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SOLIDAYS 2015 (27/05/15)

Un mois avant son lancement, Solidarité Sida présente la 17ème édition de Solidays à l’occasion de la conférence de presse annuelle à la Région Ile-De-France.

Parmi les personnalités présentes aux côtés de Luc Barruet, directeur-fondateur de Solidarité Sida, on retrouve Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile De France, Claudia Tagbo, marraine de Solidarité Sida et Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation GoodPlanet, le tout animé par Valérie Payet, comblant l’absence du président d’honneur Antoine de Caunes. “Keep On Dreaming”, tel est le slogan de cette nouvelle édition. Traduction : il faut continuer à faire beaucoup de bruit pour informer, mobiliser, car l’objectif de Solidays est de récolter des fonds pour soutenir des programmes de prévention, pour les malades ici en France et là-bas, du côté de l’Afrique, étant terriblement touchée (25 millions de malades en Afrique subsaharienne sur 35 millions dans le monde). Mais aussi susciter l’engagement. C’est dans ce sens que l’édition 2014 a été l’année des records, ayant réuni 175 000 festivaliers sur trois jours, marqués par des visiteurs exceptionnels : Bill Gates, Christiane Taubira et François Hollande. Ainsi, Solidays est considéré comme le premier festival musical grâce à sa couverture médiatique. Est-ce que le crû 2015 va être plus que réussi ? Quid des nouveautés ?

 

 

A la base, l’initiative qu’est Solidays, rappelle Luc Barruet, n’avait pas vocation à perdurer, mais maintenant, heureusement qu’elle dure, car les enjeux du sida sont malheureusement toujours là. En parallèle, ce festival a permis de développer une dynamique collective importante, en suscitant de nombreuses vocations, que ce soit dans le domaine social ou celui de la solidarité. Solidays est, avant tout, “un outil contre la détresse humaine, servant à promouvoir des messages de prévention, d’acceptation, de tolérance, d’ouverture aux autres”. Telles en sont ses valeurs. C’est aussi un lieu permettant de favoriser le passage à l’acte via le Village Associatif, réunissant une centaine d’associations (30% sur le sida, le reste sur d’autres thématiques : droits de l’homme, environnement, thèmes de santé, suicide chez les jeunes etc.). Evidemment, Solidays sert également de vitrine d’un mouvement associatif en France et à l’international. D’où la tribune pour les militants des pays en développement le samedi à 17h sur la Scène Paris, venant témoigner sur scène de leur quotidien et sensibiliser aux enjeux qu’ils défendent. Le festival de Solidarité Sida se considérant comme une “caisse de résonance” par rapport à des enjeux majeurs comme l’accès aux médicaments pour tous ou encore le maintien de la contribution de la France dans le Fonds Mondial. A noter que la question de la solidarité internationale reste un enjeu difficile à porter dans les temps qui courent où règnent le chômage, la dette. Quoi qu’il en soit, Solidays essayera, une nouvelle fois, de porter haut et fort ce discours de la solidarité internationale dans une période difficile.

 

 

Cette “fête grave, mais une fête quand même” n’aurait pas lieu sans le soutien de la Région Ile-De-France présidée par Jean-Paul Huchon, depuis la première édition en 1999. Cette mobilisation s’explique surtout par le fait que l’Ile-De-France est la région comprenant le plus grand nombre de contamination. Tous les ans, ce sont 2700 personnes, qui découvrent leur séropositivité. C’est la raison pour laquelle qu’il faut en parler, faire du bruit. C’est la caractéristique principale de Solidays, c’est unique, parce qu’on y va bien sûr pour de beaux spectacles, mais on y va aussi pour des moments extrêmement émouvants, comme la cérémonie contre l’oubli, le “Patchwork Des Noms”, le dimanche à 17h30 sur la Scène Paris. On y va pour entendre les noms des personnes disparues et pour manifester sa solidarité avec la prévention. La longévité de Solidarité Sida repose également sur l’engagement des bénévoles. Parmi eux, il y a également les parrains et les marraines qui s’engagent comme portes paroles, contribuant au rayonnement de Solidays, dont l’humoriste Claudia Tagbo, présente depuis cinq ans et qui sera là mettre la capote à “qui que ce soit qui commence à vouloir faire l’amour”, plaisante celle qui a commencé au Jamel Comedy Club, ayant accepté l’engagement pour “apporter un peu de sa lumière”., avant de faire un big up aux 3000 bénévoles sans qui, rien ne serait possible.

 

 

Mais avant tout, Solidays c’est quatre-vingt concerts d’artistes engagés (Asaf Avidan, Angus & Julia Stone, Hanni El Khatib, Die Antwoord…) Chaque heure il y a deux ou trois concerts en même temps donc il faut faire des choix : “on ne peut pas tout voir”, reconnait le directeur-fondateur de Solidarité Sida. C’est sans doute pour cette raison que les festivaliers reviennent l’année suivante. Il en est de même pour les artistes comme IAM (quatrième fois), Lilly Wood & The Prick, (deuxième fois), et Faada Freddy (deuxième fois), présents dans l’assemblée.

 

 

Solidays “est toujours dans la recherche de l’éveil de conscience”, dixit Luc Barruet. Certes, la jeunesse est présente pour le divertissement, mais aussi pour sa soif d’engagement. Dans ce domaine, il y a plusieurs initiatives qui sont faites dans le cadre du festival pour la sensibilisation. Le Forum Café, lieu de partage et de circulation des idées, accueillera des témoignages, des conférences ou des débats animés par des scientifiques, artistes, hommes politiques, entrepreneurs, militants associatif, qui partageront leurs visions et leurs expériences. Parmi les personnalités qui répondront présent : Edwy Plenel (co-fondateur Mediapart), Philippe Douste-Blazy (Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies), Diane Ducret (auteure de l’ouvrage “La Chair Interdite” et tant d’autres. En somme, tout ce qui contribue à améliorer la société ou à faire en sorte que le vivre ensemble soit un peu départagé. Toujours dans cette quête de sensibilisation, se tiendront, les incontournables expositions, “Sex In The City” et “Happy Sex”, alliant humour et sexe sans tabou, tout au long des festivités.

 

 

Autre initiative, Solidays servira cette année de plateforme pour le coup de cœur cinématographique de Luc Barruet, “Human”, la nouvelle œuvre singulière de Yann Arthus-Bertrand, à paraître en septembre. Le festival dédiera à quelques-uns des plus beaux témoignages de la suite de “Home” une salle de cinéma de quatre-vingt places, le Cinémobile, en plein cœur de l’Hippodrome de Longchamp. Ces derniers seront également diffusés sur les écrans géants, avant les concerts. Le film de 3h15, financé par la Fondation Bettancourt Schueller, possède une valeur testimoniale très importante, notamment dans la période actuelle, où on a le sentiment que les différences, les frontières sont de plus en plus marquées. Pour Barruet, “si l’on veut sortir de difficultés multiples que les uns les autres rencontrent, il faut justement prendre de la hauteur”. Et “Human” permet de le faire, puisque ce film, “très violent, pas facile”, évoque la part sombre de l’humanité et fait aussi rejaillir le meilleur de chacun. Donc il faut que ce type d’initiative permette, dans le cadre du festival Solidays, de porter haut ces couleurs et ces valeurs-là, puisque si on arrive à susciter plus d’empathie, plus de solidarité, plus d’ouverture et de compréhension, les combats portés en seront, directement ou indirectement, bénéficiaires. D’où cette mise en avant. Durant trois ans, Yann Arthus-Bertrand a recueilli deux milles témoignages d’anonymes aux quatre coins de la planète (Irak, Syrie, Centre Afrique, Rwanda, Palestine, Israël) sur tout ce qui nous empêche de vivre ensemble. A savoir : conflits, inégalités, famille, pauvreté, bonheur, amour, pardon, homosexualité, universalité et sens de la vie. Véritable film sur tout ce que le réalisateur a entrepris depuis quarante ans, “Human” sera projeté en avant-première aux Nations Unis en septembre dans la salle des chefs d’Etat, juste avant la réunion des chefs d’Etat. L’occasion de parler homophobie, corruption, dans un endroit où ces sujets sont rarement évoqués. A l’occasion de sa sortie prochaine, la primeur française ayant été réservée à Solidays, “Human” sera envoyé à la télévision, à toutes les villes de France pour organiser des débats, mais aussi sur la Toile. Pour Yann Arthus-Bertrand, également au programme du Forum Café, “agir rend heureux”. Cette philosophie humaniste colle parfaitement à Solidays.

 

 

Enfin, même si le rendez-vous est pris les 26, 27 et 28 juin 2015 à l’Hippodrome de Longchamp pour la 17ème édition du festival organisé par Solidarité Sida, il y a toujours des craintes quant à son avenir. Les travaux de rénovation de l’Hippodrome, qui devaient être entamés à partir d’octobre 2015, ont été, pour le moment, décalés. Cependant, personne ne sait jusqu’à quand. Il y a également une histoire de tour de table financier qui prend du retard, mais Luc Barruet espère qu’il n’y aura pas d’incertitude pour 2016. Une chose est certaine : Solidays affichera, encore une fois, complet, quelques jours avant l’ouverture des portes. Alors ne tardez plus à prendre vos pass sur www.solidays.org.

Solidays vu par les artistes

Akhenaton (IAM) : “C’est un espace où on peut parler de choses graves, mais avec le sourire. Et tous les souvenirs des trois éditions précédentes auxquelles on a participé, ce sont uniquement des souvenirs de sourires, d’échange avec le public, et il est plus que jamais important de communiquer sur le virus du sida, sur la manière dont il se transmet. Surtout depuis que nous avons passé la période de la peur dans les années 80/90. On est dans une autre ère et il est important d’allier les arts à une cause comme celle de la lutte contre le sida.”

Shurik’n (IAM) : “Pour nous, c’est toujours un plaisir parce que c’est un très très bon festival avec une ambiance incomparable. Même si tous les festivals sont très différents. On met une pierre à l’édifice, on sait que l’adversaire est coriace, on a besoin de tous les guerriers, de tous les vaillants possibles.”

 

Benjamin Cotto (Lilly Wood & The Prick) : “C’est très important de participer à ce festival. Faire un lien, un pont, entre le côté solidaire et les arts, la musique, cela permet peut-être de toucher plus de personnes. On est très contents d’être ici et d’allier tout ça.”

Fakear : “A partir du moment où on a la voix, qu’on peut faire entendre notre voix via la musique, je pense que c’est un devoir de le faire sur des sujets aussi graves que le sida et via aussi toutes les associations présentes sur ce festival. C’est un très grand honneur.”

 

 

Faada Freddy : “La première fois, c’est la mobilisation du bénévole qui m’avait marqué le plus. Et aujourd’hui, je me réjouis de la chance que Solidays m’offre pour être plus humain, parce que dans ma considération, nous sommes une famille qui s’appelle l’humanité. Une famille sans race, sans barrières, parce que c’est exactement l’attitude du sida. Le sida n’a pas de race, n’a pas de barrières, et donc je suis très content d’être là pour cet engagement. Et dire aussi que c’est par le biais de la musique qu’on compte mener notre combat et que la musique soigne.”

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife