Après être passé par Lyon et Lille, le trio rock alternatif s’est offert deux soirées consécutives au Zénith De Paris ces 17 et 18 février. Comme toujours, les fans ont répondu présents en masse, certains n’hésitant pas à enchaîner les deux dates. Nous avons de notre côté eu la chance de pouvoir assister à la seconde, l’occasion de constater que la bande des frères Leto n’a rien perdu de son sens du spectacle.
Tandis que la salle se remplit rapidement en ce début de soirée, les discussions tournent beaucoup autour du show de la veille, notamment de l’intervention surprise du leader d’Indochine, Nicola Sirkis, pendant le tube “The Kill (Bury Me)”. On fait aussi mention du thème choisi par le groupe pour ce soir, une “Night Of The White Shadow: Color War”, l’idée étant de venir habiller tout de blanc, dans le but de se livrer plus tard à une bataille de poudre colorée. L’idée est plutôt sympathique et originale, mais un coup d’œil sur la fosse nous révèle que seuls quelques groupes, les Echelons les plus au courant, se sont vraiment prêtés au jeu. A 19h45, les lumières s’éteignent pour accueillir sur scène les TWIN ATLANTIC, quatuor écossais au rock punchy à souhait. Avec vivacité et bonne humeur, la troupe de Sam Mctrusty parvient rapidement à s’attirer les bonnes faveurs du public, visiblement charmé par l’énergie des quatre compères. Il faut dire qu’au Royaume-Uni, la formation a déjà fait pas mal de chemin grâce à son album “Free”, et joue régulièrement dans des salles de grande capacité. Ceci explique sans doute pourquoi les lads semblent si à l’aise sur la scène du Zénith, occupant tout l’espace qui leur est dévolu et plaisantant avec la foule dans un français approximatif. Il ressort de leur prestation que des titres comme “Edit Me”, “Make A Beast Of Myself” ou “Free” sont clairement faits pour être écoutés autrement que sur CD, et l’on pardonne même à Sam quelques notes un peu justes tant le groupe renvoie de bonne vibrations. La foule se montre réceptive jusqu’au bout, mais c’est Thirty Seconds To Mars qu’elle se languit de voir, et c’est donc un tonnerre d’applaudissements qui accueille la fin de la première partie à 20h25, synonyme de l’arrivée toute proche du trio au succès planétaire.
Il faudra néanmoins se montrer patient, puisque la bande menée par le charismatique Jared Leto ne fera son apparition qu’une heure plus tard. Visiblement habitués, les fans de la fosse n’en perdent pas pour autant leur bonne humeur, lançant des olas ou s’entraînant à former la triade symbolique de THIRTY SECONDS TO MARS avec leurs mains. La triade en question est omniprésente ce soir, d’abord projetée sur un rideau, qui tombe lorsque le show démarre finalement au son de “Escape”, puis présente physiquement en fond de scène. On est surpris d’entendre ce morceau d’ouverture, tant il rappelle l’ère “This Is War” du groupe, et cette impression de faire un bond en arrière ne va pas s’estomper tout de suite, puisque les trois morceaux suivants seront également issus du précédent album (“Night Of The Hunter”, “Search And Destroy”, “This Is War”). Une batte à la main, c’est un Jared tout enveloppé de blanc qui fait son entrée, tout comme Tomo et Shannon pour l’occasion. La réaction du public est immédiate, la fosse commençant à s’agiter et la foule des gradins se levant sans tarder, tous connaissant les morceaux sur le bout des doigts. C’est donc sans trop de scrupules que le frontman tend souvent le micro au public pour l’accompagner. “This Is War” est un grand moment de défoulement, ponctué par un lâcher de ballons énormes sur la salle, que se renvoie l’audience à qui mieux mieux. L’inconvénient en est que l’on perd un peu de vue les trois acolytes pendant les deux prochains morceaux au moins, surtout que s’y ajoutent des confettis sur le féroce “Conquistador”, premier morceau de la soirée issu de “Love Lust Faith + Dreams“. Après un “Kings And Queens” de rigueur, le reste des nouveaux morceaux nous est alors livré, à commencer par “Do Or Die”, clairement taillé pour le live à la manière d’un “Closer To The Edge”, entamé par le public a cappella et sur lequel le frontman agite un drapeau français. Puis vient “City Of Angels”, titre qui met particulièrement en valeur la bonne forme vocale du leader ce soir, et “End Of All Days”, moment de ferveur absolue qui place Jared plus que jamais dans la figure d’un gourou, adoré par ses Echelons, qui font alors le signe de la flèche avec leurs mains. Jusqu’ici, semble-t-il, la soirée suit quasiment le même programme que la veille, mais c’est la partie acoustique qui s’annonce qui va faire la différence. Mais d’abord, comme à son habitude, Jared prend le temps de discuter avec le public, fait un petit speech en français pour la caméra qui le suit partout et s’amuse à faire crier les différentes parties de la salle. La foule brandit alors massivement des feuilles de papier inscrites d’un simple mot : “Merci”. Le message est passé, et le frontman se met alors à prendre les requêtes du public, armé de sa guitare acoustique. On aura l’occasion d’entendre le refrain de “Attack” et un tout petit morceau de “Hurricane”, mais ce sont surtout les anciens “Capricorn (A Brand New Name)” et “Echelon”, joués presque en entier, qui retiendront notre attention, réclamés par les fans de la période old-school, et très rarement joués en concert. Le classique “The Kill (Bury Me)” vient clore cette session acoustique, suite à quoi Shannon et Tomo rejoignent Jared sur l’avant-scène pour se livrer à cette fameuse color war, se jetant l’un l’autre, différentes poudres colorées comme de vrais gamins, tandis que le public de la fosse participe de son mieux. C’est dans cet esprit bon enfant que le show peut se poursuivre, avec “Vox Populi”, “The Race” et “Closer To The Edge”, enchaînés par un Jared couvert de poudre jaune, tandis que les canons à confetti entrent en action sur ce dernier morceau du set. Acclamés par des salves de hourras et d’applaudissements, les trois complices reviennent alors avec “Bright Lights”, sur lequel Shannon quitte provisoirement ses fûts pour venir jouer des percussions au centre de la scène, et le final “Up In The Air”, pour lequel le leader a conservé la tradition établie avec “Kings And Queens”, faisant monter sur scène nombre de personnes de l’assistance. On notera une demande en mariage surprise pendant le morceau, pour laquelle Jared interrompra la chanson et amènera les deux protagonistes sur l’avant-scène. Un beau moment pour conclure cette performance des plus réjouissantes, vers 23h20.
On peut toujours compter sur Thirty Seconds To Mars pour donner une vrai ambiance festive à leurs concerts. Mais ce soir comme à chaque fois, c’est surtout le côté très participatif de leurs performances qui est à retenir, les rendant inoubliables pour leur public.
Setlist :
Escape
Night Of The Hunter
Search And Destroy
This Is War
Conquistador
Kings And Queens
Do Or Die
City Of Angels
End Of All Days
Attack
Capricorn (A Brand New Name)
Echelon
Hurricane
The Kill (Bury Me)
Vox Populi
The Race
Closer To The Edge
—-
Bright Lights
Up In The Air