De retour sur la base de Vulkaneifel à Mendig pour cette troisième et dernière journée du Rock am Ring 2015, qui s’annonce riche en riffs de haut vol et headbanging !
Les campeurs du festival ont bénéficié d’une vraie nuit de sommeil grâce à une météo clémente, et ont pu refaire le plein d’énergie afin de profiter pleinement de la multitude de concerts qui s’offre à eux.
C’est avec GODSMACK qu’on reprend nos marques sur la Crater Stage, et c’est peu de dire qu’ils attaquent fort ! La voix rauque de Sully Erna résonne sur le site avec force, et le metal lourd et efficace des Godsmack fait immédiatement effet. On est pris par la puissance des compositions, et il n’y aura pas un moment creux dans leur set. De “Cryin’ Like A Bitch!!” à “Whatever” en passant par le très bon “Awake”, chaque note est parfaitement maitrisée, et les musiciens impliqués, notamment l’excellent batteur Shannon Larkin et sa déconcertante précision, qui nous offrira un solo impressionnant, rejoint par le frontman qui troquera sa guitare pour la seconde batterie sur scène le temps d’un jam mémorable. Ils nous quittent sur “I Stand Alone” du troisième album “Faceless”, en chœur avec le public.
La place est toute chaude pour la tornade PAPA ROACH qui va embraser la foule compacte dès les premières notes de “Face Everything And Rise”. Les quatre furieux vont développer une énergie sidérante, et l’inimitable chanteur Jacoby Shaddix va attiser le feu en prenant un bain de foule sur “Where The Angels Go” et en lançant des circle pits endiablés sur “Blood Brothers”. Il se déchainera sans interruption avec une verve hallucinante. Les musiciens nous assurent ici une prestation sans faute, et on a déjà hâte de les retrouver le 16 novembre à l’Olympia !
Enchaînement avec les metalleux de LAMB OF GOD qui nous accueillent en grandes pompes avec “Desolation”. Randy Blythe rugit tel un animal sauvage, et c’est une pluie de riffs tonitruants qui s’abat, c’est l’apocalypse à Mendig ! On ne déroge pas à la tradition, comme à leur habitude les LOG nous fournissent des morceaux dantesques, ou la vélocité des baguettes du batteur Chris Adler n’a d’égal que le niveau herculéen de décibels qui règne ici. Un show bestial époustouflant !
Changement d’ambiance avec le metalcore des Australiens de PARKWAY DRIVE. Nos amis ne font pas dans la dentelle non plus, on retrouve encore une voix gutturale, et on est soufflé par l’intensité de ce set qui démarre par un “Wild Eyes” musclé ! Winston McCall, le leader, n’aura de cesse d’entretenir le brasier qu’est devenue la fosse, et les canons à flammes qui se déclenchent sur scène pendant “Karma” vont faire monter la température d’un cran et nous plonger un peu plus dans la folie ambiante. Ils se font plaisir sur scène et ça se ressent bien. Décidément cette journée est colossale !
Dans la continuité de cette ambiance de folie à la Crater Stage, place aux Suédois d’IN FLAMES. Et il n’y aura pas de déception, car ils vont nous gâter avec un show death mélo monumental. Des excellents guitaristes qui prennent un pied d’enfer à jouer, des compos puissantes telles que “Where The Dead Ships Dwell”, le pit est en ébullition ! Un show magistral des In Flames qui nous aura fait vivre une expérience mémorable, prenant fin avec un “My Sweet Shadow” épique.
L’excitation et l’inquiétude règne à quelques minutes du show de FOO FIGHTERS. Ayant eu la chance de faire partie des heureux élus qui pourront photographier le set, on finit de longer un interminable podium au bout duquel nous serons postés. On croise les doigts pour pouvoir vous ramener des images représentatives du show le temps des deux premiers morceaux qui nous ont été accordés. Leur réputation de bêtes de scènes les précède, et la majeure partie des festivaliers s’est massée autour de la Volcano Stage pour assister au spectacle. Ils seront bien plus qu’à la hauteur de nos espérances et nous vivrons une soirée mémorable. C’est avec le classique “Everlong” que la formation a choisi de nous accueillir en fanfare. Une véritable communion entre les musiciens et des compositions accrocheuses font partie de la recette des Foo Fighters pour nous faire passer un concert captivant. Dave Grohl est déchainé, galope dans tous les sens en s’acharnant sur sa guitare tel un véritable cartoon, et Taylor Hawkins s’éclate comme un fou sur sa batterie. Ce qu’on adore, c’est d’avoir encore autant d’authenticité sur les concerts de rockstars de cette envergure. Ils ne se prennent pas au sérieux, prennent tous énormément de plaisir à jouer, tout en nous faisant vivre des moments exceptionnels. On passera par un véritable rollercoaster émotionnel, car un concert des Foo Fighters, c’est un voyage exaltant de plus de deux heures où on danse, on rit, on pogote, on s’éclate à les voir se déchainer sur scène et à partager cette expérience intense avec un public exalté. De “The Pretender” à “Walk”, nous avons droit à un investissement total et une grande générosité de leur part, notamment lors d’un pur moment de partage sur un “Hero” en acoustique en duo avec l’assemblée. La bonne humeur communicative et les interventions de Dave Grohl nous font toujours autant rire, et les fans sont suspendus à ses lèvres sur un “Times Like These” très émouvant de sincérité. Alors que les musiciens se sont installés au milieu du podium, Dave Catching des Eagles Of Death Metal, dont c’est l’anniversaire, les rejoindra sur scène pour une cover d’anthologie de “Stay With Me” des Faces, avec Taylor Hawkins au chant, qui sera suivi de deux autres reprises bien personnelles de “Let There Be Rock” d’AC/DC, et “Under Pressure” de Queen. Et puis on revient sur du pur Foo Fighters : “All My Life” où l’audience laisse exploser sa joie, un “These Days” qui nous retourne, on est comblé autant musicalement que scéniquement. Ils nous tiendront en haleine jusqu’à la fin du set qu’ils concluront avec le sublime “Best Of You” repris en choeur par des milliers de festivaliers, l’émotion est à son comble, autant sur scène que dans l’herbe. Exceptionnel et émouvant, ce concert de plus de deux heures aura été pour nous le point culminant de ces trois jours de festival.
Direction ensuite le concert de MOTÖRHEAD, inratable ! On retrouve le son old school qu’on reconnait dès le début de “Shoot You In The Back”. Le légendaire Lemmy Kilmister, qui a récemment souffert de problèmes de santé, nous apparait très marqué, mais toujours aussi implacable sur scène. Et les fans du groupe vont avoir droit à du bon vrai Motörhead bien gras avec “Damage Case”, “The Chase Is Better Than The Catch” ou encore “Lost Woman Blues”. On se sent limite plongé en pleine course poursuite dans le désert. Un son qui reste indémodable, une référence pour beaucoup, nous étions heureux de revoir Motörhead qui a assuré un vrai moment de pur rock n’roll à l’ancienne.
Le festival touche à sa fin, et la cerise sur le gâteau sera pour nous SLIPKNOT. Les festivaliers ont encore un paquet d’énergie à revendre, scandent ensemble le nom du groupe et piaffent d’impatience. Alors que la scène est encore dans la pénombre, la voix de Corey Taylor amorce “XIX”, ouvrant également le dernier album “.5: The Gray Chapter“. Un cérémonial bien senti pour nous accueillir. Et voici la monstrueuse machine Slipknot qui entre en scène sur “Sarcastrophe”. Comme au Zénith fin janvier, on retrouve un décor aux allures infernales, avec un immense démon cornu en toile de fond, des squelettes géants, des percussionnistes fous, armés d’énormes jeux de tambours métalliques perchés sur des vérins hydrauliques qui tournent tels des manèges maléfiques, le tout agrémenté par de la pyrotechnie du plus bel effet. Et bien sûr, tous les membres arborent, comme toujours, les fameux masques et costumes très travaillés, ajoutant la petite touche “film d’horreur” qui sied si bien à la rage de leur musique. Les amateurs de sensations fortes vont être servis : le chaos règne autant sur scène que dans la fosse. Une section rythmique qui nous retourne les tripes, des personnages flippants tout droit sortis des pires cauchemars d’un gosse de CE2, un show purement spectaculaire. Le frontman prendra le temps de s’adresser au public en allemand, puis en anglais, afin de le chauffer un peu plus (si c’est encore possible) pour “The Devil In I” où il alterne voix claire et saturée brillamment. “Etes-vous prêts à péter les plombs ce soir mes amis ?” nous lancera-t-il avant de repartir sur un “AOV” qui prend tout son sens chez les fans survoltés ! On s’enfonce un peu plus dans les entrailles de la terre avec “Vermilion”, et la tension restera intacte pour un auditoire en complète fusion avec la musique jusqu’à ce qu’ils nous achèvent lors d’un rappel avec un “Surfacing” explosif. Du grand Slipknot ce soir avec un concert de près d’1h30 d’une rare fureur. De quoi finir cet incroyable weekend en apothéose !
Il est temps pour nous de quitter Mendig après trois jours de folie et des souvenirs plein la tête, et nous garderons une excellente impression de cette 30ème édition du festival Rock Am Ring. Une programmation de qualité, une très bonne organisation, une super ambiance et un public fort sympathique en font un des festivals majeurs en Europe. Faites comme nous et surveillez de près les annonces pour Rock Am Ring 2016 que nous ne manquerons pas de relayer, car les billets se vendent très, très vite; Ce qui est sûr, c’est qu’on est déjà impatients d’y retourner. Rendez-vous les 3, 4 et 5 juin 2016 !