SUICIDAL ANGELS @ Paris & Nantes (28-29/01/14)

Suite au passage de Warbringer en première partie d’Iced Earth, voici une nouvelle opportunité de prendre une nouvelle dose de thrash metal à Paris mais à Nantes également !

Les plateaux RockTheNation nous avaient manqué ces derniers et nous voilà servis pour débuter 2014 comme il se doit. Au programme des deux dates, le 28 au Glazart, et le 29 au Ferrailleur, quatre groupes, quatre styles et quatre intenses prestations; retour sur ces deux soirées.

Paris : Les hostilités vont rapidement débuter après l’ouverture des portes, le timing étant restreint et sachant surtout que quatre groupes vont se succéder sur la petite scène du Glazart. Les premiers à s’élancer seront donc EXARSIS. Originaire de Grèce, tout comme la tête d’affiche du soir, la formation fut créée en 2009/2010. Avec deux albums au compteur dont leur dernier “The Brutal State”, une poignée de fans seulement connaissait relativement bien le groupe. Quoiqu’il en soit, l’espace d’une demi-heure, les bagarres vont s’enchainer dans le pit, tout comme les slams (très en vogue ces derniers temps il faut croire) et l’ambiance sera excellente. Côté musique, la patte old school revival fera rapidement son apparition tandis que le chanteur, Nick J, aura tendance à partir dans les aigues sur chaque fin de phrase -ou sur la totalité- rehaussant quelque peu l’intensité comme sur “Toxic Terror” ou “Dying Earth”. Un son inégal les accompagnera, le risque de tout plateau de cette envergure. Une bonne entrée en matière, next !

Nantes : Depuis quelques années le thrash revival a le vent en poupe et nous découvrons années après années quelques nouveaux arrivants. EXARSIS, venu tout droit de Grèce, en fait partie. Nous nous étions un peu familiarisé à leur thrash crossover avant de les découvrir live, pour la première fois, sur la scène du Ferrailleur. Pour dire vrai, le chant aigu du chanteur ne nous avait guère séduit, et en live même constat. Ce chant si caractéristique, qui devrait être un atout de distinction, se révèle être en fait un frein. En novembre dernier le groupe annonçait un changement de line up, avec un nouveau chanteur Nick J. Tragakis et un nouveau batteur Achilleas Kamzolas. Nous pensions donc que cela influencerait ce point, qui selon nous, nous semblait être négatif. Et pourtant la différence de tonalité ne nous saute pas à l’oreille. Cependant l’énergie sans faille du groupe qui assène des compos frénétiques et enragées (“Surveillance Society”, “Addicting Life Waste”, “Dying Earth”) rectifie la donne. Les racines punk de leur musique sont nettement mises en avant, soulignées par des backing vocals punk/hardcore. Petit à petit, les titres s’égrainant, nous finissons par nous adapter à la voix, et apprécions enfin à sa juste valeur ce groupe qui dégage un enthousiasme communicatif.

Nantes :  Le timing est serré, pas le temps de reprendre notre souffle que les petits jeunots de LOST SOCIETY entrent en scène. Ceux-là on les attendait au tournant. Car avouons-le leur premier album “Fast Loud Death” nous a foutu une bonne claque. Au vue des regards dubitatifs des personnes aux alentours, on peut dire que la plupart les découvre et reste sur le cul. Car oui jeunesse ne veut pas dire incapacité. Les finlandais, bien qu’étant principalement influencés par la Bay Area (Exodus, Testament, Megadeth) mais aussi du côté de la côte Est (Anthrax), auraient pu faire un carton si nous étions dans les années 80. Très à l’aise Samy Elbanna, le guitariste/chanteur sautillant, s’adresse constamment au public et crée de la sorte un contact salvateur. Avec une énergie débordante et incontrôlable le quatuor nous assène des compos (toutes extraites du premier album car malheureusement nous n’aurons pas le droit à une avant-première de leur futur opus) précises et destructrices. Durant dix titres, taillés pour le live, le groupe ne faillira point. Cependant Samy aura bien du mal à tenir la longueur et montra quelques signes de défaillance en fin de set, certainement dû à la fatigue de la tournée. Mais nous préférerons gardez en mémoire le tiercé final, “Trash All Over You”, “Fatal Anoxia” et “Piss Out My Ass”, qui nous clouera littéralement sur place.

Paris : Place au second groupe, avec l’une des révélations de l’année 2013. LOST SOCIETY est une toute jeune formation originaire de Finlande, qui évolue dans un speed thrash. Leur premier album “Fast Loud Death” fut un succès retentissant en Europe et ceux-ci se faisaient attendre dans notre si beau pays. Avec une moyenne d’âge tournant autour de 18/20 ans, ce sont de véritables gamins qui vont nous mettre une belle claque. Le quatuor, composé de Samy Elbanna (chant/guitare), Arttu Lesonen (guitare), Mirko Lehtinen (basse) et Ossi Paananen (batterie), n’a qu’un unique album à défendre et celui-ci sera presque joué dans son intégralité. Autant dire que dès les premières notes de “N.W.L”, la foule va démarrer au quart de tour. “KILL (Those Who Oppose Me)” fera mouche, de même que “Braindead Metalhead” ou “Piss Out My Ass”. Néanmoins, malgré l’excellente prestation, d’un point de vue global, le rendu vocal de Samy n’était pas au rendez-vous. Etait-il fatigué, malade ? Il poussait clairement dans ses retranchements, criant au lieu de chanter, d’où cette appréciation en demi-teinte. Malgré leur jeunesse, le set délivré fut totalement maitrisé et même avec la multitude de slameurs, qui auront grandement animés les débats. Coté actu’, le groupe va sortir son deuxième album “Terror Hungry” le 4 avril prochain, via Nuclear Blast Records.

Paris : Passé la tempête finlandaise, direction la Californie pour accueillir la prochaine formation. FUELED BY FIRE n’est pas inconnu du public français puisqu’ils avaient joué en compagnie de Morbid Angel et Kreator. Carlos Gutierrez, Rick Rangel, Anthony Vasquez et Chris Monroy auront une belle heure de jeu, durant laquelle ils mettront leur dernier album “Trapped In Perdition”, récemment sorti, en avant. Malgré une poignée de fans qui adhèrent sans relâche à leur set, la majorité du public aura du mal à plonger dans leur univers. Certes il s’agit toujours de thrash metal, mais le rendu n’était pas très convaincant. Ajouté à cela, des pauvres lights –alors que les groupes précédents bénéficiaient d’une luminosité acceptable- et un son parfois brouillon, la combinaison des deux ne pourra pas réellement faire décoller l’audience. Une heure de show qui n’aura malheureusement pas tenue toutes ses promesses. Tout ne peut être toujours parfait…

Nantes : FUELED BY FIRE prend la relève et durcit indéniablement le ton. Si les deux premiers groupes de la soirée, bien qu’évoluant eux aussi dans le thrash, proposait un son fun et entraînant, avec les californiens on passe à tout autre chose, quelque chose de plus maléfique et apocalyptique dirons-nous. Nettement moins communicatif, le groupe arrive tout de même à lancer les plus beaux et les plus intenses circles pit de la soirée. Il faut dire que l’assistance les connaît bien, et réagit au quart de tour lorsque le quatuor martèlent les titres extraits de leur premier album “Spread The Fire” (“Striking Death”, “Thrash Is Back”) ou bien ceux extraits de “Plunging Into Darkness” (“Unidentified Remains”, “Rising From Beneath”, “Eye Of The Demon”). Les titres du dernier album “Trapped In Perdition”, majoritaires ce soir, semblent moins fédérateurs mais laisseront tout de même le public à court de souffle, et sur les rotules. La suite s’annonce très dure pour les grecs de Suicidal Angels, car si ce soir ils sont en tête d’affiche, dur de dire si l’audience n’était pas majoritairement venue pour Fueled By Fire.

Nantes : Finalement on n’aura pas forcément visé juste. Effectivement, au vue de l’heure tardive, le public commence à se clairsemer. Cependant, et même s’il manque d’énergie en fin de soirée, il donnera son dernier soupir pour accueillir comme il se doit SUICIDAL ANGELS, venu présenter son dernier album “Divide And Conquer”. Il faut dire que le groupe a bien sa place en tête d’affiche puisqu’officiant depuis 2001, il compte à son actif cinq albums, alors que le groupe précédent n’en compte que trois. Même si leur dernier méfait est un peu en deçà des précédents, Suicidal Angels n’a pas à rougir des groupes illustres qui l’ont inspiré, Slayer en tête. Il est vrai que cette influence, bien trop marquée, pourrait leur porter préjudice, d’autant plus qu’ils leur manquent encore des titres qui pourraient les faire passer en première catégorie, pourtant le groupe se voit sauver par sa maitrise. Certes il est bien trop statique mais les interactions du leader Nick Melissourgos avec le public, bien que restant confidentielles, ont été travaillées. Le set délivré est sans bavures et fuse d’assauts sans concessions. Pourtant une chose plus importante nous chagrine. On sent parfois le groupe peu concerné par ce qu’il délivre, un peu comme si le pilotage automatique était enclenché mais que l’âme n’y était pas. Peut-être un mauvais jour, ou peut-être est-ce dû à la linéarité de leur compositions. C’est donc sur un avis mitigé, mais les oreilles satisfaites que nous quitterons cette bien belle affiche que Garmonbozia nous a proposés. Soulignons le travail de fourmis et de passionnés que cette association fait depuis quinze ans pour nous dénicher des concerts de qualité, à la fois sur Paris, mais sans jamais oublier la province.

Paris : Passé la précédente déception, le dernier groupe aura la lourde tâche de conclure cette soirée. Les grecs de SUICIDAL ANGELS headlinent cette tournée et auront le plaisir de proposer un set bien plus fourni. Avec la récente sortie de leur cinquième album “Divide And Conquer”, il était tout à fait logique de retrouver ce soir une grande partie des titres du dit album. Lancé sur “Marching Over Blood”, l’intensité et le peps de leur show n’aura clairement rien à voir avec la formation précédente. Les slameurs s’en donnent à cœur joie et envahissent la scène du Glazart tandis que le pit se revigore et s’anime intensément. “Bloodbath” et “Bleeding Holocaust” complètent le trio d’ouverture et prouvent leurs efficacités. Sur les quatorze titres joués, la moitié est tirée du dernier né “Divide And Conquer” d’où sont issus “Seed Of Evil” ou bien “Terror Is My Scream”. Avec une setlist plutôt bien élaborée, la dynamique du show ne connaitra que très peu de temps mort. Chris, Nick, Orfeas et Angel délivrent un set très carré et fort emballant. Les interventions auprès du public seront plutôt rares et Nick se permettra même d’aller chercher le frontman de Lost Society pour le jeter dans le pit, lui qui était sur le côté de la scène à observer leur concert. Courte pause suite à “Pit Of Snakes” et l’heure du rappel retenti. “Chaos (The Curse Is Burning Inside)”, “Moshing Crew” et enfin “Apokathilosis” délivreront quelques mandales supplémentaires histoire de bien conclure la soirée.

Malgré des sets parfois inégaux, l’ensemble des groupes auront -globalement- répondus présents. Bien que le chant ne fut pas à la hauteur, mention spéciale à Lost Society qui aura mis une énorme ambiance au Glazart ainsi qu’à Suicidal Angels, pour ce bon show, fort efficace. Quant à l’affluence du soir, celle-ci était correcte.

Setlist :

Marching Over Blood
Bloodbath
Bleeding Holocaust
Seed Of Evil
Divide And Conquer
Reborn In Violence
Control The Twisted Mind
In The Grave
Terror Is My Scream
Beggar Of Scorn
Pit Of Snakes
—–
Chaos (The Curse Is Burning Inside)
Moshing Crew
Apokathilosis