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ROCK AM RING 2015 – Jour 2 (06/06/15)

De retour pour cette deuxième journée du Rock Am Ring 2015.

La nuit a été rude pour bon nombre de festivaliers. La foudre est tombée par deux fois sur le site de Mendig, la première à l’arrière d’une scène, la seconde sur le camping, blessant respectivement huit techniciens et une vingtaine de campeurs. Grâce à l’efficacité des secours, de la police, de l’organisation et de l’équipe technique qui ont travaillé d’arrache-pied toute la nuit, les personnes nécessitant des soins ont été immédiatement prises en charge, et les dégâts causés au site et au matériel ont été entièrement réparés. Aucune trace visible de ce violent orage, excepté la fatigue sur les visages de ceux qui n’ont eu que deux ou trois heures de sommeil. Mais tout cela est vite oublié dès les premiers pas des artistes sur scène !

Départ sur les chapeaux de roues avec les Suédois de ROYAL REPUBLIC. Du garage rock enthousiaste, un frontman charismatique, Adam Grahn, qui sait tenir son public en haleine, des musiciens de talent qui ne boudent pas leur plaisir, tels sont les éléments d’une performance sans faute ! De “Make Love Not War (If You Have To Make War – Make Sure To Make Time To Make Love In Between)” à l’excellent “Full Steam Spacemachine” (du non moins sublime premier opus “We Are The Royal”) les premiers rangs sautent dans tous les sens, sans perdre une miette du spectacle. De quoi nous mettre la pêche pour ce beau samedi !

 

 

C’est INTERPOL qui prend le relais devant une foule impatiente. L’air sombre et plutôt détaché, le chanteur Paul Banks met un moment à se mettre dans le bain pendant qu’ils interprètent “Say Hello To The Angels”, notamment au niveau vocal. Mais la musique prend le dessus et l’efficace section rythmique les remettra en selle pour assurer un set qu’on aurait aimé faire preuve d’un peu plus d’engagement sur scène.

 

 

Et voici le moment qu’on attendait tant, celui de retrouver SLASH FEATURING MYLES KENNEDY & THE CONSPIRATORS sur la grande scène ! Plus besoin de vous présenter ces légendes du rock, ils ont amplement fait leurs preuves. Affublé de son célèbre couvre-chef, véritable marque de fabrique, Slash débarque avec un sourire jusqu’aux oreilles. Nous aurons droit à une prestation hallucinante, un show à l’américaine, mais dans le bon sens du terme : techniquement parfait, pas un seul temps mort, une patate d’enfer, des bêtes de scène qui se donnent à fond pour leur auditoire avec une complicité flagrante. Evidemment, le registre Guns N’ Roses ne sera pas en reste : “Sweet Child O’ Mine”, “Night Train” et un “You Could Be Mine” carrément démentiel. Myles Kennedy, passionné, se donne à 100% et son regard magnétique en aura charmé plus d’une ! Ils finissent en apothéose avec “Paradise City” sous les applaudissements des fans.

 

 

Direction l’Alternatent où l’on passera le reste de la journée pour découvrir WE ARE HARLOT, formation composé, entre autres, de Danny Worsnop (ex-Asking Alexandria) et Jeff George (Sebastian Bach). On replonge dans l’ambiance 80’s avec un show calibré rock/hard rock qui tient bien la route, une bonne ambiance et encore une fois des artistes très généreux avec leur public. Ils savent nous accrocher dès le début avec leur single “Denial”, fruit de l’album éponyme fraichement sorti cette année. Ils ont su conserver le style sans sombrer dans les clichés, une belle découverte.

 

 

Place ensuite à BLUES PILLS qui, comme à son habitude, nous offre une performance de folie ! La talentueuse et superbe chanteuse Elin Larsson balance sa chevelure de sirène de façon frénétique, les musiciens sont d’une dextérité impressionnante, nous avons droit à un set persuasif et spontané. Le charme envoûtant d’Elin sublime son talent, et les spectateurs n’ont d’yeux que pour elle. Du percutant “High Class Woman” à “Black Smoke”, véritable machine à remonter le temps. Toujours un plaisir de retrouver Blues Pills !

 

 

Changement de plateau et on retrouve les L7 ! Les quatre filles de Los Angeles faisaient partie des figures du grunge des années 90. On garde un souvenir mémorable de leur passage au “Rock à Paris” en 1997, l’un de leurs concerts déjantés dont elles seules avaient le secret. L’annonce de leur reformation en 2014 nous a donc ravi, impatient de voir se qu’elles nous réservaient pour leur toute prochaine venue du 17 juin au Bataclan. Alors oui, il faut l’avouer elles se sont calmées pendant ces quelques années. En même temps, elles étaient carrément intenables à l’époque ! Pour autant, leurs compositions n’ont rien perdu en efficacité, et même si elles sont plus sages sur scène, leurs regards en disent long et la grunge attitude palpite sous leurs peaux ! Vraiment sympa de ré-entendre ces bons vieux “Everglade”, “Monster” et le fameux “Pretend We’re Dead” qui a bercé toute une génération. Un bon moment de nostalgie, et vraiment hâte de les revoir à Paris.

 

 

Il est déjà temps pour THREE DAYS GRACE de prendre place. Avec leur nouveau leader, Matt Walst, remplaçant Adam Gontier, les musiciens ont pris un nouveau départ. La transition se fait vraiment bien, et les Canadiens, d’une forme olympique, nous proposent un set captivant qui donnent un coup de boost à la soirée.

 

 

C’est au tour de HOLLYWOOD UNDEAD de les succéder. Débarquant sur scène masqués, devant une foule compacte et des fans chauds bouillants, les Américains vont clairement retourner l’Alternatent. Cette fusion, pouvant paraître incohérent et perplexe, plait au public, complètement en transe durant “Undead”.

 

 

Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à 01h45 pour profiter de ENTER SHIKARI. Avec un light show apocalyptique, mission quasi impossible de vous ramener quelques images parlantes. On profitera de quelques instants de break en pleine tempête pour immortaliser le moment. Rou Reynolds, le frontman, qui semblait passablement énervé avant d’entrer en scène, va littéralement se déchainer et une pluie de riffs et décibels va s’abattre pour un set tonitruant. A moitié aveuglée, on en prend plein les esgourdes et les hostilités ne font que commencer. Les adeptes n’en sont pas moins en pleine fusion, et les singles tels que “Sssnakepit” et “Gandhi Mate, Gandhi” remportent un franc succès.

 

 

Ce dernier set explosif clos une journée bien chargée, et on a déjà hâte d’être au lendemain pour un dernier jour qui nous fait saliver d’avance avec un line up alléchant !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife