Mobilisation générale ! Les Suédois cherchaient un appui logistique à Paris. L’opération a-t-elle été réussie ?
Après un premier round, la tête d’affiche du soir reprenait les charmantes routes européennes pour défendre son dernier opus et son catalogue musical. Cependant cette fois-ci, exit Korpiklaani et Tyr, et place à deux autres formations connues des fans ! L’importante foule qui attendait devant le Bataclan a rapidement pris place dans l’antre du soir, s’agrippant d’emblée à la barrière. Une demi-heure plus tard et plusieurs centaine de fans arrivées, la première formation va faire son apparition. BATTLE BEAST, groupe originaire de Finlande, et adoubé par Sabaton, va durant une trentaine de minutes étaler les diverses facettes de sa musique. Fronté par la puissante Noora Louhimo, le heavy metal classique du groupe va vite faire vibrer les murs du Bataclan. Lancé sur “Far Far Away”, tiré de leur nouvel album en date “Unholy Savior“, leur arrivée se veut assez énergique. La frontwoman réussira tout de même à embarquer une partie du public, une osmose assez rare lorsqu’il s’agit d’une première partie. “Black Ninja” mettra une fois de plus en avant la puissante voix de Noora. Néanmoins l’enchainement avec “Touch In The Night” -une nouveauté- ne convainc pas. “Madness” redynamise le tout par la suite avant de conclure en beauté avec “Out Of Control”. Un show moyen, la setlist ne les aidant que très peu, surtout parmi les nouveautés, un “Speed And Danger” aurait apporté une note beaucoup plus rapide à leur set. A revoir sur une durée plus longue, car trente minutes ne suffisent pas. Le côté répétitif de leur musique atteint sans doute les spectateurs pour le peu d’emballement.
Une chanteuse en cache une autre puisque c’est DELAIN qui va prendre la suite. Dans un tout autre registre, les Néerlandais vont à leur tour conquérir l’auditoire. En effet, c’est une surprise de retrouver Delain sur une affiche aussi power metal, ceux-ci n’évoluant clairement pas dans ce registre énergique. Plus orienté mélodique/symphonique, les fans venus voir Sabaton allaient-ils succomber à la ravissante Charlotte Wessels ? Affirmatif ! Tout en déployant une base musicale assez lourde, la voix de la frontwoman va justement venir contre balancer et équilibrer l’ensemble. L’intensité du show est plutôt bonne même si rythmiquement cela diffère beaucoup de Battle Beast. Les deux derniers opus du groupe occuperont une bonne partie du set avec “The Human Contradiction” (2014) dernier en date et donc “We Are The Others” (2012), son prédécesseur. Ce dernier étant tout particulièrement excellent en live avec “Get The Devil Out Of Me” ou bien “Not Enough”. La foule répondra présente mais répondra aussi à Charlotte qui la mettra à contribution à de nombreuses reprises. Pour cette tournée, Timo Somers (guitare) est remplacé par la jeune et talentueuse Merel Bechtold. Otto quant à lui, tient bien sa place malgré sa récente blessure, qui lui a touché les parties intimes. “We Are The Others”, l’éponyme, mettra fin à un set, certes musicalement différent, dans la joie et la bonne humeur à notre grande surprise, avec ce titre qui semble devenir une sorte d’hymne pour Delain. Espérons que leur prochain passage dans la capitale ne prenne pas autant de temps à l’avenir !
Cette impressionnante troupe n’attend qu’eux. Les Suédois sont attendus de pied ou ranger ferme. L’obscurité prend à nouveau possession des lieux et “The March Of War” succède au traditionnel “The Final Countdown” d’Europe pour marquer le début du concert. “Ghost Divison” démonte le pit et l’opération SABATON démarre sur les chapeaux de roue ! Intensité, light show, musiciens en grande forme : du lourd en prévision. Hannes Van Dahl (batterie), Thobbe Englund (guitare), Chris Rörland (guitare) et Pär Sundström (basse) font leur apparition tandis que Joakim Brodén déboule en courant. L’ambiance sera toute autre avec le disco “To Hell And Back” et ses claviers kitsch à souhait, tiré de leur dernier album “Heroes”. Joakim harangue la foule et lui demander de “jump jump” comme à son habitude, un ordre immédiatement appliqué par les troupes françaises de Sabaton. En seulement deux titres, le public est conquis. L’heure et demie suivante ne fera que très peu de place aux temps mort. L’intensité du show étant un élément primordial pour la formation power metal. De “Carolus Rex” en passant par “7734”, les spectateurs ne sauront où donner de la tête. Ces derniers seront mis à contribution à trois reprises pour influer sur la setlist du soir. Ce premier moment sera de déterminer si “Gott Mit Uns” sera chanté en anglais ou en suédois; réponse unanime de l’assemblée, un vent de fraicheur scandinave sifflera de manière câline nos oreilles ! “The Art Of War” n’aura d’ailleurs jamais aussi bien tenu son rang puisque la batterie est posée sur un… char d’assaut ! Passé “Soldier Of 3 Armies”, Joakim s’armera d’une guitare et conversera avec le public, interprétant quelques riffs bien connus (Michael Jackson, Iron Maiden, Metallica) avant que ses cordes ne soient cassées à l’aide d’une pince coupant géante ! Fou rire garanti. Le second vote opposera “Uprising” à “White Death”, le premier cité étant plébiscité, tandis que le dernier verra “The Lion From The North” l’emporter haut la main face à “Screaming Eagles”. Côté technique, soulignons que le son est quasi parfait, de quoi vivre une soirée sans se soucier si l’on arrivera à entendre chaque instrument. “Night Witches” démarre le rappel tandis que le prochain morceau verra la foule en total délire. L’heure est à “Primo Victoria” et un fan tendra une pancarte, écrite en suédois, à Joakim, lui demandant s’il veut venir sauter dans le pit en compagnie de l’audience. Aucune hésitation, Joakim se déleste de sa veste et dévoile un T-shirt “Je suis Charlie” ! Un clin d’œil fort sympathique de la part du frontman qui rejoint donc la barrière pour sauter et chanter les premières lignes de “Primo Victoria”. Bien évidemment, la foule en délire poussant, celui-ci regagnera la scène au bout d’une trentaine de secondes, mais cet acte de proximité avec les fans est à souligner ! Bien évidemment, la présentation de la formation fera à nouveau écho aux événements qui se sont déroulés la semaine passée. “Charlie à la guitare, Charlie à la guitare, Charlie à la batterie et enfin Charlie à la basse” dira l’inépuisable chanteur. “Metal Crüe” mettra fin au show, standing ovation à la clé !
Sabaton semble enfin décoller en France avec ces nombreuses dates, le Bataclan était d’ailleurs presque complet. En voilà une belle soirée pour démarrer 2015 sur une note musicalement forte ! Vivement la prochaine !
Setlist :
Ghost Division
To Hell And Back
Carolus Rex
40:1
Gott Mit Uns
The Art Of War
7734
Soldier Of 3 Armies
Interlude
Resist And Bite
Uprising
Far From The Fame
The Lion From The North
—-
Night Witches
Primo Victoria
Metal Crüe