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PERSISTENCE TOUR 2015 @ Cabaret Sauvage (18/01/15)

Le “Persistence Tour” fait son retour dans la capitale ! Après un très bon cru 2014, la tournée hardcore par excellence repose ses valises sur le sol parisien et propose, comme à son habitude, une affiche éclectique pour réchauffer la merveilleuse salle du Cabaret Sauvage en cette fraîche journée de janvier. Hardcore kids, metalheads, jeunes adultes, pères de familles, garçons, filles… tous se sont donnés rendez-vous sur les bords de Seine pour une nuit tout en décibels !

A l’heure où certains savourent une bonne sieste dominicale, d’autres se préparent à tenir pas moins de six heures de concert. Il est alors 17h15 lorsque les anglais de BROKEN TEETH s’emparent de la scène, devant une poignée de fans venus soutenir la bande. La salle se remplit doucement mais sûrement, et qui dit vaste espace, dit pit largement praticable : ni une ni deux, les férus de mosh saisiront l’opportunité dès les premières notes et s’attelleront à quelques cabrioles aériennes dans une bonne ambiance respectueuse. La prestation du groupe est satisfaisante et ravit sa petite fanbase, mais ne marquera pas grandement l’esprit du reste de l’audience, livrer une prestation représentative de leurs sets en seulement quelques chansons (qui plus est devant un public étranger à leur musique) demeurant tâche difficile. Broken Teeth figure tout de même dans la liste des groupes à revoir rapidement !

Une petite pause et le show continue dans un climat différent avec ALL FOR NOTHING. En effet, malgré des bases hardcore, la musique de la formation hollandaise sonne beaucoup plus métallique en live qu’en version studio, et par conséquent, les réactions de l’assemblée changent : le side to side et autres windmills se transforment en headbang et horns levées dans le ciel. Menée par la très motivée Cindy Van Der Heijden, la bande aux noms imprononçables fait de son mieux pour retourner la salle, mais se retrouvera malheureusement devant une foule pas excessivement réceptive, ou seulement partiellement, le set manquant de punch et la formation d’encore un peu de charisme, pourtant nécessaire pour convaincre une audience entière.

Justement, le charisme, TURNSTILE connait bien ça. On ne sait toujours pas si ce sont les pas de danse caractéristiques du frontman Brendan Yates, les cheveux bleus de Daniel Fang installé derrière ses fûts ou simplement le groove terriblement addictif de leur musique qui ont attiré autant de jeunes fanas de hardcore voir la bande de Baltimore, mais dans tous les cas, Turnstile figure comme un des groupes les plus attendus de ce line up. Chaque membre est une pile électrique, la plus grosse charge étant néanmoins délivrée par le chanteur, qui, vaguant de droite à gauche de la scène (et qui parfois décide même de se mêler au public), prend plaisir à faire participer la foule au maximum en lui tendant le micro, l’encourageant à monter sur scène ou à slammer.Lle starter pack pour foutre le bordel, en somme. Proposant une setlist regroupant les titres les plus efficaces de chaque EP/LP (entre autres “Death Grip”, “New Rules [“Pressure To Succeed”], “Step To Rhythm, “7/Keep It Moving”, “Pushing Me Away” [“Step 2 Rhythm”], “Gravity”, “Drop”, “Fazed Out” [“Nonstop Feeling”]), le quintette s’autorisera même une cover de “Sailin On” des Bad Brains, reprise par un parterre de fans survoltés. Un set intense passé trop vite donc, mais les Américains seront de retour à Paris dès le 26 avril prochain à La Mécanique Ondulatoire. Le rendez-vous est pris !

Il est bientôt 19h30 lorsque le quatrième groupe de l’affiche pointe le bout de son nez. C’est en effet au tour des vieux loups de RYKERS de faire suer l’audience, et ça tombe bien, car malgré le raz de marée Turnstile, les Parisiens possèdent encore assez d’énergie pour faire les zazous et apprécier comme il se doit des morceaux tels que “The World As I See It Today”, “Gone For Good”, “Hard To The Core” ou encore “Cold Lost Stick”. Kid D. (chant) connait la technique pour faire monter l’ambiance et se débrouille pour faire participer activement les premiers rangs, qui luttent tant bien que mal contre l’agitation du milieu de la fosse. Une bonne présence scénique et un hardcore hargneux pour un set dynamique et appréciable.

Si l’univers hardcore/metal tend à être un univers très largement masculin, certaines bonnes fées (tout de même bien musclées) réussissent néanmoins à se faire une place au milieu de toute cette testostérone. C’est le cas pour Candace Kucsulain de WALLS OF JERICHO, dont la puissance vocale admirable lui vaut d’être considérée comme l’une des meilleures frontwomen du milieu. Le Cabaret Sauvage se transforme en véritable champ de bataille au son des classiques “A Trigger Full Of Promises”, “Feeding Frenzy”, “I Know Hollywood And You Ain’t It” ou encore la chanson de clôture, “The American Dream”, qui engendrera un chaos monstrueux dans la fosse. Si la chanteuse assure pleinement son rôle de leader, les musiciens ne sont pas en reste et maîtrisent eux aussi parfaitement leur set. Un sans faute pour Walls Of Jericho, synonyme de valeur sûre en termes de performance live.

La fatigue commence à se faire ressentir, mais pas le temps de chômer : place au hardcore mélodique et militant d’IGNITE. Malgré leur statut de vétérans, le public semble plus clairsemé pour les Californiens que pour WOJ. Fatigue ou désintérêt ? Une chose est sûre, le groupe fait ce qu’il a à faire et fédère avec ses nombreux hymnes (dont même une nouvelle chanson). Ça se remue sur “Poverty For All”, ça pogote sur “Let It Burn”, ça chantonne sur “Live For Better Days”, mais rien n’y fait, le set vire au mou par moment et la performance divisera l’opinion, bien loin des prestations des groupes précédents. Dommage pour un headliner.

Heureusement, les voici les voilà : SICK OF IT ALL, venus à la rescousse des rescapés du “Persistence Tour”, si l’on considère que détruire complètement le Cabaret Sauvage est une action dont on peut se vanter. Les New-Yorkais s’emparent de la scène et Lou Koller (chant) échange quelques phrases avec l’auditoire avant de débuter avec “Sound The Alarm” : poings levés, la salle entière se bouscule et l’euphorie gagnera même les autres musiciens de l’affiche -venus assister au set de la tête d’affiche sur les côtés de la scène- puisque le frontman de Turnstile (décidemment infatiguable) se prendra d’une envie soudaine de débouler à grande vitesse et s’élancer aveuglément dans la marée humaine à plusieurs reprises. La musique de la formation ne semble pas avoir pris une ride ni même les membres eux-mêmes, pour preuve “Injustice System” et son rythme effréné que Pete Koller suivra sans problème, faisant un véritable sprint de droite à gauche de la scène, guitare à la main. La fosse obéit au doigt et à l’œil du frontman, qui assure une bonne communication avec les spectateurs. Pogos, stagediving, doigts en l’air sur “Take The Night Off” et même wall of death sur la meurtrière “Scratch The Surface”, tout y passe ! Les papas du NYHC clôturent un set des plus explosifs sur “Us Vs. Them” aux côtés de Candace (Walls Of Jericho), pour un final des plus mémorables. Carton plein pour Sick Of It All.

Si ce “Persistence Tour” possède son petit lot de déceptions, il a cependant offert au public l’opportunité d’assister à des performances des plus marquantes dans une salle des plus emblématiques et surtout, sans crash barrière. On retiendra notamment Turnstile, Walls Of Jericho ou encore Sick Of It All, chacun dans un style différent, mais terriblement efficace. Mention spéciale pour l’organisation qui fut très bonne tout au long de la soirée, ainsi que le personnel sympathique, garantissant une bonne ambiance jusqu’au bout. Rendez-vous l’année prochaine !

Setlist :

Sound The Alarm
Clobberin’ Time
Uprising Nation
Injustice System
My Life
Death Or Jail
Busted
Sanctuary
Take The Night Off
DNC
Machete
Get Bronx
Step Down
Outgunned
Just Look Around
Good Lookin’ Out
America
World Full Of Hate
Road Less Traveled
Braveheart
Scratch The Surface
Us Vs. Them