Lundi dernier marquait le retour tant attendu de Muse. Après un long teasing rythmé par plusieurs singles qui ont beaucoup fait parlé d’eux, les Anglais ont enfin dévoilé l’album complet.
Un retour aux sources. C’est la première chose qui vient à l’esprit à l’écoute de “Drones”. Exit les influences de musique classique et place à des guitares agressives, une voix énergique et une batterie qui cogne. Le disque nous rappelle Muse à ses débuts. Pourtant, force est de constater que certains défauts restent bel et bien présents.
Les premiers singles annonçaient déjà la couleur. “Psycho”, le premier à avoir été dévoilé, nous assomme avec un riff parfait (et même s’il avait déjà été entendu en live, on est bien content que Muse en ait fait quelque chose) et la voix décalée d’un Matthew Bellamy au bord de la folie. Mais ces deux aspects sont vite gâchés par un solo et des bridges trop longs et monotones sur lesquels on s’ennuie un peu. Même problème sur le deuxième single, “Dead Inside”, dont on adore le rythme et les influences presque Marilyn Manson-iennes dans la voix, mais dont l’intensité retombe gravement en deuxième partie avec des envolées vocales complètement inutiles. Et nous ne prendrons pas la peine de nous attarder sur “Mercy”, sorte de “Starlight” bis, sentimentaliste et sans aucun intérêt.
Les trois morceaux placés au début de l’oeuvre sont quelque peu décevants. Mais fort heureusement, “Drones” devient vraiment intéressant sur la suite du disque. Une rupture totale apparaît dès “Reapers”, sonnant le début d’une deuxième partie beaucoup plus intéressante où l’on entend enfin l’influence de Robert Lange (aussi producteur d’AC/DC, entre autres). Les morceaux suivants sont résolument plus rock, aux influences heavy. D’autres riffs très prenants se font entendre, comme sur l’excellent “The Handler”, sobre, sombre et hypnotisante, ou encore sur “Revolt”, très Queen-ienne. Plus audacieux, “[JFK]” et “Defector” sont résolument politiques, à l’image de l’ensemble, et marquent une fois de plus par un rythme très entraînant. Mention spéciale pour “Aftermath”, tantôt bluesy, tantôt prog rock, mais toujours très poétique.
En point d’orgue trône “The Globalist”, sans doute l’un des meilleurs morceaux jamais composés par Muse. Un titre de dix minutes aux longues parties instrumentales et aux ambiances western qui nous rappellent un certain “Knights Of Cydonia”. La voix y est maîtrisée et en parfaite harmonie avec le background aux différentes atmosphères, même lorsque celles-ci tournent presque au power metal. Un ultime retour à la musique classique en conclusion, avec un duo piano/voix simple et efficace, sublimé ensuite par choeurs et batterie mais, pour une fois, sans trop en faire. Le morceau s’enchaîne parfaitement avec “Drones”, dernière piste éponyme aux allures de chant grégorien, elle aussi pleine d’audace, et nous laissant une impression de mystère lorsque s’achève l’album, et une envie de recommencer l’écoute (pour la seconde partie du disque en tout cas).
Espérons donc que ceux qui ont été déçus par les singles prendront la peine d’écouter la suite de “Drones”, car il en vaut vraiment la peine.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 08/06/2015
Site web : muse.mu
Notre sélection
- The Handler
- The Globalist
- Drones
Note RUL
4/5