Nous voilà de retour au Domaine National de Saint-Cloud. Après une première journée bien remplie en compagnie de Ghost, The Offspring ou encore Kasabian, place à la journée du samedi, encore plus chaude que la veille !
THE MACCABEES (Grande Scène) – A peine arrivé, nous voilà confrontés à l’un des meilleurs espoirs du rock anglais. Le dernier album des Maccabees, “Marks To Prove It“, nous avait énormément touché en studio, et il rend très bien en live ! Le rock indé du groupe, poétique, est emmené par un chanteur aussi touchant qu’énergique, à la voix particulière et reconnaissable. Une expérience à réitérer !
BALTHAZAR (Scène De La Cascade) – Non loin de là, la Scène De La Cascade s’apprête à être retournée par les Belges de Balthazar. Là où l’on s’attendait à voir un concert sympathique des jeunes pop rockeurs, il n’en est rien. Le spectacle est grandiose ! Les musiciens font preuve d’une technique sans faille, et le public est survolté. Sans doute le concert à la meilleure ambiance. “Il fait chaud”, nous dit, au chant, Maarten Devoldere. Et c’est vrai, dans tous les sens du terme. Mention spéciale aux violons électriques de Patricia Vanneste et Jinte Deprez, une merveille sur scène.
BEN HOWARD (Grande Scène) – On retourne sur la grande scène pour le set du chanteur et guitariste Ben Howard. Accompagné de ses nombreux musiciens, la formation ainsi formée nous livre quelques morceaux doux mais pas ennuyeux, pour un concert presque intimiste malgré la taille de la scène. Une bouffée d’air frais en cet après midi ensoleillé.
MINI MANSIONS (Scène Pression Live) – Traversée du festival pour se retrouver sur la Scène Pression Live. S’y trouve Mini Mansions, un assez jeune trio américain ayant récemment collaboré avec Alex Turner (Arctic Monkeys). Avec leurs costumes complètement décalés (noir/blanc/à fleurs roses, voyez vous-mêmes sur les photos), les musiciens livrent une performance scénique tout à fait honorable, nous montrant toute l’étendue de leurs talents de multi-instrumentistes. Le combo nous gratifie même de sa reprise de “Heart Of Glass” de Blondie, en B-Side du single “Monk”. Un cocktail coloré qui fait plaisir à voir.
STEREOPHONICS (Grande Scène) – Déjà la fin d’après midi, et l’heure pour nous de retourner sur la scène principale pour le concert du quatuor anglais. Les Stereophonics, emmenés par les frères Kelly et Richard Jones, nous visitent aujourd’hui pour défendre “Keep The Village Alive“, dernier album qui sortira quelques jours plus tard. Le set s’ouvre avec “I Wanna Get Lost With You”, titre de ce disque. Dès le départ, le chanteur part dans les grandes envolées vocales, avec ce timbre si particulier qu’on adore. En milieu de set, le récent single “C’est La Vie” rassemble la foule qui danse et saute comme un seul homme. Et bien sûr, un peu plus tard, le sublime “Indian Summer” marque le temps fort du set. Le concert s’achève sur “Dakota”, célèbre single datant d’il y a (déjà ?) dix ans. Que demander de plus ?
ETIENNE DAHO (Scène De La Cascade) – Il faut avouer qu’en regardant la programmation, on se demandait bien ce qu’Etienne Daho faisait là. Souvent cantonné au rôle de chanteur de la génération précédente, on aurait pu croire que sa présence jurerait avec des artistes comme The Libertines ou Jamie XX. Mais le dandy français nous prouve le contraire ! Il n’en est pas à son premier festival cet été, puisque nous l’avions déjà croisé au Cabaret Vert. Et il faut bien avouer qu’à presque soixante ans, le chanteur tient la route. L’ambiance est démentielle, et même les plus jeunes connaissent les paroles des morceaux. Les titres en question sont adaptés pour le live, afin que même les – a priori – moins dansants rendent sur scène. Et ça marche, on en redemande.
INTERPOL (Grande Scène) – De manière assez surprenante, c’est bien le concert qui a attiré le plus de monde ce jour-là. Plus même que la tête d’affiche. Impossible de circuler en direction de la grande scène déjà une demie heure avant le début des festivités. Le public est cependant assez statique (du moins au début), ce qui est assez logique lorsqu’on y réfléchit. Le rock froid et mélancolique du désormais trio ne donne pas vraiment envie de danser, mais il s’écoute d’une oreille attentive. Les musiciens se sont nettement améliorés au niveau technique, du moins en comparaison de leur dernier passage sur le festival en 2011. Le concert semblera un peu long pour ceux qui ne connaissent que peu les morceaux du groupe, mais semble ravir les plus fans, et c’est bien là le principal.
YEARS & YEARS (Scène Pression Live) – Avant même le début du concert, il y a foule devant la scène, c’est dire à quel point le trio, formé par Oily Alexander, Mikey Goldsworthy et Emre Türkmen, est attendu. Pendant que la formation anglaise synthpop joue l’intégralité de son premier album “Communion” paru le 10 juillet dernier, mais aussi une reprise du “Breathe” de Blu Cantrell, l’écran LED situé derrière les musiciens diffuse le logo de Y&Y, se décomposant et s’animant en fonction du rythme des chansons. Cette date à Rock En Seine est seulement le premier festival hors-UK depuis deux ans pour le trio, accompagné sur scène de deux choristes et d’un batteur. La scène Pression Live devient, le temps d’une heure, une boîte de nuit en plein air. Cependant, il faut avouer que ce genre musical devient un peu redondant sur la longueur. Mais au vu de la marée humaine tapant des mains et des cris hystériques entendus de part et d’autre, pas étonnant que Years & Years soit LA sensation du moment.
THE LIBERTINES (Grande Scène) – C’est à la fois le concert que l’on attendait et celui que l’on redoutait. Si le dernier passage du quatuor infernal à Paris en septembre 2014 nous avait plutôt rassuré sur ce dont le groupe était capable, on connaît bien sa réputation. Voilà donc qu’arrive The Libertines, avec en tête le couple-je-t’aime-moi-non-plus Carl Barât/Pete Doherty. Tout le monde semble à peu près sobre, ce qui est plutôt bon signe. A l’exception peut être du batteur Gary Powell, très très très énergique. Mais passons. Le combo enchaîne les morceaux sans encombre. Le son est plutôt pas mal, crade comme on l’attend de la part des Libertines. Il manque cependant un petit quelque chose pour rendre ce concert vraiment agréable. Barat et Doherty se regardent très peu, et ne sont pas aussi complices que d’habitude, eux qui avaient passé la soirée collés l’un à l’autre sur le même micro lors de leur dernier passage. Seuls quelques regards en coin leurs permettent de communiquer. Le nouveau single “Gunga Din”, au potentiel pourtant assez gros, manque de charme. Et le plus attendu, “Can’t Stand Me Now”, n’est pas très pêchu. Une fois passé outre ces détails, reconnaissons tout de même que la bande a joué juste, et a tenu un set assez long (vingt-deux morceaux). Estimons-nous heureux, ce n’est pas toujours le cas. En revanche, ce petit grain de folie manquant est présent dans 99% des cas, dommage.
Au bout de cette deuxième journée, la fatigue commence à se faire ressentir. Mais l’euphorie des concerts nous fait en demander toujours plus, surtout connaissant la belle programmation du dimanche. Vivement demain !