Korpiklaani – Noita

Un nouvel album de Korpiklaani vous-dites ? Encore… Cependant, et contrairement aux précédentes sorties, ce nouvel opus nous arrive après trois années de break discographique. Sortant quasi coup sur coup les précédentes réalisations, “Noita” tend à régénérer la formation scandinave. Toujours plaisant à voir sur scène, il faut bien constater que les immenses tournées “Paganfest” ou “Heidenfest” ont perdu de leurs superbes en Europe, sauf en Allemagne. “Ukon Wacka” (2011) et “Manala” (2012) étaient globalement très décevants, place au sursaut créatif ! Ce neuvième essai saura-t-il convaincre et plaire aux fans ?

D’emblée “Viinamäen Mies” et “Pilli On Pajusta Tehty” installent la bonne ambiance et un certain entrain. Dégageant également un aspect live prononcé, nul doute que ce début d’écoute est prometteur. Difficile de s’ennuyer, bien au contraire, nous n’attendons qu’une chose, découvrir la suite. Par la suite, “Lempo” premier single de l’effort va temporiser. Le ton est solennel comme si une procession était en cours, l’envie de fredonner le refrain se fait pressante bien que l’on connaisse vaguement les paroles, cette intention démontre néanmoins une attirance et un intérêt prononcé pour ces nouveautés. Un des points négatifs des précédents disques était que les morceaux se suivaient, à cadence régulière, mais sans réelle âme. C’était “du Korpiklaani”, comme il est facile de dire. “Sahti” ou l’énième titre qui rend encore honneur à la boisson. Cependant dans ce cas-là, le groupe fait référence à de la bière brassée “maison”, une chose très en vogue actuellement, un retour aux sources s’impose donc, trinquons ! Deux phases vont se révéler au cours de l’écoute, il y a d’un côté les pistes très dynamiques et idéales pour faire la fiesta à la mode scandinave et de l’autre, un ton plus calme et solennel, comme dit plus haut. “Minä Näin Vedessä Neidon” tout comme “Ämmänhauta” le démontrent. Ces titres sont assez sombres, très travaillés et temporisent le fil auditif de cette galette. Quant à “Sen Verran Minäkin Noita” celle-ci conclue la réalisation de manière, disons, rustique. Entre simplicité et sobriété, seule l’efficacité s’impose.

Plus de relief, un regain évident de fraicheur et de matière à composer, des lignes mélodiques distinctes entre l’accordéon de Sami Perttula -et qui signe la sa première participation pour un album- et le violon, qui alterne les phases lead, un jeu intéressant, comme si ces deux instruments étaient deux guitares : nul doute, Korpiklaani a retrouvé un peu de sa superbe. Sans se précipiter comme auparavant, les idées sont arrivées à maturation et la cohérence et le rendu final est excellent. Il sera difficile d’égaler les premiers opus en termes d’originalité mais Jonne Järvelä et sa troupe signent là un beau retour dans les bacs. Retour réussi.