Reports

WALKING PAPERS @ Nouveau Casino (10/11/12)

Nouveau “super groupe” de Seattle composé de Duff McKagan à la basse (célèbre pour avoir officié à ce poste durant l’âge d’or des Guns N’ Roses/Velvet Revolver/Loaded…), et d’anciens acteurs de la scène grunge comme Barrett Smith à la batterie (Screaming Trees/ Mad Season), Jeff Angell au chant, et Ben Anderson aux claviers (The Missionary Position), Walking Papers se produit ce soir à Paris au Nouveau Casino. Mike McCready (guitariste de Pearl Jam et de Mad Season) qui a posé les solos sur l’album éponyme sorti le mois dernier, fait des apparitions scéniques de temps en temps mais ne sera pas présent dans notre petite salle de Ménilmontant. Néanmoins, les français ont de la chance de les voir si vite parce que mis à part quelques dates aux États-Unis et au Royaume Uni, seul Paris se trouve pour le moment sur leur carnet de route.

20h : La salle n’est pas vraiment pleine mais des fans des Guns N’ Roses sont arrivés tôt et se serrent contre la scène en trois ou quatre rangs. D’abord annoncé en première partie, ce ne sera finalement pas Gun mais BUFFALO SUMMER qui ouvrira. Quatre types sortis tout droit des années 70’s, chemises à carreaux ou brodées, pantalons pattes d’eph’ et tambourin. Durant leur set d’à peine 30 minutes, les gallois déroule leur blues rock sudiste, un peu psychédélique. Si certains titres évoquent les Black Crowes (“Down To The River”), par moments il semble aussi planer au dessus des frappes de caisse claire le spectre de Robert Plant.

 


21h : sous les applaudissements et sur une sorte de générique de série seventies, entre WALKING PAPERS. Jeff Angell le chanteur chapeauté se positionne au centre, Benjamin Anderson, look Jim Jones Revue (mais en chaussettes), prend place au synthétiseur, et Barrett Martin le batteur poivre et sel s’installe derrière la batterie aux armoiries Walking Papers (la poupée ailée de la pochette de l’album). Rien de surprenant c’est Duff McKagan, look sobre (débardeur noir, jean’s noir et ceinture clouées), qui reçoit la plus grosse ovation. Trois micros sont en place, sauf devant Duff qui réaffirme de cette manière sa position exclusive de bassiste. Les fans sur la gauche se prennent le son de basse de plein fouet alors que le chant est mixé un peu bas. Silhouette sèche et muscles saillants, McKagan martèle une basse lourde à souhait. Le son est assez différent de celui, plus sec, qu’il avait avec les Guns : la basse, puissante et ample, rebondie et façonne une bonne pulse au coude à coude avec la batterie. Les lights, souvent blanches et face au public, éclairent les musiciens en ombres chinoises. Ils se présentent simplement juste avant le troisième titre : “Bonsoir tout le monde, nous sommes Walking Papers !” puis continuent à égrainer leurs morceaux classic rock, un brin stoner. Accompagné des claps du public, Barrett Martin joue l’intro de “Leave Me In The Dark” sans ses baguettes : il tape des mains puis frappe ses deux cymbales sur les temps forts. Jeff Angell, exquise quelques pas de danse souples et ses qualités de chanteur ne sont pas en reste. En l’absence de Mike McCready, c’est surtout la section rythmique qui fait tourner la baraque, avec tout de même une place pour quelques solos psychés d’Anderson à l’orgue. A un moment, un fan demande “It’s So Easy” et “So Fine” ; Duff, un brin embarrassé, lui répond furtivement “It’s not Loaded” (son projet solo dans lequel il tenait le micro et reprenait ces deux titres des Guns N’ Roses). Sur le lent “The Butcher”, Angell fait le show : il tourne sur lui-même comme Michael Jackson puis envoie son pied de micro vers l’avant et le fait revenir aussitôt vers lui, une bottine sur son socle. Le set est plaisant, bon enfant et sans prétention. Ils envoient le surprenant “A Place Like This” avec son rythme bossa nova et ses nappes de clavier 70’s; le titre est parfait en live, un des meilleurs moment du set. Puis Martin (batterie) fait un petit discours où il déchiffre un texte en français noté sur une feuille; tout n’est pas parfaitement compréhensible mais le public capte tout de même l’information principale : ils seront dans la salle à la fin pour une dédicace. Là-dessus, il fouette ses cymbales sur le dernier morceau, noté “New Song” sur la setlist. Il est 22h13, les quatre saluent ensemble et ne feront pas de rappel.

 

 

Après ces 75 minutes de bon rock, les fans auront tout le loisir de faire signer leurs disques, tickets de concert, ou même leur guitare. Humbles et sympas, les quatre membres de Walking Papers sont disponibles, souriants et ouvert à la discussion. Bien entendu, c’est Duff qui hérite de la plus grande file d’attente mais il ne déroge pas à règle. Convaincus par le concert, certains ont interrogé les musiciens : des festivals sont en train d’être programmés et un retour à Paris est prévu en mars. Leur van est garé devant la salle; en toute simplicité, ils voyagent à l’ancienne et prennent le Ferry pour une autre date à Londres le lendemain soir.

Setlist :

Already Dead
Whole World
Secrets
Red Envelopes
In The Dark
Capital T
The Butcher
Two Tickets
I’ll Stick Around
Independence Day
A place Like This
King Hooker
New Song

Crédit photos : Virginie Schmidt