FEVER 333 – WRONG GENERATION

On peut affirmer que la période durant laquelle un groupe, ou un.e artiste, peut avoir un impact social conséquent est révolue. Cela ne doit pour autant pas empêcher les artistes de s’engager et de passer des messages. La démarche intellectuelle de FEVER 333 est irréprochable. Le fond artistique l’est, pour l’instant, beaucoup moins. On sent un groupe pétri de bonnes intentions mais nul doute que l’emballement autour de la naissance du projet et d’un premier EP incendiaire a joué contre eux. Les partenaires du groupe les ont sûrement pousser à accoucher d’un premier album franchement moyen. Mais le trio d’Inglewood est de retour, visiblement en colère suite aux soulèvement incessants aux États-Unis, notamment pour défendre la cause noire.

Rendre la pareille

Jason Aalon Butler raconte avoir écrit cet EP en huit jours. Une courte période faisant suite à treize jours durant lesquels il est descendu dans la rue. Les manifestations suite à la mort de George Floyd étant le point de départ de cet EP. Et si la cause est grave, si le cœur est lourd, nul doute qu’une lumière incandescente est apparue de cette douleur. “BITE BACK” ouvre le bal tout en rage et en fureur. Contrairement à “STRENGH IN NUMB333RS”, la tension ne redescendra jamais. La formation prend plaisir à se donner à fond dans chacun des morceaux qu’il souhaite explorer. Il ne s’agit pas d’une imitation de hardcore, ni d’une imitation de rap. Les potards sont poussés à fond pour notre plus grand plaisir.

Un saint combat

Malgré un contexte lourd donc, un véritable sentiment de fraicheur émerge de ce “WRONG GENERATION”. Car FEVER 333, bien qu’en colère, décide de ne pas se laisser abattre et offre quelques lueurs d’espoir, notamment grâce au joyeux “SUPREMACY”. Il fallait au moins cela, pour nous relever après le déchirant “THE LAST TIME”. Les Américains agrémentent chacune des chansons avec des samples, de rappels culturels posant un contexte impossible à éviter. On ne peut pas mettre en doute l’honnêteté artistique et émotionnelle de l’ensemble. Ces huit titres donnent envie de tout cramer, pour la bonne cause. Ils motiveront ceux qui ont peur de se tenir debout face à l’oppression et à l’injustice. Et ils rendent compte d’une situation qu’il serait criminel d’ignorer.

Make The World On Fire Again

Comme le dit Jason Aalon Butler, peu importe votre bord politique. Vos valeurs et votre manière d’aider votre prochain sont les seules choses qui comptent ici. Anger is a gift, et les Californiens savent s’en servir. Via “WONG GENERATION”, FEVER 333 assume son statut de porte parole de la bonne génération. Celle qui pourra mettre un terme à l’oppression.