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ROCK EN SEINE 2015 – Jour 3 (30/08/15)

Troisième et dernier jour pour ce Rock En Seine 2015, décidément sans une goutte de pluie.

KADAVAR (Grande Scène) – Ce sont les Allemands de Kadavar qui ont le privilège d’ouvrir sur la scène principale une dernière fois. Le trio est venu défendre “Berlin”, nouvel album sorti un peu plus d’une semaine auparavant. Arrivent donc trois rockeurs barbus, armés de leurs instruments, qui nous proposent une musique qu’on pourrait croire un peu hard pour le public de Rock En Seine. Mais avec de gros riffs et des solos épiques, le groupe est bel et bien convaincant, même pour les plus curieux.

 

 

POND (Scène Pression Live) – Passage sur la petite scène Pression Live pour un quart d’heure psyché, avant goût de Tame Impala ce soir. L’auditoire est d’ailleurs nombreux à s’avancer sur la petite butte, en plein soleil. Parmi les personnes présentes, une grosse fanbase connaît tous les morceaux par coeur ! Le set est lumineux, sans prise de tête, sympa quoi. On n’est pas resté longtemps, mais assez pour apprécier !

 

 

LAST TRAIN (Scène De l’Industrie) – C’est LA découverte de cette édition 2015. Le festival a permis de mettre sous les projecteurs ce jeune groupe français, qui arrive peu à peu à trouver sa place sur la scène rock. Débordants d’énergie, les quatre musiciens venus de Mulhouse et vêtus de cuir noir ont livré un show, un vrai, sans faute. Les riffs sont dynamiques, la voix est directe, efficace. Et surtout, les musiciens ne tiennent pas en place. Une performance explosive, qui fait plaisir à voir. Le renouveau du rock est assuré, soyez-en certains.

MY MORNING JACKET (Grande Scène) – Retour sur la Grande Scène, bizarrement assez remplie, pour l’arrivée des malchanceux américains. Pourquoi malchanceux ? Parce que près du tiers du concert se fera sans guitare ni basse, pour cause de problème technique. Mais rien qui n’arrête le quintette, qui continuera son set en batterie/voix, disposition qui donne finalement un nouveau profil aux morceaux en question. Le temps aussi pour nous d’apprécier dans toute sa grandeur la splendide performance vocale de Jim James, qui nous donne des frissons. Tout finit enfin par revenir à la normale, et le spectacle continue. La formation frappe fort !

 

 

FUZZ (Scène De La Cascade) – Passage rapide devant Fuzz, l’un des projets de Ty Segall, ici à la batterie. Inutile de vous décrire les costumes de scène assez… particuliers des musiciens, vous verrez les photos vous mêmes (spoiler alert : on adore). Disons simplement que le set semble convaincre la foule assez rapidement, puisque les premiers slams et même des circle pits (si, si) apparaîtront assez vite. Côté musique, on reste sur quelque chose de coloré, de décadent, d’électrique. Les musiciens sont avenants, même drôles. Bref, rien à redire.

 

 

 

HOT CHIP (Grande Scène) – Pendant ce temps, l’heure est à la fête sur la scène principale. Avec leurs quinze ans de carrière (et oui, déjà), les Anglais de Hot Chip viennent nous livrer leur électro pop acidulée en cette fin d’après midi. Le public chante, danse, et l’ambiance ne retombe pas un seul instant pendant une heure de concert. Le jeu de scène ne change pas vraiment d’un titre à l’autre, mais le spectacle est appréciable.

 

 

HERE WE GO MAGIC (Scène Pression Live) – Face à une audience disparate, le quatuor indie rock originaire de Brooklyn propose un son moderne influencé par de la folk, du krautrock, du rock psychédélique ou encore de la pop. Certains seront hypnotisés par le génie de cette cacophonie musicale, tandis que d’autres ne remarqueront que le look hipster désastreux des musiciens : un chanteur à la casquette bleue et au pantalon marron ou encore un guitariste au T-shirt aux motifs léopard. Nous, on passe un bon moment, le tout avec une pinte de Kronenbourg ou de Sköll à la main, Pression Live oblige.

 

 

JUNGLE (Scène De La Cascade) – Une véritable marée humaine commence à envahir la Scène De La Cascade pour l’arrivée de l’un des combos à succès du moment : Jungle. Mais ce succès trouve bien racine quelque part, et ce concert en est la preuve. Ils ne jouent ensemble que depuis deux ans, mais les sept musiciens font déjà preuve d’un professionnalisme étonnant. Cette funk moderne made in London nous donne une bonne claque avec ses mélodies efficaces et envoûtante Un set séduisant, classe et unique.

TAME IMPALA (Grande Scène) – A en juger par la taille de la foule, c’était le groupe le plus attendu du festival. On se remet à peine des audiences énormes d’Interpol ou Kasabian, mais là, c’est encore pire. On a l’impression que le festival tout entier est venu voir Tame Impala. Et pour cause, les Australiens nous avaient déjà convaincus lors de leur passage en 2013. Le set n’est pas très différent. Une fois de plus, la bande est simplement installée au centre de la scène, et une fois de plus, des animations colorées s’animent au fond. Le quatuor est emmené par Kevin Parker, pieds nus, ses cheveux longs et sa guitare. Tout en simplicité, les musiciens nous livrent un spectacle sans fioritures, mêlant nouveaux morceaux et plus vieux. On pourrait presque qualifier le concert d’intimiste. Les Australiens offrent bien plus que leur musique : un concentré d’émotions, sublime, que l’on écoute et que l’on admire.

 

  

   

 

PARQUET COURTS (Scène Pression Live) – Alors que la majorité des festivaliers s’attroupe aux alentours de la Scène De La Cascade pour Alt-J, d’autres se la joueront plus “underground” pour assister au set fougeux de Andrew Savage, Austin Brown, Sean Yeaton et Max Savage, originaires de Brooklyn (décidément !). Certes, l’assemblée est clairsemée, mais elle prendra de grosses guitares et des morceaux post punk ultra rapides plein la tronche ! Le tout sous dans une ambiance garage intimiste avec des lumières bleues, rouges, violettes, difficile pour les photographes, en plus des mouvements incessants des musiciens. Cette heure de set jouissive ressemblera davantage à un concert intimiste qu’à une performance à l’affiche d’un festival. Post punk’s not dead!

 

 

ALT-J (Scène De La Cascade) – On ne pouvait tout de même pas faire l’impasse sur le désormais trio anglais. On aurait cru les voir sur la grande scène, mais non. Et en conséquence, la Scène De La Cascade est assaillie par les fans et déborde de tous côtés. Le public est nombreux mais calme, logique quand on connaît la musique d’Alt-J. La formation fait son entrée sur les premières notes, en boucle, de “Hunger Of The Pine”, l’un des meilleurs singles du deuxième album, “This Is All Yours“. Ovation générale, bien sûr. Côté lumières, c’est très beau. Seules les silhouettes des membres se détachent dans l’épaisse fumée éclairée dans des tons bleutés. La setlist sélectionne le meilleur de la discographie du groupe. Depuis les classiques du premier disque “An Awesome Wave” (“Fitzpleasure”, “Something Good”, “Dissolve Me”, “Tesselate”, etc) jusqu’aux meilleurs morceaux du dernier opus. La performance est honorable, et l’on ne peut que constater que le combo s’améliore de concert en concert. Même si la voix a encore parfois du mal à se placer, le coeur y est, et les musiciens nous font passer sans problème toutes les émotions des compositions.

 

 

THE CHEMICAL BROTHERS (Grande Scène) – Dernier concert, dernière tête d’affiche. Le duo The Chemical Brothers vient conclure le journée en électrisant la grande scène qui se transforme en dancefloor géant. Gros son, lasers et lumières dans tous les sens. On ne fait pas dans la dentelle. Les Anglais enchaînent tous leurs tubes, du grand classique “Hey Boy, Hey Girl” au tout nouveau “Sometimes I Feel So Deserted”. Bien planqués derrière les décors et lumières, on n’aperçoit que très peu les DJ, mais qu’importe, puisque l’audience est plus là pour danser qu’autre chose. Pas grand chose à dire sur la technique, si ce n’est que le son est un peu fort, peut être.

 

 

Inutile de dire que l’on va bien dormir après ces trois jours de folie ! Avec 120 000 festivaliers, Rock En Seine établit un nouveau record de fréquentation. Le festival, sans doute le plus grand rendez-vous musical de cette fin d’été, a tenu ses promesses, et bien plus encore. De quoi se mettre de bonne humeur avant la rentrée.

Comme d’habitude, un grand merci à l’organisation de Rock En Seine pour cette superbe édition. On se dit à l’année prochaine !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife