En ce 12 juin 2014 où la Coupe Du Monde de football démarre à l’autre bout du monde, un tout autre événement prenait place au Bataclan. Une première pour un certain Môssieur Zombie…
L’été pointe le bout de son nez, la chaleur est quasi étouffante dans la capitale et les hordes de morts-vivants affluent vers le Bataclan. Ce concert étant une première pour la tête d’affiche, en terre parisienne, venons-y par la suite et débutons par la première partie. POWERMAN5000 est chargé d’ouvrir les hostilités, mais qui sont-ils ? Michael David Cummings aka Spider One n’est autre que le petit frère d’un certain Rob Zombie ! Leader et membre permanent du groupe fondé en 1991, la carrière de cette formation sera ponctuée par la sortie de sept albums studios dont le récent “Builders Of The Future”. Leur musique animera le Bataclan au cours d’une grosse demi-heure de show. Il faut dire que leur électro/industrial metal/rock met sans cesse les fans à contribution et Spider One donnera beaucoup de sa personne également. Energique, entrainant même si assez “classique” dans ce genre, les américains sauront plaire. “Super Villain”, “Bombshell” ou bien encore “When Worlds Collide” devraient sans doute convaincre la foule du Hellfest. Une mise en bouche qui se révèle donc efficace et agréable. De plus, les influences de son grand frère sont très perceptibles dans la musique déployée par Spider One, Dj Rattan (batterie), X51 (basse), Zer0 et sci55ors (guitares).
Passé petit Zombie, place à grand Zombie ! Tandis que les techniciens s’activent pour désinstaller le matos du groupe précédent, les rideaux rouges du Bataclan vont se refermer; mystère donc ! Comme dit précédemment, ce concert est la toute première de ROB ZOMBIE à Paris, en tant que groupe et non en tant qu’individu. Passé en 2011 au Hellfest, la prestation tardive et écourtée en avait laissé beaucoup sur leur faim et 2014 est, espérons-le, l’année du rachat pour cet artiste haut en (sombre) couleur. 20h30 passée, l’obscurité envahie la salle et le show peut enfin démarrer. Il est vrai que cet horaire est assez inhabituel pour un début de show mais peut-être voulait-il voir le match Brésil-Croatie ? (humour) Introduit par “Teenage Nosferatu Pussy”, les acteurs de la soirée font leur apparition. John 5 attire d’emblée l’attention avec sa guitare au liquide fluorescent et son masque/casque venu tout droit de l’enfer. Piggy D, Ginger Fish et enfin Rob font également leur entrée. Les réactions du public ne se feront pas attendre et celles-ci seront quasi orgasmiques à la vue des quatre créatures. Les sonorités venues d’un autre monde vont résonner dans cette mythique salle, l’ambiance sera sombre et glauque, la symbiose entre les deux parties fonctionne parfaitement. Les hits s’enchaineront avec “Living Dead Girl”, “House Of 1000 Corpses” ou encore le groovy “Never Gonna Stop (The Red, Red Kroovy)”. White Zombie sera également mis à l’honneur, comme toujours, avec ce soir “More Human Than Human” ou encore “Thunder KISS’65”. Le déhancher mondialement connu de Rob va faire son petit effet, celui-ci ne s’arrêtant jamais de gesticuler, d’aller et venir, imprimant une excellente dynamique scénique; ses comparses en feront de même. Rob ira même s’octroyer deux bains de foule, l’un sur les épaules d’un membre du crew dans le pit, le second à pied muni d’un projo’ et faisant le tour de la salle. Ses interventions au micro seront assez brèves, mais reviendra sur ces années de disette en terre parisienne avec quelques pointes d’humour. John 5 et Ginger Fish auront également leur moment de gloire personnel avec un interlude solo. Néanmoins, malgré le bon show proposé, la dynamique musicale est sans cesse interrompue : d’une part en raison des morceaux, mais également par les interruptions “vestimentaires”. Pour en revenir à John 5, acclamé par la foule, il n’est pas nouveau d’affirmer que son talent est mis en veille au sein du groupe. Les soli étant quasi absents, dur pour lui de s’exprimer comme il le fait de manière solo. Quoiqu’il en soit, une surprenante reprise de Diamond Head, le si connu “Am I Evil?” sera interprétée tout comme un medley autour de “School’s Out” d’Alice Cooper, cependant Monsieur Cooper ne sera présent, lui qui était venu interpréter ce titre, sur cette même scène, lorsque Slash avait enflammé le Bataclan. Trois rappels avec “Ging Gang Gong De Do Gong De Laga Raga” suivi du terrifiant “Dragula” pour conclure avec “The Lords Of Salem”, tiré de “Educated Horses” (2006) qui donnera son nom au nouveau film de Rob, six années plus tard.
Les quatre-vingt-cinq minutes du show auront défilé rapidement sous les yeux du Bataclan. Malgré ce sentiment d’inachevé, la prestation reste très bonne. Le matériel scénique est restreint, en raison des couts de transports, mais suffisant. Néanmoins, en bon fan de Zombie, il faudra se déplacer outre-Atlantique pour assister à la totale. A vendredi prochain du côté de Clisson ! A noter que sa ravissante femme avait fait le déplacement en Europe, car elle aime particulièrement Paris. Rob a d’ailleurs plaisanté comme quoi il s’installerait un jour ou l’autre ici, en raison de sa femme, affaire à suivre !
Setlist :
Teenage Nosferatu Pussy
Superbeast
Living Dead Girl
Dead City Radio And The New Gods Of Supertown
More Human Than Human
Sick Bubble-Gum
House Of 1000 Corpses
Never Gonna Stop (The Red, Red Kroovy)
Am I Evil?
Thunder Kiss ’65
School’s Out / Thunder Kiss ’65
Meet The Creeper
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Ging Gang Gong De Do Gong De Laga Raga
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Dragula
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The Lords Of Salem