Après une dernière date dans la capitale en 2013, Toto revient dans le cadre de sa tournée “An Evening With Toto”. Alors qu’on s’attendait à une soirée de 3h avec la tête d’affiche (et personne d’autre) comme il est prévu d’habitude dans ce genre de soirée “An Evening With…”, il n’en est rien, puis que cette cinquième étape de la série de dates servira seulement de promotion du nouvel album “Toto XIV” paru il y a quelques mois. Un concert certes ordinaire, mais pas que !
Pour cette soirée, la salle, totalement en configuration assise, sera bien garnie. Le public est multigénérationnel ce soir, comme il est de rigueur lors des venues de groupes cultes : les jeunes côtoient les moins jeunes, fans de la première heure.
20h pétantes et le Zénith plonge dans l’obscurité la plus totale. Des bruits de la nature, et même le hurlement du loup se font entendre. Apparait ensuite la première partie, portant le nom de ZAZA FOURNIER seulement accompagné d’un pianiste, faisant également office de beat box de temps à autre. Les deux, au centre de la grande scène, sont seulement éclairés par deux spots. Ambiance cabaret intimiste pour cette chanteuse de variété pop française, dont l’univers fait quelque peu penser à celui de Zaz. Autant dire AUCUN rapport avec le headliner, si ce n’est son nom, Zaza (deux syllabes) se présentant comme la “petite cousine de Toto”. Même si la jeune femme propose un spectacle d’ambiance “comme à la maison”, le public ne prend pas vraiment et continue de vaquer à ses occupations, comme en témoignent les bruits de fond. La foule, civilisée, applaudira quand même à la fin d’une demi heure de set, visiblement trop longue pour les spectateurs présents.
A 21h, les lumières s’éteignent une seconde fois, et le rideau aux motifs psychédéliques se lève dès les premiers riffs de “Running Out Of Time”. On croirait presque rêver, mais pourtant c’est bel et bien TOTO au complet qui se tient devant nous : Joseph Williams (chant), Steve Lukather (guitare/chant), David Hungate (basse), Steve Porcaro (claviers), David Paich (claviers/chant), Shannon Forrest (batterie) et Lenny Castro (percussions) sont accompagnés de deux choristes Jenny Douglas et Mabvuto, pour une touche exotique en live. Neuf personnes sur scène. Tous se complètent mutuellement, les voix ne faisant qu’une, permettant ainsi de tenir du début jusqu’à la fin. Comme à tous les concerts de légendes vivantes, ce sont bien évidemment les gros tubes tels que “Hold The Line”, “Rosanna” ou encore “Africa” qui réveilleront la foule et feront l’unanimité. Ainsi, comme pour Queen dans la même enceinte en début d’année, on assiste à ce qu’on s’amuse à appeler l’effet suricate : tout le monde se lève subitement des sièges lorsqu’un hit se fait entendre, mais se rassoit sagement pour les morceaux un peu moins connus. Ni une ni deux, les enregistrements fusent. Durant 2h, Toto nous fera voyager dans sa grande discographie à travers un best of de son répertoire, de 1978 à 1999 (“Toto”, “Hydra”, “Toto IV”, “Fahrenheit”, “The Seventh One”, “Tambu”, “Mindfields”), sans oublier le dernier né, “Toto XIV” paru le 20 mars dernier, mis en avant par cinq pistes. Les dix-neuf titres mêleront chansons rock (voire à la limite du progressif) et ballades qui ont fait le succès du groupe comme “I Won’t Hold You Back”, faisant illuminer de mille feux le Zénith tout assis et rappelant aux anciennes générations leur jeunesse. Bref ce retour aux années nostalgiques fait plaisir, surtout que niveau lights et son (suffisamment exceptionnel pour le noter, surtout au Zénith) seront quasi parfaits. On ne s’ennuie jamais. Que ce soit sur scène ou dans les gradins. On aperçoit même des mamies se dandiner sur les morceaux ou même reprendre les “whohoho” de “Burn”, “Strangers In Time” ou “The Road Goes On” ! Niveau performance, Luckather se lance dans des solos phénoménaux, qui confirment sont statut de Guitar Hero. Les compositions sont prolongées et laissent même place à de l’improvisation comme à la fin de “Rosanna” où l’on entendra quelques notes de “La Marseillaise”. Alors qu’on pourrait penser qu’un concert avec que des “vieux” aurait une ambiance maison de retraite, il n’en est rien du tout, bien au contraire.
En somme, une excellente soirée en compagnie de Toto, comme quoi les bonnes histoires se sont pas les plus courtes. La preuve avec Toto : plus de 35 ans et (presque) toutes ses dents !
Setlist :
Running Out Of Time
I’ll Supply The Love
Burn
Stranger In Town
I Won’t Hold You Back
Hold The Line
Takin’ It Back
Pamela
Holy War
Caught In The Balance
Without Your Love
Little Wing
Orphan
The Road Goes On
Great Expectations
Rosanna
—-
The Muse
White Sister
Africa