Hearts
Still Swingin’
Born With Nothing, Die With Everything
Scars
Lifeline
…To Be Loved
—-
Getting Away With Murder
Dead Cell
Last Resort